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Patrick Hetzel (LR) au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) c'est mettre un loup dans une bergerie.
Il fut le conseiller du Premier ministre Fillon, puis le directeur général au ministère de l’ESR entre 2008 et 2012 et l'un des inspirateurs de la loi Pécresse (LRU) qui fut une étape importante de la casse de l'université.
Patrick Hetzel a toujours préconisé de renforcer l'autonomie. L’idée se concrétise après l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Il intègre le cabinet de François Fillon à Matignon entre 2007 et 2008 comme conseiller pour l’Education nationale, l’enseignement supérieur et la recherche. En 2008, il devient directeur général pour l’enseignement supérieur, soit numéro 2 du ministère alors conduit par Valérie Pécresse.
Par ailleurs, député, il a voté contre le mariage pour tous, contre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, ou encore contre la constitutionnalisation de l’IVG.
Quant au monde scientifique, il s'inquiète d'un personnage dont les positions en faveur de l’hydroxychloroquine prônée par Didier Raoult ont choqué. Pire, sa défense de l’homéopathie contre un constat scientifique, à savoir que la pratique n’a jamais, depuis près de deux cent trente ans, démontré d’efficacité au-delà des seuls effets regroupés sous l’appellation "effet placebo".
Confirmant ses engagements réactionnaires, il a co-signé une proposition de résolution pour la création d’une commission d’enquête sur "l’entrisme idéologique et les dérives islamogauchistes dans l’enseignement supérieur" ainsi qu'une proposition de loi visant à faire du blocage d’une université une infraction pénale.
Rappelons ce que le CNRS avait dit à ce sujet :
"L’islamogauchisme slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique. Ce terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques, tribunes ou pétitions, souvent passionnées. Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques. Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de « race », ou tout autre champ de la connaissance".
Pour le syndicat l'Union étudiante, Patrick Hetzel est "l’un des architectes de la loi LRU, responsable du sous-financement chronique des universités. C’est également un défenseur de la sélection, un opposant au mariage pour tous et un anti-féministe notoire. Il est le représentant de la droite la plus réactionnaire. Nous devons nous préparer à de graves remises en question des libertés académiques". Pour l'UNEF, cette nomination est un "coup de grâce qui annonce l’accélération de la privatisation de l’enseignement supérieur".
Hetzel a contribué à la ruine actuelle de l’enseignement supérieur, à la mise en concurrence des universités, à la sélection et à l’augmentation des frais d’inscription, à la fermeture de dizaines de filières, au sous-financement croissant de la recherche, notamment en sciences humaines et sociales, et à l’immersion du privé dans les universités.
Le monde universitaire, quelle que soit la précarité du gouvernement Barnier-Le Pen, doit se mobiliser pour défendre ce qui subsiste des libertés académiques, de l'université et de la recherche.
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