jeudi 25 août 2011

Imperial Hubris : une dérive morale sans nom

Thami BOUHMOUCH

Les officiels étasuniens se pavanent à la face du monde, remplis d’autosatisfaction, la main sur la crosse du revolver. Ils s’introduisent en tous lieux, se mêlent de tout, flagornant les uns, menaçant les autres. Ils ne sont pas très appréciés en fait… et ils le savent. Allez voir le consulat américain à Casablanca : le summum de la paranoïa et du caprice est désormais atteint. Des barricades grotesques en ciment armé enjambent les trottoirs, débordent allégrement sur la chaussée du boulevard, ne laissant à la circulation des voitures qu’un corridor exigu. Les automobilistes de passage se disaient au début qu’une telle insolence n’allait pas durer. Mais elle dure depuis des années. On ne peut rien refuser à l’Oncle Sam. En fait, n’est-ce pas lui qui décide ? Au diable donc les bouchons et les jérémiades des passants.

Les Étasuniens tiennent pour établi qu’ils personnifient le Bien. Dans leurs manuels scolaires, ils se font un devoir de le souligner : « les États-Unis ont été une sorte d’Armée du Salut pour le reste du monde : tout au long de l’histoire, ce pays n’a fait qu’aider les pays pauvres, ignorants et malades... Les Etats-Unis ont toujours agi avec désintéressement, toujours au nom de grands principes ; ils ont toujours donné et jamais pris ». [1] La secrétaire d’Etat Madeleine Allbright, qui a été en 1999 à l’origine du bombardement criminel (pendant 78 jours) de l’ex-Yougoslavie, n’a pas hésité à affirmer : « Les États-Unis sont bons. Nous essayons de faire de notre mieux partout »… [1]

A cette idée de la bonté sui generis, Barak Obama est bien sûr tenu de se rallier. Tout récemment, il a concocté à qui veut l’écouter un récit amusant : « Un de nos avions a eu des ratés en survolant la Libye. Or, quand un de nos aviateurs a sauté en parachute, dans un pays dont le dirigeant a si souvent satanisé les Etats-Unis, dans une région qui a eu des relations si difficiles avec notre pays, cet Etasunien n’a pas rencontré d’ennemis, au contraire, il a été accueilli par les gens à bras ouverts. Un jeune Libyen venu le secourir lui a dit : ’Nous sommes vos amis. Nous sommes si reconnaissants envers ces hommes qui protègent notre ciel’. […] Partout où les gens rêvent d’être libres, ils trouveront un ami dans les Etats-Unis ». Fidel Castro qui rapporte ces propos en dit ceci : « Une histoire à dormir debout ! Obama est un excellent enfileur de grands mots et de belles phrases. Il pourrait gagner sa vie à écrire des contes pour enfants ». [2] Les dirigeants à Washington croient-ils parfois ce qu’ils racontent ? Disons plutôt qu’ils ont une croyance illimitée en la jobardise de leurs concitoyens.

Ces balivernes sont assez révélatrices d’un état d’esprit. En mars 1953, le Président Eisenhower s’interrogeait innocemment : « Pourquoi ne réussissons-nous pas à nous faire aimer dans ces bleds perdus au lieu de nous faire haïr ? ». [3] Soixante ans après, cette question énigmatique est plus que jamais d’actualité… Au moins, pourrait-on dire, un dictateur maintenu en selle par les Etats-Unis et dès lors qu’il se soumet corps et âme à leurs intérêts, serait traité comme un ami. Saddam, Ben Ali et Moubarak le pensaient sincèrement. Une méprise fatale : l’Empire n’a pas d’amis, il n’a que des vassaux ou des laquais. Hilary Clinton, à la veille de la fuite de Ben Ali, s’est crue obligée de prévenir (je cite de mémoire) : « aucun dirigeant [arabe] ne doit se sentir couvert par le gouvernement américain ». Autrement dit : ne comptez pas sur nous – maintenant que le vent a tourné – pour nous porter garant et assumer la responsabilité de vos agissements.

S’il le faut, les satrapes mis en place sont renvoyés sans état d’âme. Lorsqu’ils sont politiquement discrédités et/ou ne servent pas assez les intérêts de leurs protecteurs, ils sont remplacés par de nouvelles têtes, souvent enrôlées dans les rangs même de l’opposition. Cet ordonnancement est concret et manifeste, même s’il n’est pas vérifié en tout lieux, même s’il est appelé à s’infléchir à la suite des révoltes arabes. « La cooptation des leaders d’opposition majeure et des organisations de société civile dans l’anticipation de l’effondrement d’un gouvernement marionnette autoritaire fait partie intégrante du design de Washington […] Le processus est effectué et financé par des fondations basées aux Etats-Unis, incluant la NED (National Endowment for Democracy) et Freedom House (FH) (connues pour avoir des liens avec la CIA). La NED prît en charge le financement des renversements de régimes étrangers, mais de manière ouverte et sous le vocable de ’promotion de la démocratie’ »… [4]

Pendant longtemps, les États-Unis se sont regardés comme le centre de la terre. Le peuple étasunien, surtout après l’implosion du bloc soviétique, se voulait « peuple élu », un peuple exceptionnel (les manuels scolaires y sont pour quelque chose). C’est le point sur lequel l’attention de tout un chacun doit se focaliser, autour duquel les nations doivent graviter. L’expression « communauté internationale », utilisée à tout bout de champ, n’est qu’une imposture. Elle désigne de facto la Maison-Blanche et tous les gouvernants (principalement en Europe) qui œuvrent docilement dans son sillage.

À ce propos, Noam Chomsky écrit sur un ton narquois : « Prenez l’idée selon laquelle la communauté internationale demande à l’Iran de cesser d’enrichir de l’uranium. Vous lisez ça partout. Qu’est-ce que c’est que cette communauté internationale au juste ? Ce n’est pas les Pays non alignés, qui représentent la majorité du monde. Ils soutiennent complètement le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium. Ils ne peuvent donc pas faire partie de la communauté internationale. Il y a quelques années y compris les citoyens étasuniens étaient d’accord sur ce point. Donc de la même façon la majorité des Étasuniens n’appartiennent pas à la communauté internationale parce que la communauté internationale c’est Washington et ses comparses » [5].

Cette vision, on ne peut plus insolite, a un corollaire : les Étatsuniens s’attribuent de façon catégorique le rôle envahissant et belliqueux du gendarme. En 1904, Theodore Roosevelt parlait déjà d’un « pouvoir de police internationale » que la « société civilisée » devait exercer sur les peuples coloniaux et qui, en Amérique latine, revenait aux Etats-Unis. Après tout, pourquoi pas ? L’Empire en vient à se sentir prééminent et invincible ; il peut « à sa guise et sous les prétextes les plus absurdes, violer la Charte de l’ONU, appliquer de cruels embargos, bombarder ou occuper des pays, assassiner des chefs d’État, provoquer des guerres civiles, financer des terroristes, organiser des coups d’État, armer Israël pour ses agressions… ». [6]

Aujourd’hui, à n’en pas douter, les États-Unis sont la locomotive de la nouvelle course aux armements. L’attentat du « 11 septembre » – censé captiver l’ensemble des êtres humains – a singulièrement bouleversé l’ordre géopolitique mondial et a légitimé toutes les exactions.

Le terrorisme étasunien s’est déchainé à l’extrême, plongeant le Moyen-Orient et une partie de l’Afrique dans le chaos. Je me permets de me citer : « Du temps de Bush, grâce à la formule magique du « 11 septembre », les Etats-Unis ont assumé plus que jamais le rôle de Satan sur la scène internationale. Lui et son entourage avaient l’aplomb de parler de combat du « Bien contre le Mal ». On tenait un discours réducteur : le Bien devait triompher mordicus du Mal. Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous ». [7]

Washington a réussi à convaincre, à intimider ou corrompre de nombreux pays afin qu’ils acquiescent à des accords singuliers, selon lesquels aucun contrevenant étasunien, en aucune circonstance, ne sera déféré à la Cour Pénale Internationale. À tout seigneur tout honneur… Chacun comprend qu’un tel privilège accorde la permission implicite pour les meurtres et les sévices les plus invraisemblables. Ainsi en est-il de l’Irak. Revoyons une scène connue : dans une maison, un couple et leur fille de 17 ans font face à des bidasses yankees prêts à tout. L’un d’eux, particulièrement surexcité, arrache l’adolescente des bras de son père et celui-ci, comme il s’y oppose, reçoit illico une rafale dans le ventre. La proie est ensuite trainée dans un coin… Vous vouliez la « démocratie », non ?

Viols, tortures, meurtres, saccages, humiliations… il n’y a pas de garde-fou. Comme le note Ray McGovern, de Counterpunch, « on veut transformer l’armée des États-Unis en une bande d’assassins qui tourne de par le monde, véritable « Murder Inc. mondiale équipée d’armes létales de haute technologie et d’une liste de personnes à capturer ou à tuer. Nous sommes devenus une nation d’assassins ». [8] Et l’on ne peut s’empêcher de penser avec amertume à ces interventions criminelles répétitives en Afghanistan et au Pakistan (après l’Irak et la liste est longue), au principe infâme des « deux-poids-deux-mesures » qui détermine toutes les prises de position, au soutien constant et inconditionnel à l’entité sioniste, aux droits bafoués des Palestiniens, aux dictatures dévoyées implantées de force et protégées. Que dire des prisons abominables de Guantanamo, d’Abu Ghraib et de Bagram, de la multitude de camps de concentration et de sites noirs disséminés sur la planète ? Quant aux morts et dévastations, on ne les compte plus (pour ainsi dire). Rien qu’à Fallouja, une ville irakienne de 300.000 habitants, près de 40.000 personnes ont été tuées par les bombardements US : 80% des bâtiments et infrastructures ont été démolis. Sans parler des cancers et des malformations à la naissance dont les survivants ont hérité. [9]

Les États-Unis sont les champions imbattables de la « guerre non provoquée ». Ils excellent, comme le constate Nazemroaya, à « dresser les gens les uns contre les autres et à détruire des nations. Ils ont divisé les Arabes qui devraient n’être qu’une seule nation. Ils ont contribué à diviser le peuple de l’Inde. Ils ont divisé les Slaves du sud dans les Balkans. Ils ont divisé les peuples de l’Asie du Sud-est. Ils ont travaillé à diviser l’île de Taiwan de la Chine continentale. Ils ont œuvré pour que l’Ukraine se batte contre la Russie. Avec Israël et l’Arabie Saoudite, ils ont divisé politiquement les Palestiniens et les Libanais. Maintenant les Etats-Unis et l’UE ont l’intention de diviser davantage les Arabes, et de créer aussi des divisions dans les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Et ils continuent à diviser les Musulmans en les identifiant comme chiites ou sunnites. Ils continuent aussi à travailler d’arrache-pied pour diviser la Russie, l’Iran et la Chine ». [10] Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour avoir le dessus ! L’Europe, bien entendu, se contente de s’aligner jour après jour sur les décisions de Washington. Regardez Sarkozy se démener lui aussi sans retenue en prenant Bush pour modèle…

Et puis, il y a la face économique de la médaille : le pillage des richesses des pays dominés, grâce entre autres aux subterfuges du FMI et de la Banque Mondiale… Tous les pays où des mutations anti-Empire ont eu lieu ont essuyé une agression militaire étasunienne (Viêt-Nam des années 1960, Cuba, Venezuela, Bolivie…), ont subi et subissent diverses opérations nuisibles en sous-main (financement de mouvements d’opposition, espionnage militaire, armement de groupes paramilitaires, actions de déstabilisation)… En Colombie par exemple, la population se sent littéralement humiliée par le trop-plein d’abjection et de servilité des hommes au pouvoir. Dans une telle situation, l’humour populaire supplée à la colère : « les fonctionnaires colombiens passent par les magasins de sport pour acheter des genouillères avant d’aller à l’ambassade des Etats-Unis ». Jorge Botero, qui évoque cette blague amère, constate : « Nous sommes une espèce de colonie, une espèce de porte-avion pour les États-Unis, une espèce d’Israël en Amérique latine ». [11]

On s’aperçoit vite à quel point certains esprits ont eu tort de mettre le terme impérialisme au rancart (sous prétexte que « les temps ont changé »). « Dans des pays gouvernés par la logique capitaliste de maximalisation des profits, il [l’impérialisme] désigne la propension des États à s’assurer la soumission de territoires étrangers dans le seul but de capter leurs marchés et de s’approprier leurs ressources naturelles. Naguère, c’était la ’mission civilisatrice’ […]. Aujourd’hui, c’est la cause ’humanitaire’ et son corollaire le ’droit d’ingérence’ ». [12]

Les platitudes d’Obama sur « la démocratie » (toujours débitées d’un air sérieux) sont destinées à berner les masses crédules, en premier lieu aux Etats-Unis et en Europe. Et l’artifice fonctionne : en Egypte, tout récemment, la plupart des activistes au sein du mouvement de protestation inclinaient à penser qu’Obama était dévoué à la démocratie et aux droits de l’Homme, cherchait à aider l’opposition à éliminer un dictateur... Dans le monde arabe, l’Empire a tout fait pour empêcher l’instauration d’une véritable démocratie (et du progrès social). Les laquais qu’il plaçait au pouvoir ont été, comme il se doit, des ennemis de la démocratie.

Le fait est logique, comme l’explique Chomsky : « dans toute la région, une majorité écrasante de la population considère que les Etats-Unis sont la principale menace contre leurs intérêts. De fait, l’opposition à la politique U.S. est si forte que l’immense majorité d’entre eux pensent que la région serait plus en sécurité si l’Iran possédait l’arme nucléaire. En Égypte, le pays le plus important, ce taux est de 80 %. Et le pourcentage est pratiquement le même ailleurs ». [13] A ce titre, Michel Collon écrit : « Parce que si les peuples peuvent décider eux-mêmes comment utiliser leurs richesses et leur travail, alors les privilèges des corrompus et des profiteurs seront en grand danger ! Pour cacher leur refus de démocratie, les États-Unis et leurs alliés agitent dans les médias le péril islamiste ». [14]

Au Moyen-Orient – vu son poids stratégique considérable – le choix politique des États-Unis est à coup sûr la répression. Et pour servir cette politique, un État-policier devient l’allié privilégié. C’est ainsi que des régimes tyranniques et infâmes sont échafaudés et mis en place. « C’est un outil essentiel de la politique US. Après la Deuxième Guerre mondiale, […] le diplomate George F. Kennan a écrit un article qui allait avoir un impact énorme sur la politique étrangère de son pays. Kennan expliquait que les États-Unis représentaient 6% de la population mondiale mais consommaient 50% des richesses de la planète. L’objectif était de creuser d’avantage ce fossé ! Selon Kennan, les droits de l’homme et la démocratie n’étaient pas une préoccupation première pour les États-Unis. Mais si un gouvernement révolutionnaire émergeait quelque part et menaçait les intérêts US, Washington devait intervenir en utilisant les droits de l’homme et la démocratie comme prétexte ». [15]

Ici nous rejoignons la position adoptée par le Conseil d’État chinois à propos de la situation désastreuse aux États-Unis (sur la base du rapport annuel US sur les violations des droits humains) : « Ce sont les États-Unis qui violent le plus les droits humains, aussi bien dans le pays même que dans le reste du monde, et c’est l’une des nations qui garantissent le moins la vie, les biens et la sécurité personnelle des habitants ». [16]

Voyons ce qu’il en est de la démocratie, de la liberté d’expression et des droits de l’homme dans ce pays ? Trois exemples parmi les plus récents indiquent qu’ils sont foulés aux pieds et montrent à quel point le système juridique US est inique et cynique.

Lynne Stewart, enfermée dans une prison effrayante, vit dans sa chair la brutalité d’un pouvoir qui ne respecte plus ses propres lois. Elle est privée de la liberté de parole et du droit d’être jugée publiquement par un jury impartial. Pour quelles raisons ? Elle a été l’avocate admirée des causes les plus radicales (mouvements noirs, groupuscules révolutionnaires). Un jour, elle a pris la défense du chef islamiste Omar Abdel Rahman. Elle est alors accusée de complicité de terrorisme (conformément à la règle bien connue qui dit que l’avocat d’un malfaiteur est un malfaiteur).

Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, a mis les autorités US en colère, en rendant publics des milliers de notes diplomatiques ainsi que des vidéos (notamment sur les guerres en Afghanistan et en Irak) accusant directement les Etats-Unis. Il est poursuivi pour « trahison » et des officiels (en plus d’un éditorialiste connu du Washington Times) appellent même à son élimination physique. Rien que ça !

Quant au jeune Bradley Manning, soupçonné d’avoir transmis à WikiLeaks des milliers de documents secrets, il est maintenu lui aussi dans un goulag, sans ses vêtements et dans un isolement de 23 heures par jour. Aujourd’hui, après plus d’un an, la lente dégradation de sa santé mentale est alarmante (l’isolement solitaire est l’une des pires tortures). [17]

Dans le pays du « rêve américain », l’option fasciste a pris corps ces derniers temps, avec notamment la naissance et l’expansion du Tea Party (parallèlement à l’escalade féroce de la droite en Europe). Et voilà qu’Obama passe pour être « trop intellectuel », pas assez yankee. On voudrait plus de drones, plus de bombes à fragmentation, plus d’uranium appauvri, davantage d’agressivité et d’assassinats commis au hasard…

Tant de conflits, de pilonnages, de saccages et d’injustices… devait-on en arriver là ? À l’heure du capitalisme néolibéral mondialisé, d’un capitalisme prédateur et décadent, d’un système fondé sur les valeurs maffieuses et la rapine… oui, c’est une conséquence logique.

Malgré tout, rien n’est immuable. Ici et là, l’Empire perd du terrain. Il n’est que d’évoquer la montée en puissance de la Chine (notamment sa percée économique extraordinaire sur le continent africain), la volonté d’indépendance des pays comme le Venezuela, le Brésil, l’Inde et la Turquie. En Amérique Latine, les mutations anti-impérialistes ont désormais ouvert la voie en s’inspirant de la résistance héroïque de Cuba. Washington se retrouve sans représentation diplomatique dans trois pays : la Bolivie, le Venezuela et l’Équateur. Au Moyen-Orient, les résistances nationales afghanes et irakiennes mettent visiblement en échec les troupes d’occupation de l’Otan. Les révoltes arabes, en dépit de la contre-attaque insidieuse, ont fini par affaiblir l’impérialisme. Ce revirement est irréversible par essence ; revenir à la situation antérieure d’asservissement et de répression ne me parait pas plausible. On apprend que le peuple égyptien, longtemps anesthésié et humilié sous le régime de Moubarak, manifeste ouvertement son hostilité à l’égard des intrigants étasuniens (très actifs depuis février). Quant à l’Irak, il n’a permis en fin de compte qu’à une seule compagnie US de tirer profit du pétrole – face à celles de la Malaisie et de la Chine (selon Mohamed Hassan).

Les faits donnent à penser que le déclin des États-Unis est amorcé et le rapport de la CIA intitulé « Le monde en 2025 » convient qu’à cette date ils ne seront plus les maîtres du monde. Cela n’est donc pas près d’arriver : aujourd’hui, ils se cramponnent à leur « imperial hubris », leur arrogance impérialiste. La première puissance militaire mondiale peut encore frapper. Ne dit-on pas qu’un ours blessé peut faire de gros dégâts (Lode Vanoost) ?

Thami BOUHMOUCH
(professeur universitaire, Casablanca).

19/8/2011

http://bouhmouch.over-blog.com/

[1] Cf. William BLUM, http://www.legrandsoir.info/etats-unis-une-incessante-quete-d-amour-et- Juillet 2011

[2] Fidel CASTRO, http://www.legrandsoir.info/Le-meilleur-et-le-plus-intelligent.html Avril 2011

[3] Cf. William BLUM, op. cit.

[4] Michel Chossudovsky, http://fr.sott.net/articles/show/2362-Le-mouvement-de-protestation-en-Egypte- Janvier 2011

[5] Noam CHOMSKY, http://www.legrandsoir.info/La-sauvagerie-de-l-imperialisme-etats-unien-3.html Février 2011

[6] Michel Collon, http://www.michelcollon.info/Le-monde-change-et-nous-avons-un.html Février 2011

[7] Thami BOUHMOUCH, http://www.legrandsoir.info/Israel-la-bride-sur-le-cou.html 1/09/2010

ou : http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Thami_Bouhmouch.010910.htm

ou : http://www.lepost.fr/article/2010/09/16/2223536_israel-la-bride-sur-le-cou.html

[8] Lucio MANISCO, http://www.legrandsoir.info/Que-regardait-Barack-Obama-a-la-tele-la-nuit-de-l-attaque-des-Seals.html Mai 2011

[9] Cf. Mike Whitney, http://blog.emceebeulogue.fr/post/2011/05/14/Ca-alors%2C-quel-culot%21-Hillary-attaque Mai 2011

[10] Mahdi Darius Nazemroaya, http://www.silviacattori.net/article1604.html Mai 2011

[11] Jorge E. Botero (entretien), http://www.michelcollon.info/Les-revelations-de-Wikileaks.ht... Mars 2011.

[12] JPD, http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2011/03/06/n... Mars 2011.

[13] Noam Chomsky, http://www.michelcollon.info/Les-USA-et-leurs-allies-contre-... Mai 2011. Je souligne.

[14] Michel Collon, op cit.

[15] Mohamed HASSAN (entretien), http://www.michelcollon.info/Entretien-avec-Mohamed-Hassan-O... Février 2011. Je souligne.

[16] Cf. Fidel CASTRO, http://www.legrandsoir.info/Le-Nord-turbide-et-brutal.html Avril 2011

[17] Cf. Claude Jacqueline HERDHUIN, http://www.legrandsoir.info/Le-temps-des-secrets.html Décembre 2010 ; http://blogues.cyberpresse.ca/hetu/2011/03/13/wikileaks-demi... Mars 2011 ; http://www.legrandsoir.info/extreme-malhonnetete-le-guardian... Juillet 2011.

Le Grand Soir

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