Cela « viole les droits fondamentaux des habitants du Nunavut », ce
territoire autonome inuit du Grand Nord canadien, a affirmé l’avocat
représentant Clyde River.
Un petit village
inuit de l’Arctique canadien a saisi lundi la justice afin de bloquer la
prospection pétrolière qui doit être menée à coups de relevés sismiques
au large de ses côtes, y voyant une menace pour la faune polaire.
Située sur la côte orientale de l’Île de Baffin,
face au Groenland et à 2000 km du Pôle Nord, la localité de Clyde River
doit assister au débarquement de navires de prospection pétrolière dès
l’année prochaine grâce au feu vert accordé fin juin par l’Office
national de l’Énergie du Canada(ONÉ).
Lors de consultations publiques préalables, les Inuits s’étaient
inquiétés des dangers que feraient peser sur l’environnement ces relevés
sismiques réalisés à coups de canons à air comprimés et, le cas
échéant, la production pétrolière elle-même.
L’ONÉ, un organisme fédéral, avait d’ailleurs notamment reconnu
l’année dernière que ces tests très bruyants devant permettre de
cartographier en deux dimensions le sous-sol océanique « pourraient avoir des répercussions sur la baleine boréale ».
Cela n’a toutefois pas suffi pour bloquer la demande de relevés sismiques déposée par trois sociétés: TGS-NOPEC Geophysical Company ASA (TGS), Petroleum GeoServices (PGS)et Multi Klient Invest AS (MKI).
Cela « viole les droits fondamentaux des habitants du Nunavut »,
ce territoire autonome inuit du Grand Nord canadien, a estimé dans un
communiqué Nader Hasan, l’avocat représentant Clyde River.
« Étant donné que des relevés sismiques peu réglementés pourraient
avoir des conséquences catastrophiques sur les communautés inuits, le
village de Clyde River, l’association Nammautaq des trappeurs et
chasseurs de Clyde River et le maire de Clyde River, Jerry Natanine, ont
demandé à la cour d’appel fédérale de réviser la décision de l’ONÉ », est-il indiqué.
Les eaux convoitées par les groupes pétroliers sont riches en narvals, baleines boréales, morses et phoques, des mammifères marins qui « sont la base de l’alimentation et la culture inuit », écrivent les autochtones, jugeant que « les tests sismiques peuvent être fatals », notamment en « perturbant le chemins de migration » de ces animaux.
« Si les compagnies pétrolières nous enlèvent ça, il ne nous restera plus rien », a plaidé le maire de la petite localité polaire, Jerry Natanine.
L’Arctique contiendrait 22% des réserves d’hydrocarbures restant à
découvrir sur la planète selon des estimations américaines datant de
2008, mais les promesses énergétiques nées du recul de la banquise
tardent à se concrétiser : le géant norvégien Statoil a notamment renoncé
à deux forages dans le Grand Nord depuis juin, car pas assez viables
commercialement.
Source : lapresse.ca
La Vidure

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