« Le racisme est une valorisation généralisée et définitive
de différences réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au
détriment de sa victime, afin de légitimer une agression ou des
privilèges. » À la lumière de cette définition d’Albert Memmi [1], nous sommes en mesure de démontrer que Philippe Val, le très médiatique et pontifiant ex patron de Charlie Hebdo et France Inter, est, purement et simplement, un raciste.
Lecteur
assidu – de son propre aveu – du grand Spinoza, chansonnier depuis
trois bonnes décennies, éditorialiste et écrivain depuis deux décennies,
Philippe Val sait peser ses mots et on est en droit de supposer que
lorsqu’il écrit et publie quelque chose – et qu’il ne le renie pas dans
les semaines, les mois et les années qui suivent – ses écrits nous
livrent le fond de sa pensée. C’est pourquoi on ne peut pas considérer
les ahurissants propos qui suivent comme une blague de fin de banquet ni
comme du deuxième ou du troisième degré. C’est imprimé, noir sur blanc,
dans le Charlie Hebdo le 5 janvier 2005 :
« [Les otages français, Christian Chesnot et George Malbrunot] ont
été enlevés par des terroristes islamiques qui adorent égorger les
Occidentaux, sauf les Français, parce que la politique arabe de la
France a des racines profondes qui s’enfoncent jusqu’au régime de Vichy,
dont la politique antijuive était déjà, par défaut, une politique
arabe. »
Cette phrase de Philippe Val n’a évidemment aucun sens. Qualifier la
politique antijuive de Vichy de politique « arabe » n’a aucun sens
puisque aucune influence arabe n’a joué un quelconque rôle dans cette
entreprise criminelle. Tout s’est passé entre l’Allemagne nazie et la
France de Vichy, point barre.
Pour que cette phrase insensée signifie quelque chose, il faut
admettre un postulat raciste : le postulat selon lequel les Arabes, en
bloc, sont antisémites par nature. Dans cette hypothèse, même si aucun
Arabe n’est ni auteur, ni incitateur ni demandeur d’une politique
antijuive, ladite politique n’en est pas moins une « politique arabe »
dans la mesure où elle ne peut que remplir de joie cette masse assoiffée
de sang juif qu’est « le monde arabe ».
En résumé : « politique arabe » ne signifie, chez Philippe Val, rien d’autre que « politique antisémite ».
En résumé : « politique arabe » ne signifie, chez Philippe Val, rien d’autre que « politique antisémite ».
« Arabe » et « antisémite » sont donc synonymes.
En d’autres termes : Philippe Val essentialise « les Arabes », en fait une entité homogène, pour ensuite attribuer à cette essence (« les Arabes ») un caractère infâmant
(« antisémite »).
Cette manière de penser, conjuguant
l’essentialisation l’homogénéisation et le dénigrement, porte un nom :
le racisme.
Philippe Val a donc écrit un texte purement et simplement raciste. Et
comme il assume ce texte plusieurs années après sa publication, comme
il ne l’a pas renié, on peut donc affirmer, de manière plus concise,
qu’il est avéré et démontré que Philippe Val est raciste.
Reste maintenant à se demander pourquoi aucune association n’a
jusqu’à présent porté plainte contre lui, ni même publié le moindre
communiqué face à des propos racistes caractérisés, tenus dans un grand
média – ni SOS Racisme, ni le MRAP ni la LICRA, ni la Ligue des Droits
de l’Homme – et pourquoi aucun journaliste n’a jamais interpellé
l’écrivain, éditorialiste, chroniqueur, débatteur multimédias qu’est Philippe Val, lors d’un de ses innombrables prestations télévisées ou radiodiffusées.
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