Israël pratique le boycott académique des Palestiniens de manière particulièrement musclée

L.D.

Ce n’est jamais sans trémolos dans la voix que les défenseurs du gouvernement israélien évoquent l’horreur que leur inspire le boycott académique, cette terrible atteinte à la liberté scientifique, à la libre circulation du savoir, ce mot d’ordre insidieusement discriminatoire, etc, etc.

Battus d’avance sur le terrain de la raison, ils jouent le plus souvent sur l’émotion, la tactique n’est que trop classique. Voyons donc ce qu’il en est à l’épreuve des faits.

Vendredi matin, des centaines de soldats israéliens ont une fois de plus envahi brutalement la “Abu Dis’ al-Quds Open University”, et ils ont confisqué le matériel et les documents appartenant à l’union des étudiants, rapporte l’agence palestinienne Ma’an. Hassan Dweik,  directeur adjoint de l’université, raconte qu’environ 300 soldats ont déferlé sur le campus, et ont enfermé les six gardes de sécurité dans un local pendant deux heures et demie.

Les locaux du département des études islamiques de l’université ont été envahis, après que toutes les portés aient été défoncées. Les soldats israéliens ont emporté au moins un ordinateur, ainsi que des caisses de documents. Les militaires de l’armée d’occupation ont lancé des grenades assourdissantes dans les locaux. Ils ont aussi pris une grande quantité de photos et ont mesuré plusieurs des bâtiments composant le campus.

Documents et ordinateur(s) emportés, locaux dévastés… Les libertés académiques ne valent que pour les Israéliens (et encore, pas tous)

Depuis le début des troubles qui ont débuté en octobre dernier dans les territoires palestiniens occupés par Israël, la “Abu Dis’ al-Quds Open University” s’est trouvée au centre de plusieurs affrontements violents entre des étudiants palestiniens et les troupes d’occupation israéliennes, rappelle Ma’an. Plusieurs des Palestiniens qui ont été accusés d’avoir commis des attentats, ou des tentatives d’attentat, au couteau étaient des étudiants de cette université. Muhannad Shafiq Halabi, qui a été abattu au début de ce mois après avoir poignardé deux Israéliens dans la vieille ville de Jérusalem, était l’un d’eux.

Quelques jours avant cette attaque, Halabi avait – selon les médias israéliens – posté sur Facebook une photographie de Diya Talahmeh, un autre Palestinien qui étudiait à la “Abu Dis’ al-Quds Open University” qui a trouvé la mort dans des conditions mal éclaircies au cours d’une “rencontre” avec les forces israéliennes dans le village de Khursa (Cisjordanie) en septembre.

Les forces israéliennes ont régulièrement envahi les campus des université palestiniennes au cours de ces derniers mois. Il y a peu, l’université Birzeit a condamné vigoureusement un raid de l’armée d’occupation dans ses locaux, pendant lequel elle a confisqué et endommagé du matériel de l’université.

On se souvient aussi des continuelles incursions de l’armée israélienne sur le campus de l’Université technique Kadoorie, à Tulkarm, dont les étudiants et le personnel subissent un véritable harcèlement incessant, sans parler des travailleurs d’origine arabe qui se font éjecter des écoles israéliennes.

Photos : Après le passage des soldats de l’armée d'occupation…

pourlapalestine.be