
Marcher,
c’est frémir un peu… Il n’y a de poésie que dans l’œil ouvert, le pas
lent, et toute la beauté du monde. Même celle qui fait un peu douleur.
Entre l’automne et l’hiver, quand la pluie a peur de mourir pour devenir
neige, que les arbres souffrent, on reste béat.

Mourir ?
On vend des paysages, des photos, des écrits, de la poésie, des chants…
Mais dans ce tout lié, le sauvage aux dents d’or vous vendra bientôt
les larmes des arbres. Qui donc a peur de mourir dans ce mouroir de
craintes, de terroristes falsifiés par les petits Satan. Ne pas vivre
décemment, ne pas avoir un toit, ne pas avoir cette aventure de
l’esprit, ne pas avoir cette simplicité, mais seulement un "conte" en banque, c’est être mort depuis longtemps. Alors la mort, ou la peur de "disparaître"
en ego a depuis longtemps cessé de me hanter. Et le premier amour est
celui de soi. On ne peut aimer les autres sans s’aimer. Si la "culture" est livresque ou numérique, sans âme, c’est une faucheuse pire que la grande.

Nous
payons cher pour les armes qui font sauter les abris. Il n’y a jamais
eu, dans toute l’Histoire de l’humanité, homme plus démunis, plus nu,
ayant plus froid, plus peur, être plus craintif et déchiré dans son âme.
Le "progrès" est une arnaque à laquelle nous participons tous. Le faux. Celui qui vous apprend qu’il y a plus d’ennemis que d’amis.
Je
ne sais si dans 50 ans, il y aura encore des arbres. Ni même une
abeille… Comprenez qu’en détruisant ce qui est et nous nourrit nous nous
détruisons. Marchandiser la Nature à outrance est nous marchandiser.
Nous en faisons partie. Et qui sait si le réel savoir ne vient pas
d’elle ?
Gaëtan Pelletier - (texte et photos) - 5 décembre 2013
La Vidure
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