À la manière de toutes les pensées totalitaires, les Eglises, dites du Livre, réécrivent l’Histoire.
Comme l’Eglise catholique a inventé que le Colisée de Rome fut le
lieu de massacres de chrétiens des premiers temps de cette religion, ce
qui est totalement faux et la présence d’une croix en ce lieu est une
imposture, elle prétend imposer l’idée – relayée par la droite
catholique – que les racines de l’Europe seraient judéo-chrétiennes.
Rien n’est plus faux.
Les racines philosophiques de l’Europe n’ont strictement rien de
chrétiennes. Les racines de l’Europe sont en Grèce et en Italie :
Héraclite, Pythagore, Socrate, Platon, Aristote, Cicéron, Sénèque,
Marc-Aurèle…Et tant d’autres penseurs dont les interrogations et les
débats n’ont rien perdu de leur pertinence en ce 21e siècle.
Du VIIe siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère, plus de
mille années d’une pensée riche pendant lesquelles le christianisme est
absent de l’espace européen puisqu’il ne s’impose qu’au IVe siècle de
notre ère par un décret impérial.
Alors, cessons cette fable des racines chrétiennes de l’Europe. À
preuve, le mot même d’évangélisation qui commence avec Paul de Tarse au
Ier siècle de notre ère prouve qu’il a fallu conquérir les âmes et les
coeurs pour que le christianisme s’impose. Et qu’il a fallu la loi
impériale et ensuite des méthodes comme l’inquisition (prétendument
« sainte ») pour qu’il se maintienne.
Avant le césaro-papisme qui trouve sa source au IVe siècle, la pensée n’était pas enchaînée par un monothéisme totalitaire.
À moins de pervertir le terme de « racine », le judéo-christianisme
n’est qu’un greffon dogmatique sur une pensée riche et libre qui le
précède. Et rien d’autre.
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