À gauche comme à droite, une grande partie des habitants de Fréjus
continuent d’être indignés par l’arrachage il y a quelques jours de
trente deux platanes de la base nature de la commune dans le seul
objectif de dégager la vue de quelques milliers des spectateurs attendus
le 2 juillet pour un concert en plein air de Johnny Hallyday.
Cet
espace de nature de 155 hectares, voué aux loisirs ou à la promenade et
baptisé « François Léotard » lors de son inauguration en 2007, est géré
par la mairie.
Pour éviter de soulever les protestations, l’organisateur de cet
événement musical, Minh Tran Long, co-responsable de la société
organisatrice, La Patrouille de l'événement, avait simplement annoncé
publiquement sa volonté « d’élaguer les arbres ». Pour gagner
quelques places et donc quelques centaines d’euros. Ce qui, en cette
saison, représente déjà un non sens naturel et écologique. Mais une fois
arrivés sur place, les « élagueurs » ont tout simplement arraché les
arbres. Sans en informer le Conservatoire du Littoral, gestionnaire
d’une partie de cet espace naturel qui comporte de plus une zone « Natura 2000 » de protection.
Aucune protestation ni aucun commentaire ne sont venus de la mairie
dirigée par David Rachline, membre du Front national (FN) et sénateur du
Var. Son entourage a simplement fait savoir que ce «nettoyage»
ne mérite pas une polémique. Laquelle serait montée de toute pièce par
les élus (minoritaires en mairie) de droite et de gauche. Cette
indifférence n’est pas étonnante car le maire était d’autant plus au
courant que La Patrouille de l’événement, à qui il a donné son aval, est
une «compagne de route» du FN. À Paris, elle partage ses bureaux
avec Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, et la société Riwal, en
charge des relations publiques du FN. Deux entités en délicatesse avec
la justice pour leurs méthodes de financements électoraux (Voir
notamment ici et ici).
Le maire FN de Fréjus s’est donc logiquement comporté comme beaucoup
d’élus locaux de droite et de gauche, qui considèrent les arbres comme
de simples meubles qui peuvent être arrachés ou coupés dans les villes
et le long des routes au gré de leurs fantaisies, de leurs humeurs ou de
leurs profits. Il s’agit pourtant d’êtres vivants promis à une
longévité au moins égale et souvent supérieure aux êtres humains tout en
façonnant des paysages.
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