dimanche 26 juin 2016

Vivre à Gaza, sans lumière

JPEG - 53.8 koFrédéric Gerschel           

Outre le manque d’eau, de médicaments et de nourriture, le territoire palestinien souffre d’une pénurie d’électricité depuis le blocus imposé par Israël en 2007. Entre quotas et coupures, les Gazaouis s’adaptent tant bien que mal.

Souvent obligés de se déplacer en équipe pour affronter la colère des habitants, les fonctionnaires de la compagnie d’électricité de Gaza sont peu populaires. Il faut dire que leur mission est ingrate : ils sillonnent les localités du territoire palestinien pour vérifier que les restrictions sont bien appliquées et couper le courant. Car, depuis le blocus imposé par Israël en 2007, après la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, mouvement islamiste, les 2 millions de Gazaouis n’ont accès à l’électricité que de six à huit heures par jour en moyenne, parfois seulement quatre heures. Le reste du temps, ils doivent se débrouiller pour s’éclairer, se chauffer, travailler, stocker la nourriture…

Seuls 45 % des besoins sont assurés 

Si les plus fortunés peuvent s’offrir des générateurs au fioul, les autres ont appris à vivre avec les coupures et les quotas. Ainsi chez les Al-Mener, dans le village d’Al-Moughraka, au centre du territoire, on vit la nuit : l’électricité n’est disponible qu’entre 22 heures et 6 heures – les plus chanceux bénéficient du créneau 6 heures-14 heures. Et les guerres avec Israël, bien sûr, n’ont rien arrangé. La seule centrale électrique de Gaza a été détruite lors de l’opération militaire israélienne « Bordure protectrice », en 2014. Réparée depuis, elle ne peut répondre à la demande d’une population en plein boom démographique. Démunis, les Palestiniens sont obligés d’acheter de l’électricité aux Israéliens et aux Egyptiens, avec lesquels ils ne s’entendent plus depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, du président Al-Sissi, ennemi du Hamas. Seuls 45 % des besoins en électricité des Gazaouis sont assurés, avec de lourdes conséquences sur l’économie.

Pour répondre à cette situation critique, des ONG songent à développer des énergies alternatives, le solaire notamment. Une lueur d’espoir ?

Photo : Sébastien Leban - Dans le village d’Al-Moughraka, Ossama, 8 ans, fait ses devoirs à la lumière d’une bougie. Les Gazaouis n’ont accès à l’électricité qu’entre six et huit heures par jour en moyenne.

Le Parisien Magazine Via AFPS

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