On me demande rituellement ce que je pense
des soubresauts qui bouleversent actuellement l’Amérique latine en
général, le Venezuela en particulier. Obnubilé par les campagnes
électorales à répétition dans mon pays, je réponds que je n’en sais
rien, que je n’ai pas trouvé le temps de vérifier mes quelques bribes
d’informations.
Mais l’ignorance n’a qu’un temps ! Et ce
que je finis par apprendre sur ces questions en dit long sur l’arnaque
que nos lamentables médias essaient une nouvelle fois de nous faire
avaler.
Au Venezuela, les bobards que l’on nous raconte (via des sites
conspirationnistes comme celui du journal Le Monde) viennent d’être démontés menus
par Thierry Deronne, vice-président de Vive TV, avec forces détails
rigoureusement sourcés dans ses notes perso. Notons que les faits
décrits par Deronne sont largement corroborés par Maurice Lemoine dans un billet publié le 27 avril dernier par le site Mémoires des luttes.
D’abord, avance Thierry Deronne, avez-vous remarqué que toutes les
manifestations d’opposition au gouvernement Maduro (le successeur élu de
Chavez) naissent dans les quartiers riches de la société vénézuélienne,
sont soutenues, sinon fortement incitées par les médias privées aux
mains de la classe possédante ? Un peu comme si les manifestations
contre la loi Travail en France étaient parties de Neuilly ou de
Saint-Cloud ?
Et ces quelques 47 morts attribués sans nuance par nos médias
mainstream à la « dictature rampante » du président Maduro, qui en a la
liste précise, qui connait vraiment les causes du décès de chacun ?
Thierry Deronne nous fournit quelques éléments de réponse :
- Juan Bautista Lopez Manjarres, victime désigné par le journal Le Monde de sbires de l’infâme Maduro, est en réalité « un jeune dirigeant étudiant révolutionnaire assassiné par un commando de droite alors qu’il participait a une réunion de soutien au processus d’assemblée constituante » ;
- le jeune joueur de violon alto, Armando Cañizales, n’a pas été victime comme on l’a dit de la répression policière, mais, lui aussi, d’un projectile tiré des rangs des manifestants de droite ;
- Yeison Natanael Mora Castillo, 17 ans, a été tué par un projectile identique à celui qui causa la mort du violon alto Cañizales ;
- qui tua l’étudiant Carlos Morenon, 17 ans, l’étudiante Paola Ramirez Gomez, 23 ans ? Pour le premier, un membre de la police d’Oscar Oscariz, maire de droite de la municipalité de Sucre ; pour la seconde, un militant de droite dûment identifié, Iván Aleisis Pernía ;
- qui tortura à mort, Pedro Josué Carrillo, militant chaviste, dont le cadavre mutilé fut retrouvé dans l’État de Lara ?
Une stratégie de reprise en mains
Arrêtons ici ce décompte macabre et attendons les contre-arguments —
s’ils en ont — de ceux qui répètent à l’envi et sans vérification les
éléments de langage distillés par une presse occidentale aux ordres.
Ce qui se passe en Amérique latine n’est ni plus ni moins qu’une
vaste tentative de l’empire américain du nord pour reprendre la main sur
des territoires depuis trop longtemps laissés aux mains d’une
opposition rétive à son omnipotence, et sans doute pour compenser un peu
ses cuisants revers géopolitiques au Moyen-Orient.
Tentative réussie via les urnes en Argentine, tenue en échec
d’extrême justesse en Équateur, forcée par un coup d’État institutionnel
au Brésil, mais toujours obstinément ratée malgré une stratégie de
tensions évidentes au Venezuela.
Une seule chose est sûre : ne croyez surtout pas aveuglément ce que
vous racontent les prédicateurs médiatiques sur ces sujets. La plupart
du temps, c’est des conneries.
Sources : Arrêt sur info et Mémoires des luttes.
Le Yéti
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