Les discussions préparatoires à la COP 23 ont commencé le 8 mai en
Allemagne. Les Américains sont aux abonnés absents, tandis que la Chine
cherche de plus en plus à s'imposer.
Alors que les scientifiques du climat, au vu des premières observations
statistiques de l’année, craignent déjà que 2017 batte tous les records
de température, de très laborieuses discussions préparatoires à la COP
23 de novembre ont commencé le 8 mai à Bonn et se poursuivront jusqu’au
18.
De nombreuses associations – notamment le Réseau Action Climat, Care
International ou Climate Justice Info – soulignent les dangers
grandissants de l’accélération du réchauffement : fonte plus rapide des
glaces de l’Arctique entraînant une montée également plus rapide des
mers et océans, vagues récurrentes de chaleur en Inde, multiplication
des inondations comme celles qui touchent actuellement le Canada et
risque de voir des dizaines de milliers de personnes mourir dans l’Est
africain en raison des sécheresses. Toutes les ONG expriment l’urgence
d'agir face à un dérèglement climatique qui prend une ampleur non
anticipée par les scientifiques du Giec.
Délégation américaine réduite et sans instructions
Depuis la COP 21 de Paris
en décembre 2015, les délégués nationaux ne se sont rencontrés qu’à
deux reprises et n’ont toujours pas réussi à imaginer des propositions
pour mettre en pratique l’accord signé par 196 pays, ce qui doit aboutir
avant la fin 2018. Cette hypothèse est d’autant plus hors d’atteinte
que de nombreux pays du Sud exigent désormais de recommencer la
négociation qui s’est déroulée il y a un an et demi.
Une telle exigence se heurte au quasi-silence de la délégation
américaine, qui apparaît très réduite par rapport aux précédentes
préparations des COP annuelles. Les quelques représentants des
États-Unis paraissent paralysés par les informations contradictoires qui
leur parviennent avec parcimonie de la Maison Blanche. Nul n'est en
mesure de savoir si et quand le président Donald Trump prendra ses
distances avec l’accord de Paris, ce qui pourrait déboucher sur une
annulation de la ratification imposée par Obama.
Émergence climatique de la Chine
Les délégations des associations de la société civile et de nombreux
pays s’inquiètent également de l’absence de mise en place d’un processus
de contrôle des promesses de réductions des émissions faites à Paris en
2015.
Les représentants de nombreux pays du Sud font de cette nécessaire
transparence des pays industrialisés un élément incontournable de la
poursuite des négociations. Ils sont appuyés par la délégation chinoise,
qui semble vouloir profiter de l’indécision des États-Unis pour imposer
ou installer une surprenante prise de pouvoir dans les négociations
climatiques. Elle s'appuie pour cela sur les fermetures de centrales à
charbon encore nombreuses dans le pays et surtout sur la multiplication
des centrales éoliennes et solaires dans plusieurs provinces.
D’ici la fin de ces dix jours de discussions, les difficiles
négociations sur l’omniprésence dans les COP des grands pollueurs seront
en jeu. La question des contributions financières au fonds d’adaptation
destinés à aider les pays du Sud devra trouver un dénouement plus
conforme à ce qui avait été prévu à Paris et à Marrakech.
politis.fr
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