Une étude alarmante vient d'être publiée par des
climatologues américains qui travaillent sur le réchauffement climatique
en Antarctique. Elle souligne les inquiétantes fontes de glace à
l'ouest du continent austral, marquées par des chutes de pluie.
Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris
a remis le réchauffement climatique sur le devant de la scène
médiatique ces dernières semaines, provoquant notamment un appel du
président Macron aux talents étrangers désireux de lutter contre ce phénomène. Les scientifiques, eux, s’inquiètent des faits alarmants qu’ils observent depuis plusieurs années.
Le dernier exemple en date se trouve dans la dernière édition du journal Nature Communication : des climatologues du Scripps Institution of Oceanography et de l’université de l’Ohio
ont constaté un dérèglement climatique causant des chutes de pluies au
niveau de l’ouest de l’Antarctique. Un phénomène dû à de nombreux
facteurs, notamment le réchauffement des températures marines et
atmosphériques de la zone.
Selon les scientifiques ayant étudié la question, ce changement de
climat tient à la fonte anormale de la surface d’une portion du
continent glacé, représentant une superficie de près de 770.000 km2,
soit un peu plus que l’état du Texas aux États-Unis.
Un phénomène appelé à se reproduire
Situé vers la barrière de Ross — la plus grande barrière de glace de
l’Antarctique — cette zone aurait fondu à cause du phénomène El Niño,
surnom donné aux perturbations de la circulation atmosphérique entre
pôles et équateur, empêchant la remontée d’eau froide.
Ce type d’évènement amène un air chaud et humide, qui fait fondre la
surface des immenses glaciers. Avec la condensation, il y a donc eu des
chutes de pluies inhabituelles, favorisant d’autant plus la fonte de la
neige en surface.
L’Antarctique reste encore l’endroit le plus froid sur notre planète.
Seulement, ce genre de phénomène pourrait avoir des conséquences graves
sur les températures et la montée des eaux dans le futur.
Une fracture de cette barrière est possible, avec pour conséquence
directe de libérer d’un coup une quantité de glace dans les eaux, qui
ferait considérablement monter le niveau de la mer. À elle seule,
l’Antarctique pourrait même le faire lever de plus de trois mètres.
Ces évènements sont à rajouter au fait que l’augmentation de la
température globale des océans fait fondre une bonne partie de l’ouest
de l’Antarctique. Si l’on rajoute à ça les changements atmosphériques,
les pluies et le phénomène El Niño — qui devraient se répéter de plus en
plus fréquemment au cours des prochaines années — l’Antarctique n’est
pas près d’arrêter de se diluer dans les océans.
La meilleure explication de ce qui se passe actuellement — et aussi de ce qui pourrait bientôt se produire — est apportée par David Bromwich, co-auteur du papier et responsable de l’équipe de l’Ohio : « Nous
avons un duel de tir à la corde entre l’influence d’El Niños et les
vents d’ouest, et il semblerait qu’El Niños soit en train de gagner. […]
C’est un modèle qui est en pleine émergence. Et parce que nous
attendons un Niño plus fort et plus fréquent à l’avenir, on peut
s’attendre à de nouvelles et importantes fontes des glaces de
l’Antarctique ouest. »
numerama.com via Les Crises
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