Oui. Mais pas dans le sens où ils l’entendent.
L’INSEE a interroge 10
000 chefs d’entreprise. Seulement 18 % de ces patrons disent que le
Code du travail est une barrière à l’embauche. Alors pourquoi Macron et
le Medef veulent ils déréguler en priorité le code du travail ? Ce n’est
pas pour l’emploi.
En quoi le code du
travail a-t-il un « effet emploi » ? 3 % des entreprises ont plus de 50
salariés, et il n’y a des comités d’entreprises, des CHSCT, des délégués
syndicaux, que dans moins de la moitié de celles-ci. Sur 1,2 million
d’entreprises, il n’en existe que 44 000 qui ont un CHSCT : en quoi ça
gêne l’emploi ?
Le droit à des
délégués du personnel n’existe que dans les entreprises de plus de 11
salariés : seulement 20 % en ont. Un million d’entreprises de 1 à 10
salariés n’ont aucune institution représentative du personnel : en
Allemagne, les délégués, c’est à partir de 5.
Le licenciement est
extrêmement facile contrairement à ce qu’on nous dit : il suffit d’avoir
un motif réel et sérieux. C’est pour cela que seulement 180 000
salariés (sur 18 millions) se plaignent aux prud’hommes.
Pourquoi protéger les 1 % de patrons délinquants qui licencient de façon
abusive et plafonner les sanctions qui les frappent légitimement ?
Porter le seuil de
déclenchement d’un plan social à 30 licenciés au lieu de 10, ça ne sert
qu’à faciliter le chômage : les patrons vont faire des « paquets » de
29 licenciés. Ca augmentera leurs marges sans qu’ils soient obligés de
partager leurs gains de productivité.
En fait, Macron veut
enlever les clapets, les freins, les droits qui empêchent les grandes
entreprises de siphonner davantage les salaires afin d’augmenter leurs
marges. Ses ordonnances, c’est pour abaisser les moyens juridiques de
résistance et de protection des salariés et augmenter les dividendes.
En fait, c’est quand
on renforce le code du travail et qu’on le contrôle qu’on crée de
l’emploi. Il existe un milliard d’heures supplémentaires dissimulées, et
c’est l’équivalent de 600 000 emplois. Fillon expliquait qu’en passant
de 35 à 39 h, cela supprimait 500 000 emplois de fonctionnaires. Donc,
en passant de 35 h à 30 h on aurait fait 500 000 chômeurs de moins.
Exemple
pratique : le patron d’une entreprise de nettoyage impose 250 h indues
aux salariés au lieu de 151 h 66. Si l’inspection du travail dispose des
moyens suffisants de contrôle et de sanction pour lui faire respecter
les 35 h et les heures supplémentaires majorées, il est obligé
d’embaucher 45 salariés simplement pour tenir ses chantiers. Plus les
droits sont précis, contrôlés, respectés, plus le travail est partagé
et, c’est facile à comprendre, plus il y a d’emplois.
Par contre, la
flexibilité est l’ennemie de l’emploi, elle fait travailler plus
longtemps en étant payés moins, ceux qui ont déjà un boulot au détriment
de ceux qui n’en ont pas.
Macron ce n’est pas le maitre des horloges,
c’est le maître du chômage de masse et des petits boulots.
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