Après les avoir censurés sur Canal+, méprisés sur iTélé, aujourd’hui il ne les paie plus.
Vincent Bolloré se distingue encore au détriment des créateurs,
auteurs et journalistes. Après les avoir censurés sur Canal+, méprisés
sur iTélé, aujourd’hui il ne les paie plus.
En effet, les organismes de gestion collective des droits d’auteurs
(SACEM, SACD, SCAM, etc.) ne perçoivent plus les sommes fixées par les
accords signés avec Canal+ pour la rémunération due en contrepartie de
l’utilisation des œuvres (musique, fictions et séries, films,
documentaires). La décision de Bolloré, unilatérale, a été prise en
effet sans que ces sociétés n’en soient averties.
Vincent Bolloré entend renégocier à la baisse tous les accords, après
avoir pris en otage les auteurs privés de leur juste rémunération : il
veut obtenir un rabais pouvant aller jusqu’à 80% des droits. Les
créateurs qui vivent déjà chichement apprécieront.
Le groupe Canal+ n’est pas en difficulté, loin de là, mais depuis
l’entrée tonitruante de Bolloré dans le capital de Vivendi et ses
décisions pour le moins grossières, la chaîne payante connaît une
hémorragie d’abonnés en France, largement compensée par les gains à
l’étranger, notamment en Afrique.
Mais l’appétit de Bolloré est gargantuesque et il entend maintenir
les dividendes à un haut niveau sur le dos des auteurs et créateurs.
En 2015, c’est Patrick Drahi qui s’était illustré en ne payant pas
les sous-traitants de SFR, exigeant une baisse de 30 % du montant des
factures. Patrick Drahi avait osé déclarer :
« Ceux qui nous suivent, ce sont les vrais bons […] les autres ce n’est pas forcément les meilleurs [...] Certains
fournisseurs ne veulent pas bouger parce qu’ils sont habitués à se
servir sur une entreprise qui gagnait 4 milliards par an. C’est terminé,
ça ». Bolloré a suivi l’exemple.
La morgue des plus grosses fortunes françaises est sans limite ;
Drahi (8e avec 14,7 milliards d’euros) et Bolloré (11e cette année,
détrôné par Xavier Niel) font preuve de la cupidité habituelle de leur
caste, celle des nantis. Les auteurs, les journalistes, et plus
largement tous les salariés, contribuent pourtant largement à la
création des richesses de leurs entreprises. Or ces patrons
d’entreprises cherchent toujours à réduire la part qui revient aux
travailleurs pour augmenter celle du capital.
Le SNJ-CGT condamne leurs attitudes et se félicite que certaines
sociétés de gestion collective des droits d’auteurs comme la SCAM porte
le conflit devant la justice, non sans s’étonner du silence de la
nouvelle ministre de la culture. La nouveauté, rue de Valois, est-ce la
fin de la défense des droits d’auteurs des créateurs ?
acrimed.org
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