Michel
Et
si le « nouveau monde » et ses lendemains qui chantent n’étaient qu’une
escroquerie imaginée par des gens en quête de discrétion, de richesses
non partagées qui auraient transmis leur cahier de doléances en 2016 à
un candidat à la Présidence soucieux de plaire et d’être célèbre, afin
que tout soit verrouillé une bonne fois pour toutes ?
Jeune, beau, dynamique, mais avec des idées de vieux
Champion
de la réforme, nouvelle star de la politique, il était censé incarner
le renouveau de la politique. Finis les Hollande, les Sarkozy, Chirac et
autres candidats potentiels qui peuplent notre paysage politique, qui
avaient déjà beaucoup donné aux plus riches, cédé aux lobbies divers et
variés, au nom de la mondialisation heureuse, mais sans toutefois
afficher le mépris dont a fait preuve Macron depuis son élection.
La
violence de ses propos envers le peuple assorti de réformes à la
hussarde destiné à plaire à ses commanditaires, comme la suppression de
l’ISF, le plafonnement de l’impôt sur les dividendes, Les milliards du
CICE qui ne créent aucun emploi, ou bien encore les ordonnances travail
et leur brutalité ont mis en évidence une volonté de faire rentrer dans
le rang une bonne fois pour toutes les traînes misères et le petit
peuple des classes moyennes au profit des intérêts des rentiers, des
vieux, par l’âge ou la mentalité, assis sur leur tas d’or sur lequel ils
s’oublient.
Et
ce n’est pas fini, puisque maintenant il a été chargé de la casse des
retraites, c’est-à-dire que ceux qui sont dans la rue aujourd’hui auront
encore moins d’argent pour survivre dans l’avenir, le tout assorti d’un
mépris pour les corps intermédiaires avec lesquels il cherche
timidement à se réconcilier.
Désormais,
le roi est nu, silencieux, ou alors lorsqu’il parle, c’est dans le
vide. Peu importe que les chiffres de l’économie ou le peuple descendu
dans la rue lui donnent tort, il assume.
L’obsolescence
l’a frappé, comme ces nouveaux produits que la pub cherche à nous
fourguer et qui ne durent que le temps d’une saison, même pas d’un
mandat.
Les
lobbies et les possédants croyaient avoir trouvé le candidat idéal, le
meilleur. Ils n’ont trouvé que le plus conforme à leurs idées,
c’est-à-dire le plus vieux dans sa tête, celui qui pense qu’avec
quelques euros piqués chez les retraités, le bon peuple comprendra les
efforts faits pour lui.
Cette
compassion de sortie d’église qui consiste à jeter une pièce dans la
main tendue ressemble fort à un glaviot craché à la face de ceux qui se
lèvent tôt pour gagner le droit de survivre, de ceux qui ne sont rien et
qui pourtant emplissent les poches de ceux qui les accablent.
La réalité du quotidien
Coût
du logement, des déplacements en période d’augmentation des carburants,
manger, habiller ses enfants dignement, payer le loyer, chauffer le
logement passoire et payer des factures d’énergie de plus en plus
lourdes, accepter un contrat court mal payé, avoir la peur du lendemain,
de la fin de mois qui commence le dix, payer, encore, des frais
bancaires pour le chèque non approvisionné, faire bonne figure auprès
des autres, de la famille, craquer en achetant un smartphone qui vous
fera passer pour un presque riche auprès de ceux qui ne peuvent pas,
frustration au quotidien devant les injonctions à consommer, l’assurance
de la voiture qu’on ne peut plus payer, les pleins à cinq euros, la
pension alimentaire qui n’arrive plus, les cinq euros d’APL en moins,
les restos du cœur ou le secours catholique comme dernier rempart, la
dignité qui s’effiloche…
Rien
de tout cela, à des degrés divers, n’échappe au quotidien de ceux qui,
de plus en plus nombreux, font les frais du libéralisme, de la
mondialisation triomphante, qui remplit les poches de ceux qui
détiennent le pouvoir économique et de leurs marionnettes.
Le quotidien des riches
Motus
et bouche cousue. Il faut avoir la richesse discrète, ne pas être trop
démonstratif et surtout avoir un bon conseiller fiscal, celui qui vous
organisera un trust dans des contrées exotiques pour spolier les
finances publiques, pour exfiltrer des millions sur lesquels la
redistribution par l’impôt n’aura pas prise ou l’argent complaisamment
redonné avec la fin de l’ISF.
Le
mécénat présente l’avantage de montrer que l’on est soucieux du
bien-être culturel des masses. Il consiste à investir dans des
fondations tout en bénéficiant d’une niche fiscale de la part de l’Etat.
A ce petit jeu-là, Le champion du luxe français a réduit son impôt de
518 Millions en 10 ans…
L’argent
se trouve aussi dans les entreprises qui savent si bien s’entendre sur
le dos de l’Etat aveugle et généreux ou des collectivités territoriales,
lorsqu’il s’agit de construire des ouvrages en Partenariat Public
Privé.
L’argent
aspiré par ces systèmes sert à engraisser les déjà riches mais qui en
veulent toujours plus et les actionnaires qui se nourrissent sur le dos
des entreprises avec de copieux dividendes en confisquant la
redistribution vers les salariés.
Reprendre les choses en mains
Il
ne faut plus laisser les mains libres aux fossoyeurs de notre modèle
social qui nous expliquent que les revendications des gilets jaunes sont
contradictoires en ce sens qu’elles demandent « en même temps » plus de
services publics et moins de taxes.
On
nous explique que pour satisfaire ces demandes, il n’y a pas d’autres
voies que celle de la diminution des dépenses publiques (surtout les
cotisations sociales qui se traduiront plus tard par la fin des régimes
de retraites et de protection sociale).
La
manipulation des esprits est en marche. Trouver de l’argent ne consiste
pas à demander à ceux qui n’en n’ont pas beaucoup de nouveaux
sacrifices ou de renoncer à leurs systèmes de protection et à laisser
les plus riches se goberger.
En
cherchant un peu, on s’aperçoit de la faillite financière de certaines
politiques, comme l’EPR, que le consommateur paiera un jour où l’autre,
les dépassements de budget divers et variés, comme celui du programme de
construction des sous-marins nucléaires, « vitrine » bien entendu de
notre savoir-faire en matière de guerre nucléaire, de la guerre au Sahel
qui nous coûte 2 Millions par jour, ou encore du fiasco financier du
renoncement à l’écotaxe….
Mentions
spéciales au CICE, qui de provisoire va devenir définitif, gravé dans
le marbre de la diminution de l’impôt sur les sociétés, sans que cela
produise le début d’un effet sur la courbe du chômage si intéressante
pour son côté sédatif en temps de crise, et aux 100 milliards d’évasion
fiscale, à la taxation des activités des GAFAM en France
L’argent
généré par toutes les activités économiques qui échappent à l’impôt,
tous les errements organisés ou non par nos gouvernants (et qui feront
l’objet de rapport de la Cour des Comptes qui serviront à caler les
armoires), représentent des dizaines de milliards chaque année qui
justifient toujours plus de rigueur au quotidien envers ceux qui ne sont
rien.
On
ne peut plus faire confiance au système actuel et à ceux qui
l’incarnent. Ils sont censés représenter l’intérêt général mais ils ont
failli en ne protégeant que les plus riches.
Le
système et ceux qui, en théorie, dirigent le pays (les « élites ») sont
frappés d’obsolescence. Le mouvement des gilets jaunes en est le
révélateur.
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