jeudi 6 décembre 2018

Un Président frappé d’obsolescence


Michel

Et si le « nouveau monde » et ses lendemains qui chantent n’étaient qu’une escroquerie imaginée par des gens en quête de discrétion, de richesses non partagées qui auraient transmis leur cahier de doléances en 2016 à un candidat à la Présidence soucieux de plaire et d’être célèbre, afin que tout soit verrouillé une bonne fois pour toutes ?
Jeune, beau, dynamique, mais avec des idées de vieux
Champion de la réforme, nouvelle star de la politique, il était censé incarner le renouveau de la politique. Finis les Hollande, les Sarkozy, Chirac et autres candidats potentiels qui peuplent notre paysage politique, qui avaient déjà beaucoup donné aux plus riches, cédé aux lobbies divers et variés, au nom de la mondialisation heureuse, mais sans toutefois afficher le mépris dont a fait preuve Macron depuis son élection.
La violence de ses propos envers le peuple assorti de réformes à la hussarde destiné à plaire à ses commanditaires, comme la suppression de l’ISF, le plafonnement de l’impôt sur les dividendes, Les milliards du CICE qui ne créent aucun emploi, ou bien encore les ordonnances travail et leur brutalité ont mis en évidence une volonté de faire rentrer dans le rang une bonne fois pour toutes les traînes misères et le petit peuple des classes moyennes au profit des intérêts des rentiers, des vieux, par l’âge ou la mentalité, assis sur leur tas d’or sur lequel ils s’oublient.
Et ce n’est pas fini, puisque maintenant il a été chargé de la casse des retraites, c’est-à-dire que ceux qui sont dans la rue aujourd’hui auront encore moins d’argent pour survivre dans l’avenir, le tout assorti d’un mépris pour les corps intermédiaires avec lesquels il cherche timidement à se réconcilier.
Désormais, le roi est nu, silencieux, ou alors lorsqu’il parle, c’est dans le vide. Peu importe que les chiffres de l’économie ou le peuple descendu dans la rue lui donnent tort, il assume.
L’obsolescence l’a frappé, comme ces nouveaux produits que la pub cherche à nous fourguer et qui ne durent que le temps d’une saison, même pas d’un mandat.
Les lobbies et les possédants croyaient avoir trouvé le candidat idéal, le meilleur. Ils n’ont trouvé que le plus conforme à leurs idées, c’est-à-dire le plus vieux dans sa tête, celui qui pense qu’avec quelques euros piqués chez les retraités, le bon peuple comprendra les efforts faits pour lui.
Cette compassion de sortie d’église qui consiste à jeter une pièce dans la main tendue ressemble fort à un glaviot craché à la face de ceux qui se lèvent tôt pour gagner le droit de survivre, de ceux qui ne sont rien et qui pourtant emplissent les poches de ceux qui les accablent.
La réalité du quotidien
Coût du logement, des déplacements en période d’augmentation des carburants, manger, habiller ses enfants dignement, payer le loyer, chauffer le logement passoire et payer des factures d’énergie de plus en plus lourdes, accepter un contrat court mal payé, avoir la peur du lendemain, de la fin de mois qui commence le dix, payer, encore, des frais bancaires pour le chèque non approvisionné, faire bonne figure auprès des autres, de la famille, craquer en achetant un smartphone qui vous fera passer pour un presque riche auprès de ceux qui ne peuvent pas, frustration au quotidien devant les injonctions à consommer, l’assurance de la voiture qu’on ne peut plus payer, les pleins à cinq euros, la pension alimentaire qui n’arrive plus, les cinq euros d’APL en moins, les restos du cœur ou le secours catholique comme dernier rempart, la dignité qui s’effiloche…
Rien de tout cela, à des degrés divers, n’échappe au quotidien de ceux qui, de plus en plus nombreux, font les frais du libéralisme, de la mondialisation triomphante, qui remplit les poches de ceux qui détiennent le pouvoir économique et de leurs marionnettes.
Le quotidien des riches
Motus et bouche cousue. Il faut avoir la richesse discrète, ne pas être trop démonstratif et surtout avoir un bon conseiller fiscal, celui qui vous organisera un trust dans des contrées exotiques pour spolier les finances publiques, pour exfiltrer des millions sur lesquels la redistribution par l’impôt n’aura pas prise ou l’argent complaisamment redonné avec la fin de l’ISF.
Le mécénat présente l’avantage de montrer que l’on est soucieux du bien-être culturel des masses. Il consiste à investir dans des fondations tout en bénéficiant d’une niche fiscale de la part de l’Etat. A ce petit jeu-là, Le champion du luxe français a réduit son impôt de 518 Millions en 10 ans…
L’argent se trouve aussi dans les entreprises qui savent si bien s’entendre sur le dos de l’Etat aveugle et généreux ou des collectivités territoriales, lorsqu’il s’agit de construire des ouvrages en Partenariat Public Privé.
L’argent aspiré par ces systèmes sert à engraisser les déjà riches mais qui en veulent toujours plus et les actionnaires qui se nourrissent sur le dos des entreprises avec de copieux dividendes en confisquant la redistribution vers les salariés.
Reprendre les choses en mains
 Il ne faut plus laisser les mains libres aux fossoyeurs de notre modèle social qui nous expliquent que les revendications des gilets jaunes sont contradictoires en ce sens qu’elles demandent « en même temps » plus de services publics et moins de taxes.
On nous explique que pour satisfaire ces demandes, il n’y a pas d’autres voies que celle de la diminution des dépenses publiques (surtout les cotisations sociales qui se traduiront plus tard par la fin des régimes de retraites et de protection sociale).
La manipulation des esprits est en marche. Trouver de l’argent ne consiste pas à demander à ceux qui n’en n’ont pas beaucoup de nouveaux sacrifices ou de renoncer à leurs systèmes de protection et à laisser les plus riches se goberger.
En cherchant un peu, on s’aperçoit de la faillite financière de certaines politiques, comme l’EPR, que le consommateur paiera un jour où l’autre, les dépassements de budget divers et variés, comme celui du programme de construction des sous-marins nucléaires, « vitrine » bien entendu de notre savoir-faire en matière de guerre nucléaire, de la guerre au Sahel qui nous coûte 2 Millions par jour, ou encore du fiasco financier du renoncement à l’écotaxe….
Mentions spéciales au CICE, qui de provisoire va devenir définitif, gravé dans le marbre de la diminution de l’impôt sur les sociétés, sans que cela produise le début d’un effet sur la courbe du chômage si intéressante pour son côté sédatif en temps de crise, et aux 100 milliards d’évasion fiscale, à la taxation des activités des GAFAM en France
L’argent généré par toutes les activités économiques qui échappent à l’impôt, tous les errements organisés ou non par nos gouvernants (et qui feront l’objet de rapport de la Cour des Comptes qui serviront à caler les armoires), représentent des dizaines de milliards chaque année qui justifient toujours plus de rigueur au quotidien envers ceux qui ne sont rien.
On ne peut plus faire confiance au système actuel et à ceux qui l’incarnent. Ils sont censés représenter l’intérêt général mais ils ont failli en ne protégeant que les plus riches.
Le système et ceux qui, en théorie, dirigent le pays (les « élites ») sont frappés d’obsolescence. Le mouvement des gilets jaunes en est le révélateur.

Aucun commentaire: