lundi 25 mars 2019

Vos enfants crèveront aussi


Raoul Marc Jennar

On est sidéré d’apprendre, presque chaque jour, qu’il se trouve un gouvernement et une majorité de parlementaires qui défendent des choix qui vont tous dans le même sens : la destruction de la planète. 

Ils défendent le nucléaire mais sont incapables de garantir en toute transparence la sécurité des populations et d’anticiper les effets sur l’environnement et la santé des générations futures des déchets qui s’accumulent année après année.
Ils défendent les pesticides et autres perturbateurs endocriniens et se moquent éperdument des conséquences pour la santé non seulement de ceux qui les utilisent professionnellement, mais de l’ensemble de la population. Comme leurs ainés en politique qui avaient autrefois contesté la dangerosité du plomb, puis plus tard de l’amiante, ce sont les industriels dont la logique n’est pas l’intérêt général qu’ils préfèrent écouter. Ils sont incapables de remettre en question un modèle de société qui va rendre la planète invivable pour les êtres humains et bon nombre d’êtres vivants. Malgré des rapports qui s’accumulent depuis le premier qui remonte déjà à 1972, malgré des phénomènes – sécheresses et incendies ; averses torrentielles et inondations ; tornades ; fonte des pôles et des glaciers ; élévation du niveau des eaux ; destruction de grande ampleur de la biodiversité – de plus en plus perceptibles et de plus en plus manifestes, ils ne font rien qui soit à la hauteur des défis. Rien. Rien que du faux semblant pour faire croire qu’ils agissent alors qu’il n’en est rien.
Ces praticiens du « après nous les mouches », obsédés par le court terme et ses profits immédiats, ont pourtant des enfants et des petits enfants. Pensent-ils que ces enfants de privilégiés auront le privilège d’échapper aux drames que l’incurie de leurs parents est en train de préparer ? Personne ne sera à l’abri. Mais s’en soucient-ils ? Quand on étudie l’enchaînement des faits qui ont conduit aux deux guerres mondiales, aux guerres d’Indochine et du Vietnam, à celle d’Algérie, au chaos endémique du Proche et du Moyen-Orient, n’est-ce pas la même irresponsabilité de ceux qui se prétendent en toutes occasions des responsables, qui est la cause des malheurs des peuples ? Si à l’occasion des conflits que je viens de citer, les politiciens pouvaient peut-être protéger leurs proches de leurs propres lâchetés, il en va tout autrement des phénomènes qui sont à l’œuvre, qu’ils ont provoqués, mais qu’ils refusent de contrôler et de stopper.
Ces phénomènes sont d’une ampleur telle qu’ils frapperont tout le monde, partout, indistinctement. Leurs enfants crèveront aussi. La jeunesse du monde l’a compris qui se lève et réclame les changements radicaux qui s’imposent. 

Il lui reste à comprendre que ceux qui dirigent et ceux qui votent des lois ne sont manifestement pas disposés à changer. Il faudra donc les chasser. C’est une question de survie.

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