Révolution Permanente
Alors que des mobilisations ont lieu ce samedi face au coup de force de Macron, la gauche politique et syndicale est pour l'heure loin d'apporter une réponse à la hauteur de la crise.
Elle passera par la construction d'un mouvement de masse, qui cherche à affronter le régime et arracher des revendications urgentes sur les salaires, les retraites ou le partage du temps de travail.
Depuis le résultat des législatives, et malgré sa défaite, Macron est déterminé à dicter les contours du prochain gouvernement. En nommant Michel Barnier, un technocrate capable de parler comme l’extrême-droite, il continue son coup de force anti-démocratique, tout en cherchant à donner des gages au RN.
La confusion autour de la nomination du 1er ministre témoigne cependant de la fragilité inédite du régime. C’est une opportunité pour dégager Macron, mettre fin à la très autoritaire Vème République et arracher des revendications sociales urgentes : la hausse des salaires et leur indexation sur l’inflation, la retraite à 60 ans, le partage du temps de travail entre toutes et tous, …
Le problème, c’est que ni les organisations de la gauche ni les directions syndicales ne veulent mener ce combat.
Depuis le début de la crise, le NFP ne cesse de montrer les limites et l’impuissance d’une stratégie axée sur la bataille institutionnelle. Certes, LFI appelle ce 7 septembre à la mobilisation, mais c’est un samedi, sans grève, et autour de la revendication impuissante d’une cohabitation avec Macron. Dans le même temps, Mélenchon nous fait croire qu’il serait possible de destituer Macron par un article de la Constitution...
De leur côté, les directions syndicales font l’impasse sur la crise politique. Leur mobilisation le 1er octobre ne propose rien pour affronter le coup de force anti-démocratique. En esquivant cette question, elles empêchent les travailleurs de se doter d’une perspective en propre pour faire face à la situation, et laissent la voie libre aux politiciens bourgeois.
Ce manque de détermination est dangereux. Les classes dominantes pourraient répondre à la crise par un nouveau saut autoritaire, comme cela a été le cas en 1958, lors de la crise de la IVème République. Aussi, il y a urgence à construire un plan de bataille pour le mouvement ouvrier, les classes populaires et la jeunesse, qui permette d’affronter le régime et le patronat par les méthodes de la lutte de classes.
Revendiquer des hausses de salaire ne suffit pas si cela revient à laisser le pouvoir à Macron et ses amis. Il faut se battre pour en finir avec la Vème République et ses institutions autoritaires, de la Présidence de la République au Sénat, et lutter pour une assemblée unique, concentrant le pouvoir exécutif et législatif, dont les membres soient élus pour 2 ans, payés au salaire médian et révocables.
En tant que révolutionnaires, nous ne pensons pas qu’un tel régime suffirait à en finir avec l’exploitation. Mais défendre cette perspective par les méthodes de la lutte de classes et l’auto-organisation sur les lieux de travail et d’étude permettrait d’avancer dans le combat pour une réelle démocratie des travailleurs et des opprimés, qui ne pourra être bâtie que sur les ruines du capitalisme.
Pour participer à ce combat dans ton entreprise, ta fac, ton lycée ou ton quartier, contacter Révolution Permanente.
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