dimanche 13 octobre 2024

FINUL : les soldats de la paix de l'ONU bombardés par Israël

NBH

Israël bombarde deux fois le quartier général des Casques bleus au Liban, de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). Il est vrai que Netanyahou avait insulté l'ONU, la traitant "d'antisémite".

Même le ministère français des affaires étrangères a déclaré que "Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement. Les autorités israéliennes doivent s'expliquer : la France convoque donc, ce jour, l'ambassadeur d'Israël en France" au ministère des Affaires étrangères.

Même le Royaume-Uni est "consterné" par les informations faisant état de tirs israéliens contre la force de l'ONU déployée au Liban (FINUL). Une porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a déclaré : "Nous avons été consternés d'entendre ces informations. Il est essentiel que les Casques bleus et les civils soient protégés".

L'ONU s'est dite "consternée" à son tour par cette agression israélienne et les propos incendiaires entourant la guerre entre Israël et le Hezbollah. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exhorté cette semaine le peuple libanais à se soulever contre le Hezbollah, sous peine de subir le même sort que le peuple de Gaza dirigé par le Hamas.

"Les propos récents menaçant le peuple libanais dans son ensemble et l'appelant à se soulever contre le Hezbollah ou à faire face à la destruction comme Gaza, risquent d'être interprétés comme un encouragement ou l'acceptation de la violence dirigée contre les civils et les infrastructures civiles, en violation du droit international" a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.

L'ONU  a également dénoncé comme "inacceptable" le "dénigrement continu de l'ONU, en particulier de l'Unrwa", l'agence onusienne des réfugiés palestiniens auquel se livre le gouvernement israélien.

Deux Casques bleus avaient été blessés près de la frontière avec Israël, estimant que les tirs de l'armée israélienne à la frontière avec le Liban posaient un "très grand risque" pour ses soldats. Jeudi déjà, deux Casques bleus indonésiens avaient été blessés après des tirs israéliens sur le QG de la Finul, provoquant un tollé international, Rome allant jusqu'à parler de possibles "crimes de guerre". Vendredi, "un bulldozer de l'armée israélienne a fait tomber des pans de mur de protection" d'une position de la Finul.

Le monde est de plus en plus horrifié par le comportement barbare d'Israël et de Tsahal à Gaza, en Cisjordanie et désormais au Liban.

Toshiyuki Mimaki, Nobel de la paix et président de l'organisation représentant les survivants irradiés de Nagasaki et d'Hiroshima a déclaré :"A Gaza, des enfants en sang sont tenus (dans les bras de leurs parents). C'est comme au Japon il y a 80 ans."

Le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sánchez a appelé vendredi la communauté internationale à ne plus livrer d'armes à Israël, jugeant nécessaire de "ne pas contribuer, d'une manière ou d'une autre, à l'escalade de la violence, à la guerre et à son expansion à Gaza, en Cisjordanie ou, dans le cas présent, au Liban".

La Chine exprime "ses profondes préoccupations et condamne fermement l'attaque de l'armée israélienne sur les positions et postes d'observation de la FINUL".

L'Irlande, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Micheal Martin, a dénoncé cette double attaque israélienne contre la FINUL: "Cela représente une intensification très grave de l'hostilité de l'armée israélienne à l'égard des forces de l'ONU. C'est absolument inacceptable"

La Commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies a estimé qu'"Israël met en oeuvre une politique concertée de destruction du système de santé de Gaza". La Commission estime que ces attaques "incessantes et délibérées contre le personnel médical relèvent du crime de guerre et du crime contre l'humanité d'extermination".

Dans la bande de Gaza, où Israël intensifie à nouveau ses bombardements et opérations au sol, jeudi a vu la mort de 28 personnes dans une frappe sur une école abritant des familles palestiniennes déplacées, qui a fait aussi 54 blessés. Imaginons un tel geste par n'importe quel autre pays. Imaginons que la frappe soit libanaise contre une école où s'entasseraient des réfugiés israéliens...Qu'aurions nous entendu sur "la guerre de la civilisation contre la barbarie" pour reprendre les mots de Netanyahou. Mais dans nos médias il est évident qu'une vie de vaut pas une autre vie.

Des médias globalement alignés dans le soutien inconditionnel d'Israël

Quand Rima Hassan souligne sur BFM combien il est scandaleux que le porte-parole de l'armée génocidaire félicite la chaîne pour son traitement du conflit, elle est censurée. Il faut savoir que ce représentant des bouchers qui massacrent les Palestiniens et les Libanais campe sur les chaînes des télés françaises. Le SDJ de BFM condamne les propos de Rima Hassan alors qu'il avait lui-même condamné le positionnement de BFM unilatéralement favorable à Israël...Vous avez dit pressions ?

Quand un journaliste de TV5 monde interviewe sur un mode professionnel et non complice le fameux porte-parole de Tsahal, Olivier Rafowicz, il est condamné par sa propre chaîne. Mais réhabilité par l'ARCOM...

Quand les deux mêmes censeurs de Rima sur BFM interviewent un journaliste palestinien, c'est pour le harceler de questions et sans un mot de compassion pour les 173 journalistes palestiniens tués par Tsahal. Au point que Daniel Schneidermann écrit dans Arrêt sur image "Victimes palestiniennes, accusez-vous!"

Quant au RN, le président du parti néofasciste, Jordan Bardella, déclare à propos de la censure de Rima Hassan par BFM : "Dans le pays qui a connu la tuerie de Charlie Hebdo, Rima Hassan menace clairement les journalistes de BFM TV. L’extrême gauche a fait élire une véritable porte-parole du Hamas au Parlement européen : elle en partage l’idéologie meurtrière et les pratiques d’intimidation."

Voilà où nous en sommes. Voilà ce que nous tolérons au pays de la Révolution, de la Commune et de la Résistance anti-fasciste. Chacune, chacun doit prendre ses responsabilités. La solidarité avec la lutte de libération nationale palestinienne doit devenir notre souci quotidien et un axe central de notre politique.

Palestine vivra ! Palestine vaincra !

NBH 

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