jeudi 21 novembre 2024

La bourgeoisie telle qu'elle est

Antoine Manessis

On va nous dire que si nous relevons toutes les inepties des droites nous ne parlerons que de cela. Pourtant il faut riposter pour éviter que leurs mensonges ne deviennent "l'air du temps".

Certes, chaque mot venant de ce camp est une balle. Ces gens-là n'argumentent pas, ils mentent et frappent. Animés d'un haine sans limite pour la gauche.

Leurs immondes propos sont repris, répétés, amplifiés par les médias (tout particulièrement BFM qui ne vaut pas mieux que C-News) Ces télés de caniveau sont des chaînes militantes anti-gauche et surtout anti-France Insoumise. Tout est bon, rien ne les arrête. Elles sont aux mains de milliardaires et ne servent que leurs intérêts.

Ces milliardaires (Laurent Dassault, Patrick Drahi, Xavier Niel, Daniel Kretinsky, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Rodolphe Saadé) qui les possèdent ne cherchent pas la subtilité, c'est le pilonnage massif et systématique.

Tout y passe. Berlusconi a donné la recette il y a 30 ans. N'affirmait-il pas que "les communistes mangeaient les enfants ?"

Aurore Berger et toute la meute politique et médiatique à sa suite ont lancé, il y a deux jours, une de ces incessantes campagnes contre la FI.

La cible choisie fut le député FI Sébastien Delogu

Que s'est-il passé ? Devant les propos mille fois répétés et toujours aussi mensongers d'Aurore Berger, spécialiste des crèches privées, sur le "pogrom" d'Amsterdam, Delogu lui a promis que ces propos finiraient dans "les poubelles de l'histoire", vieille expression du mouvement ouvrier. Rien d'insultant d'ailleurs.

Très vite l'intègre Aurore Berger attaque la FI accusée de "mettre une cible dans le dos des compatriotes de confession juive". Elle invente une insulte pour l'occasion : Delogu l'aurait traité de "grosse poubelle" et tous les médias reprennent en chœur "La FI insulte Aurore Berger".

Las ! Les services de l'Assemblée n'ont rien entendu de tel. Sébastien Delogu a  bien parlé  "des poubelles de l’histoire". Expression qui, répétons-le, n'est pas une insulte mais une promesse. Et nous concernant un souhait. Bompard a rappelé qu'un député Macroniste avait promis la même destination à Mélenchon sans que cela ne soulève un seul mot dans les médias...Deux poids, deux mesures ?

Devant les cris d'orfraie de Berger, ce n'est pas son premier faux-témoignage (affaires des crèches privées), Bruno Retailleau, dont on se demande jusqu'à quelle abjection il ira, prend la parole "Vous avez totalement raison" dit-il à Aurore Berger "L’antisémitisme le plus débridé, le plus décomplexé, est désormais de retour" avant de s’en prendre à son tour à "tous ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne à des fins uniquement politiciennes" Une réponse qui est ovationnée pas les députés LR de Laurent Wauquiez. Mais aussi nombre de députés macronistes comme... Gérald Darmanin. L'incendiaire crie "au feu !"

Manuel Bompard (FI) dû subir un procès en sorcellerie sur BFM par une meute de chiens de garde : Christophe Barbier (BFM et Franc Tireur), Yves Tréard (Figaro), Perrine Storme (BFM), Roselyne Bachelot (BFM). Grâce à son calme, surhumain, et à ses arguments imparables, il a pu mettre en déroute les sections d'assaut médiatiques.

Ce qui frappe tout de même, c'est que ces gens-là perdent toute honnêteté, tout bon sens, tout calme, leur vernis civilisé se fissure, leurs lèvres écument de haine dès qu'ils ont la France Insoumise en face d'eux. Nous avions remarqué cela avec Guillaume Erner sur France Culture : voilà un type qui est fort civil mais qui se transforme, comme Dracula après minuit, dès qu'un historien comme Johan Chapoutot montre, démontre scientifiquement, la validité de la pensée de Bertold Brecht sur le fait que le capitalisme était et est encore le ventre toujours fécond du fascisme. Erner s'était alors fendu d'une chronique hyper violente contre l'historien. Quand la FI dénonce le génocide à Gaza, elle franchit cette frontière qui la rend insupportable à la bourgeoisie car elle démasque ce qu'elle est.

Que dit Aurore Berger à son ami Hanouna ? Il faut toujours écouter l'adversaire. Elle dénonce "l'emprise de la France insoumise sur toute la gauche". C'est là où gît le lièvre : 22% des Français qui ont voté en 2022 Mélenchon et en 2024 pour le NFP ont donné à la gauche une colonne vertébrale et une dynamique qu'elle avait perdu avec le PS hégémonique, de Mitterrand à Hollande et en passant pas Jospin. Et le PCF étant obsolescent. Avec, autour et grâce à la FI nous menons la lutte des classes les yeux ouverts en grand sur le réel et non comme des somnambules ou des aveugles.

En fait ils deviennent enragés parce qu'ils ont peur. Parce qu'un mouvement, la France Insoumise, offre aux classes populaires et moyennes une perspective politique, une alternative qui tendanciellement met en cause le capitalisme. Or cela transforme le bourgeois cultivé dans un premier temps en politique psychopathe (genre Retailleau, Aurore Berger, Zemmour et tant d'autres) et dans un second temps en une bande extrêmement toxique et dangereuse.

Quand leurs intérêts sont en cause, les capitalistes et leurs pitbulls n'ont de limites que celles que nous pouvons leur opposer à savoir notre nombre, notre conscience de classe, notre détermination politique et notre organisation. Ce n'est qu'en les isolant que nous les désarmerons. 

Cela dit un dernier mot pour les hésitants, les avachis, les décrocheurs de la politique, ceux qui ne savent plus à quel saint se vouer, ceux qui gaspillent leur énergie dans des "machins" inutiles et/ou obsolètes. Toute cette exécration, toute cette détestation qu'ils vomissent contre la France Insoumise vous indique a contrario le chemin qui, sans perdre quelque sens critique que ce soit et toujours nécessaire, vous permettra de participer au combat émancipateur.

"L'ennemi c'est la France Insoumise" ? Vu ceux qui le disent, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Antoine Manessis

Colère des agriculteurs : « la FNSEA mobilise les petits paysans... au service des gros »

Gérard Florenson

Alors que la FNSEA et la Coordination Rurale appellent les agriculteurs à de nouvelles actions de pression sur le gouvernement, Gérard Florenson, inspecteur de l’agriculture et de l’environnement à la retraite et ancien secrétaire général de la CGT FranceAgriMer revient sur le mouvement.

Révolution Permanente : Le président de la FNSEA a annoncé ce dimanche que plus de 80 actions locales portées par des agriculteurs en colère auraient lieu jusqu’à mardi. Pourquoi ce mouvement éclate-t-il aujourd’hui et quelles sont ses revendications ?

Gérard Florenson : Les attentes des agriculteurs ne sont pas homogènes. Il est évident que les gros céréaliers aux exploitations fortement mécanisées, dont la production est majoritairement exportée, ne raisonnent pas comme les petits producteurs de légumes bio. Par ailleurs, la situation de l’élevage est différente de celle des grandes cultures. Mais il y a un point commun. Une majorité l’agriculteurs ne dégage pas suffisamment de revenus ou ne parvient à vivre qu’au prix d’horaires démentiels, avec l’angoisse permanente de la faillite car beaucoup sont lourdement endettés et que les banquiers ne font pas de sentiment. Le nombre de suicides dans le monde paysan en témoigne.

Pouvoir vivre de son travail est donc logiquement la revendication centrale, mais la défendre réellement implique de mettre en cause ceux qui, en amont comme en aval de la production, tirent profit du travail des paysans. En amont, on trouve les semenciers, les marchands d’intrants, les fabricants d’engins agricoles, qui tous poussent au gigantisme, au surinvestissement et partant à l’endettement. En aval ce sont la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire qui imposent des prix qui souvent couvrent à peine ou pas du tout les coûts d’exploitation. Et bien sûr, il ne faut pas oublier les bénéfices engrangés par les banques.

Mais dénoncer les vrais responsables de la détresse paysanne ne fait pas l´affaire des dirigeants de la FNSEA qui sont à la tête de grands groupes pseudo-coopératifs qui participent pleinement du système qui écrase les paysans comme les salariés des entreprises agroalimentaires. InVivo en est un parfait exemple. Alors la FNSEA détourne la colère contre la « bureaucratie » chronophage et surtout contre les « contraintes » environnementales et sociales que ne subiraient pas les paysans des autres pays, concurrents déloyaux de ce fait. Sans surprise c’est sur ce terrain que le gouvernement prétend répondre.

Quant aux causes du déclenchement de ce nouveau mouvement, il me semble que la FNSEA veut encadrer dès le départ la colère paysanne et éviter les débordements, et cela dans un jeu de rôle avec le gouvernement dont elle veut rester l’interlocutrice. Par ailleurs, elle pense que la situation politique est favorable pour obtenir ses demandes.

L’accord de libre-échange avec le Mercosur semble être au cœur des revendications. Quels seront les effets de l’accord pour les différents secteurs agricoles ?

Il y a effectivement des différences selon les secteurs. Les éleveurs sont les plus inquiets car les pays membres du Mercosur, notamment le Brésil mais aussi l’Argentine, ont des capacités de production importantes en bovins, volaille, porcs, entre autres parce que ce sont également de gros producteurs de céréales et de soja. Aujourd’hui ils exportent ces productions pour la fabrication des aliments pour le bétail, demain ils pourront exporter sans quota le bétail lui-même. Il faut savoir que les règles du commerce international obligent de plus en plus à supprimer les « obstacles non tarifaires » aux échanges, c’est-à-dire les normes environnementales ou sanitaires comme l’interdiction du veau aux hormones, du poulet lavé à l’eau de javel et bien sûr les produits transgéniques.

Mais attention, le coût de la main d’œuvre et la moindre protection sociale ne sont qu’une partie des « avantages différentiels » qui favoriseraient la concurrence des pays du Mercosur. La manière dont les producteurs de maïs du Mexique ont été écrasés par les exportateurs US de maïs transgénique le montre bien. À se focaliser sur ce seul aspect, on court le risque de rentrer dans la spirale du « moins disant social ». Par ailleurs, certains des industriels européens qui crient à la concurrence déloyale n’ont pas hésité à délocaliser une partie de leur production, investir par exemple au Brésil pour produire les poulets exportés vers le Moyen Orient.

Chacun voit que les capitalistes européens, qui ne se soucient guère du sort de paysans toujours moins nombreux, attendent des accords avec le Mercosur des facilités pour exporter des produits industriels, dont des armes, et des services. Le libéralisme n’est pas une anomalie du système capitaliste, il en est le fondement, c’est pourquoi on ne peut pas affronter l’un sans combattre l’autre.

Ce traité vient donc souffler sur les braises d’une crise structurelle du monde agricole

Comme je l’ai souligné au début, la majorité des paysans a l’impression justifiée de perdre sa vie pour ne pas la gagner ; cela provoque des explosions de colère qui peuvent être très violentes. Mais le pseudo-syndicat agricole, la main dans la main avec l´Etat bourgeois, au service des financiers et des industriels, détourne cette colère vers de fausses cibles. Le problème est que les paysans aux abois constatent que lors des précédentes mobilisations la FNSEA a contribué à calmer le jeu sans rien obtenir de tangible.

Il faut démasquer l’imposture de la prétendue unité paysanne qui sert à mobiliser la masse des petits paysans au service des intérêts des gros, comme on le voit dans les luttes sur la gestion de la ressource en eau, avec au passage un discours climatosceptique à peine camouflé, pour mieux cibler les « écologistes de la ville », boucs émissaires des difficultés du monde agricole. Mais il faut dénoncer aussi le discours hypocrite sur la « ferme France » que ressortent chaque année au Salon de l’Agriculture, porte de Versailles, des ministres qui sacrifient des milliers de paysans.

Y a-t-il eu des acquis depuis les dernières mobilisations ? Comment le précédent gouvernement a-t-il répondu au dernier mouvement, et comment le nouveau compte-t-il y répondre aujourd’hui ?

Rien de tangible en échange de la démobilisation négociée par la FNSEA avec le gouvernement. Le recul sur les mesures agro-environnementales ne sert que le productivisme qui génère dans certains secteurs de nouveaux excédents qui provoquent de nouvelles baisses des prix. La promesse de « moins de paperasses » est illusoire vu l’enchevêtrement d’aides nationales et européennes qui sont la cause du grand nombre de déclarations et de contrôles. Pour aider les agriculteurs qui se sentent dépassés il faut davantage de service public agricole, à rebours des baisses de moyens.

Il a été évoqué un « prix minimum » couvrant les coûts de production et assurant un revenu décent aux producteurs, mais cela a vite été enterré. Si on rémunère les travailleurs (indépendants ou salariés) nos industriels ne seront plus compétitifs sauf à se fournir dans des pays moins exigeants. Cela a le mérite de la clarté : leurs profits avant nos vies. Rien ne laisse croire que les réponses du gouvernement Barnier seront différentes.

Près d’un an après les mobilisations importantes qui ont traversé le secteur agricole en janvier dernier, quels sont les points communs et les différences avec le mouvement actuel ?

Le mouvement de janvier était en partie spontané, avec des initiatives locales qui faisaient tache d’huile, avec aussi la participation de tous les syndicats, progressistes comme réactionnaires. Cela se traduisait par des revendications contradictoires, mais au bout du compte le revenu agricole était la préoccupation centrale. La FNSEA avait eu beaucoup de mal à reprendre la main.

Cette fois-ci elle a pris les devants pour encadrer le mouvement, le limiter à une protestation visant à attirer l’attention des pouvoirs publics et allant jusqu’à négocier avec le gouvernement la durée des blocages. Bien sûr elle ne le dit pas tel quel, le discours officiel est « retenez-moi ou je fais un malheur » …Mais rien ne garantit que cela fonctionne comme prévu. La fin du mouvement de janvier a laissé beaucoup de frustration, voire une impression de trahison, et beaucoup se refuseront à abandonner la lutte en échange de miettes.

Quels mots d’ordre la gauche révolutionnaire et le mouvement ouvrier devraient mettre en avant pour s’adresser aux agriculteurs ?

Je n’ai pas la prétention de connaître la bonne réponse. Il est difficile de bâtir un programme qui soit accessible à la majorité des intéressés sans détruire au préalable les mensonges sur la prétendue unité du monde paysan et sur la compétitivité de la « ferme France » opposée aux agricultures du reste du monde.

Le capitalisme ruine les agriculteurs, mais pas tous ! Une minorité de gros bénéficie du système : ceux qui sont aux commandes des fausses coopératives, de la mutualité, du Crédit Agricole, qui touchent de confortables indemnités de ces organismes tout en trustant les aides et subventions. Ces agrariens font partie de la bourgeoisie, du capitalisme que nous combattons.

Notre programme est destiné aux paysans qui sont exploités et n’exploitent personne, en structures familiales, individuelles ou associatives. Selon la terminologie officielle, ce sont des indépendants, une indépendance toute relative à laquelle ils restent très attachés. Certes, ils sont propriétaires de leurs moyens de production mais au prix de lourdes dettes, ils ne tirent aucun revenu de leur capital et pas grand-chose de leur travail. Nous ne souhaitons pas les contraindre, on leur a trop longtemps fait croire qu’ils étaient des chefs d’entreprises et non des paysans-travailleurs et dissiper les illusions prend du temps. Tout en montrant les avantages que présenterait un autre système nous devons les aider à se libérer de l’étau des exploiteurs qui les écrasent en amont et en aval : annulation des dettes, prix garantis…

Mais le monde agricole est aussi constitué de nombreux salariés, permanents et saisonniers dans les fermes, travailleurs des industries agro-alimentaires, qui ont des salaires de misère, une protection sociale désavantageuse notamment en termes de retraites, avec la plus mauvaises des conventions collectives.

L’agriculture est au carrefour des questions environnementales, d’alimentation, de santé publique et d’aménagement du territoire. Non seulement le capitalisme ne donne aucune réponse mais il détruit les bases de la civilisation humaine. 

Nous devons avoir sa peau avant qu’il ne troue la nôtre.

Le 19/11, Abu Amir persiste dans le récit essentiel et nécessaire du désastre humanitaire que toute la communauté internationale laisse faire !

Brigitte Challande

La famine organisée délibérément dans le nord de la bande de Gaza est une question humanitaire centrale. 

La situation alimentaire et sanitaire se détériore en raison de l’agression israélienne brutale et continue. Une agression qui, à en juger par le soutien tacite de la communauté internationale affaiblie et complaisante, ne semble pas prête de s’arrêter. L’agression israélienne, qui a atteint son paroxysme en plus de 13 mois, se manifeste par une guerre d’extermination véritable contre les habitants de Gaza, marquée par des massacres horribles, des assassinats systématiques et une famine planifiée visant à déplacer la population de force.

Pendant 410 jours de guerre génocidaire, la crise humanitaire dans la bande de Gaza s’est aggravée de manière inédite. Malgré les alertes continues des Nations unies et des organisations humanitaires, les rapports signalent des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire. Plus de la moitié de la population de Gaza souffre de famine sévère, tandis que 90 % des enfants sont touchés par une malnutrition aiguë en raison du manque d’approvisionnement en nourriture de base.

Avec l’escalade de l’agression depuis le 7 octobre 2023, Israël a dévoilé des politiques de siège et de famine systématiques, marquées par des restrictions sévères à l’entrée des aides humanitaires et des fournitures alimentaires et médicales. Ce siège, loin d’être un événement ponctuel, s’inscrit dans une politique à long terme visant à soumettre le peuple palestinien par la faim et le déplacement forcé.

Les organisations des droits de l’homme et internationales ont documenté de nombreux crimes, assimilables à un génocide, commis pendant cette agression continue. Dans le nord de Gaza, l’armée israélienne a procédé à des assassinats délibérés et à des exécutions sommaires de civils non armés, en bombardant les habitations et en ciblant des refuges et des rassemblements civils, violant de manière flagrante le droit international humanitaire.

Face à cette agression brutale, les habitants de Gaza souffrent d’une famine qui dévaste leurs corps et leurs âmes. Des milliers de personnes sont en danger de mort, tandis que les blessés ne peuvent pas recevoir de soins en raison du blocus et de l’interdiction imposée aux équipes de secours. Des rapports sur le terrain font état de nombreux morts restés sous les décombres en raison de l’absence de secours, en plus de centaines d’enfants morts de faim ou de maladies liées à la malnutrition.

Ce qui choque davantage que l’agression elle-même, c’est l’indifférence internationale effrayante. La crise humanitaire à Gaza révèle la faiblesse des mécanismes internationaux censés protéger les droits humains. Malgré les appels réitérés pour l’ouverture de corridors humanitaires et l’acheminement d’aides aux habitants assiégés, les gouvernements et les organisations internationales restent incapables de prendre des décisions décisives pour mettre fin à ces crimes. Ce silence et cette inaction donnent à Israël un feu vert pour poursuivre ses crimes.

Face à cette situation désespérée, il est impératif que la communauté internationale intervienne pour mettre fin aux crimes commis contre le peuple palestinien. La Cour pénale internationale, l’Union européenne et les organisations des Nations unies doivent agir immédiatement pour enquêter et poursuivre les responsables de ces atrocités. Des corridors humanitaires sûrs doivent être ouverts pour acheminer des aides alimentaires et médicales urgentes, et Israël doit être contraint de cesser ses politiques répressives à l’égard des civils.

Ce qui se passe à Gaza aujourd’hui n’est pas une simple crise humanitaire, mais un test pour la conscience et les principes du monde. Le silence et l’inaction persistants signifient une complicité active dans des crimes de génocide, mettant en question le rôle des organisations internationales dans la protection des droits humains.

Il est clair que les habitants de Gaza, en particulier dans le nord, paient le prix de politiques israéliennes dépourvues de la moindre humanité. Le moment est venu de réévaluer tous les mécanismes internationaux, de travailler pour la justice des habitants de Gaza et de reconnaître que ce qui se passe est un génocide qui ne peut être toléré.

Sauver Gaza n’est pas une option, c’est une obligation morale et humanitaire urgente. 

Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

ISM France

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes de simplets

Théophraste

Avant que son exécution, confiée à un sniper de l’armée israélienne échoue miraculeusement, mais le mette en invalidité définitive, Jacques-Marie Bourget a été grand reporter pour des journaux « propres sur eux » (Le Canard enchaîné, l’Express, L’Aurore, VSD, Paris-Match…).

C’est lui qui a révélé l’affaire du Raimbow Warrior (ce qui lui a valu le prix Scoop).

Un lecteur du Grand Soir recommande cette vidéo (assez longue, mais passionnante) où il est interviewé par notre ami Olivier Berruyer.

Reporter de guerre, il a plusieurs fois échappé à la mort, par miracle. Il raconte ça et nous livre sa conception du journalisme et les dessous du métier.

Par exemple, il dénonce l’endogamie journalistique. Endogamie : le fait de se marier à l’intérieur de son groupe social (la communauté, la caste, le village, le clan, l’ethnie, la catégorie socioprofessionnelle).

Théophraste R. Auteur de l’opuscule (inachevé) : « Ces Duhamel qui squattent les médias ».

PS. Bourget sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Marie_Bourget

Le Grand Soir

Loi "Fin de vie"

fedetlib 

Citation de l'abbé Pierre

Il ne faut pas attendre d'être parfait pour commencer quelque chose de bien. 

mercredi 20 novembre 2024

Le fromage est chinois

Olivier Cabanel

Ils nous auront décidément tout pris, les « fils du ciel », y compris le fromage…

Dans son livre, « le génie de la Chine  », l’auteur, Michel Klen, faisait le tour des inventions chinoises, d’il y a au moins 3000 ans, mais dans sa longue liste, on peut ajouter maintenant « le fromage ». lien

Eh oui, il faut se rendre à l’évidence, après les nouilles, mais aussi la boussole, les cerfs-volants, le papier, la poudre à canon, les fusées, la soie, le thé, l’alcool, (sous la forme de la bière), l’imprimerie, l’ombrelle, la sismographie, le gouvernail, les billets de banque, la fonte et l’acier, la porcelaine, la brouette, le football, etc.

Il faut par contre se porter en faux sur l’assertion du rédacteur qui affirme que le premier réacteur nucléaire, et donc la bombe atomique, seraient à mettre au crédit de la Chine(1964) (lien)…sachant qu’en 1942, c’est bien à l’Italien Fermi qu’il faut attribuer l’invention de cette technologie mortifère, lequel avait pris le meilleur sur Joliot-Curie et son équipe…lien

 Passons...et revenons à nos fromages.

On sait maintenant, grâce à des chercheurs chinois, que les premiers fromages fabriqués l’ont été en Chine, plusieurs siècles avant notre ère. En effet, s’il faut en croire le journaliste Nathaniel Herzberg, publiant dans les colonnes du Monde, « des chercheurs chinois ont extrait et analysé l’ADN de morceaux de kéfir, provenant de vache et de chèvre, trouvés dans une tombe vieille d’environ 3 500 ans, et les échantillons pourraient en dévoiler davantage sur les origines de ce fromage fermenté  ». lien

Cette information a paru plus tard, le 3 octobre 2024, dans l’hebdo « le Point  », puis a été reprise quelques jours après dans « cell.com ».

Celui-ci donne un peu plus de détails sur cette découverte…

Les chercheurs chinois se sont rendus dans un cimetière, celui de Xiaohe, et en récupérant, sur une momie, l’ADN des traces blanchâtres d’un fromage kéfir daté d’environ 3500 ans.

Néanmoins ils ajoutent avoir trouvé une voie de propagation du kéfir du Xinjiang vers l’intérieur de l’Asie de l’Estlien

Ils admettent pourtant que la fermentation du lait remonte à 6000-4000 avant notre ère en Inde, mais aussi que les populations méditerranéennes produisaient déjà du fromage dès 7000 années avant notre ère. lien

Pourtant, Qiaomei fu, de l’institut de paléontologie de l’Académie chinoise des Sciences, n’en démord pas, ce sont bien les chinois qui ont inventé le premier fromage : « il s’agit du plus vieil échantillon de fromage jamais découvert au monde » a-t-il affirmé.

Il suggère que le kéfir aurait bien pu émerger en Russie et se répandre en Europe, mais aurait aussi, parallèlement, pu émerger dans les environs de cette nécropole, puis voyager jusqu’à l’ouest de l’Asie, au Tibet notamment. Et il a ajouté : « nos observations suggèrent que la culture du kéfir a été maintenue dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, depuis l’âge de bronze  ». lien

Mais pourquoi s’alarmer ?

On se souvient que De Gaulle s’inquiétait de la difficulté de gouverner un pays qui avait autant de fromages différents, pourtant il ne s’est pas inquiété de la disparition de certains d’entre eux, alors que 90 % des producteurs ont, soit mis la clé sous la porte, soit fini entre les mains des géants de l’industrie laitière, comme le faisait remarquer en 2014 Ana Pouvreau et Mark Porter dans les colonnes de Newsweek New YorkLien

En effet, les deux journalistes notent la tragique disparition de plusieurs fromages, tels le Vacherin des Bauges, le Colombier des Aillons…lequel manifestement n’a pas totalement disparu. Lien

D’autres sont plus pessimistes, comme l’association « fromages du terroir » qui à comptabilisé plus d’une cinquantaine de fromages « rayés de la carte ». lien

Mais il ne faudrait pas oublier que nombre d’entre eux sont maintenant pasteurisés comme 70 % du Cantal AOP, 80 % de l’Ossau-Iraty du Pays Basque

Quant au Camenbert, il ne resterait dans ce village plus que 5 producteurs locaux authentiques...et les produits fabriqués à base de lait cru ne représentent plus aujourd’hui que 10 % du marché, contre 100 % il y a 70 ans.

L’Europe est passé par là…lien

Pas surprenant dès lors que Véronique Richez-Lerouge, fondatrice de l’association « Fromages du Terroir » ait publié un livre sur le sujet avec le titre définitif : « France, ton fromage fout le camp ». lien

Cette lanceuse d’alerte écrit : « les multinationales se fichent complètement des petits producteurs et , avec l’entière coopération des pouvoirs en place, elles ont balayé 2000 ans de savoir faire  ».

Sauf que les Chinois, entrés dans cet article par la grande porte, y reviennent par la petite.

S’il faut en croire Romain Olivier, affineur de fromage réputé, après les réticences qu’ils montraient par le passé à consommer du fromage, les Chinois viennent de découvrir qu’il se marie à merveille avec le vin rouge, et du coup, ils en importent en quantité. lien

Par contre, pour l’instant, très peu de nos fromages français ont leur faveur, car leurs goûts naturels les poussent à consommer plutôt des fromages dit « fondus », tels le Babybel, et la « vache qui rit », fromages qui en matière de gastronomie, sont loin de faire l’unanimité...lien

Mais, on va pas en faire tout un fromage, car comme dit mon vieil ami africain : «  le grain de riz aura toujours tort devant la poule  ».

agoravox.fr