mercredi 20 novembre 2024

Le fromage est chinois

Olivier Cabanel

Ils nous auront décidément tout pris, les « fils du ciel », y compris le fromage…

Dans son livre, « le génie de la Chine  », l’auteur, Michel Klen, faisait le tour des inventions chinoises, d’il y a au moins 3000 ans, mais dans sa longue liste, on peut ajouter maintenant « le fromage ». lien

Eh oui, il faut se rendre à l’évidence, après les nouilles, mais aussi la boussole, les cerfs-volants, le papier, la poudre à canon, les fusées, la soie, le thé, l’alcool, (sous la forme de la bière), l’imprimerie, l’ombrelle, la sismographie, le gouvernail, les billets de banque, la fonte et l’acier, la porcelaine, la brouette, le football, etc.

Il faut par contre se porter en faux sur l’assertion du rédacteur qui affirme que le premier réacteur nucléaire, et donc la bombe atomique, seraient à mettre au crédit de la Chine(1964) (lien)…sachant qu’en 1942, c’est bien à l’Italien Fermi qu’il faut attribuer l’invention de cette technologie mortifère, lequel avait pris le meilleur sur Joliot-Curie et son équipe…lien

 Passons...et revenons à nos fromages.

On sait maintenant, grâce à des chercheurs chinois, que les premiers fromages fabriqués l’ont été en Chine, plusieurs siècles avant notre ère. En effet, s’il faut en croire le journaliste Nathaniel Herzberg, publiant dans les colonnes du Monde, « des chercheurs chinois ont extrait et analysé l’ADN de morceaux de kéfir, provenant de vache et de chèvre, trouvés dans une tombe vieille d’environ 3 500 ans, et les échantillons pourraient en dévoiler davantage sur les origines de ce fromage fermenté  ». lien

Cette information a paru plus tard, le 3 octobre 2024, dans l’hebdo « le Point  », puis a été reprise quelques jours après dans « cell.com ».

Celui-ci donne un peu plus de détails sur cette découverte…

Les chercheurs chinois se sont rendus dans un cimetière, celui de Xiaohe, et en récupérant, sur une momie, l’ADN des traces blanchâtres d’un fromage kéfir daté d’environ 3500 ans.

Néanmoins ils ajoutent avoir trouvé une voie de propagation du kéfir du Xinjiang vers l’intérieur de l’Asie de l’Estlien

Ils admettent pourtant que la fermentation du lait remonte à 6000-4000 avant notre ère en Inde, mais aussi que les populations méditerranéennes produisaient déjà du fromage dès 7000 années avant notre ère. lien

Pourtant, Qiaomei fu, de l’institut de paléontologie de l’Académie chinoise des Sciences, n’en démord pas, ce sont bien les chinois qui ont inventé le premier fromage : « il s’agit du plus vieil échantillon de fromage jamais découvert au monde » a-t-il affirmé.

Il suggère que le kéfir aurait bien pu émerger en Russie et se répandre en Europe, mais aurait aussi, parallèlement, pu émerger dans les environs de cette nécropole, puis voyager jusqu’à l’ouest de l’Asie, au Tibet notamment. Et il a ajouté : « nos observations suggèrent que la culture du kéfir a été maintenue dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, depuis l’âge de bronze  ». lien

Mais pourquoi s’alarmer ?

On se souvient que De Gaulle s’inquiétait de la difficulté de gouverner un pays qui avait autant de fromages différents, pourtant il ne s’est pas inquiété de la disparition de certains d’entre eux, alors que 90 % des producteurs ont, soit mis la clé sous la porte, soit fini entre les mains des géants de l’industrie laitière, comme le faisait remarquer en 2014 Ana Pouvreau et Mark Porter dans les colonnes de Newsweek New YorkLien

En effet, les deux journalistes notent la tragique disparition de plusieurs fromages, tels le Vacherin des Bauges, le Colombier des Aillons…lequel manifestement n’a pas totalement disparu. Lien

D’autres sont plus pessimistes, comme l’association « fromages du terroir » qui à comptabilisé plus d’une cinquantaine de fromages « rayés de la carte ». lien

Mais il ne faudrait pas oublier que nombre d’entre eux sont maintenant pasteurisés comme 70 % du Cantal AOP, 80 % de l’Ossau-Iraty du Pays Basque

Quant au Camenbert, il ne resterait dans ce village plus que 5 producteurs locaux authentiques...et les produits fabriqués à base de lait cru ne représentent plus aujourd’hui que 10 % du marché, contre 100 % il y a 70 ans.

L’Europe est passé par là…lien

Pas surprenant dès lors que Véronique Richez-Lerouge, fondatrice de l’association « Fromages du Terroir » ait publié un livre sur le sujet avec le titre définitif : « France, ton fromage fout le camp ». lien

Cette lanceuse d’alerte écrit : « les multinationales se fichent complètement des petits producteurs et , avec l’entière coopération des pouvoirs en place, elles ont balayé 2000 ans de savoir faire  ».

Sauf que les Chinois, entrés dans cet article par la grande porte, y reviennent par la petite.

S’il faut en croire Romain Olivier, affineur de fromage réputé, après les réticences qu’ils montraient par le passé à consommer du fromage, les Chinois viennent de découvrir qu’il se marie à merveille avec le vin rouge, et du coup, ils en importent en quantité. lien

Par contre, pour l’instant, très peu de nos fromages français ont leur faveur, car leurs goûts naturels les poussent à consommer plutôt des fromages dit « fondus », tels le Babybel, et la « vache qui rit », fromages qui en matière de gastronomie, sont loin de faire l’unanimité...lien

Mais, on va pas en faire tout un fromage, car comme dit mon vieil ami africain : «  le grain de riz aura toujours tort devant la poule  ».

agoravox.fr


Le gouvernement rattrapé par la crise sociale : à quand un plan pour passer à l’offensive ?

Antoine Weil

Licenciements, menace d’un retour du chômage de masse, mobilisation des cheminots et agriculteurs : la crise sociale et le risque de mobilisations viennent bousculer le gouvernement, déjà fragile. Pour exploiter jusqu'au bout ses faiblesses, il faut imposer une lutte d'ensemble pour refuser de payer la crise !

« Le gouvernement rattrapé par l’effervescence sociale » titre Le Monde, « cette question sociale que Barnier n’avait pas vu venir » s’inquiètent Les Echos, « l’hiver de la colère » craint C dans l’air. Depuis une semaine, la menace de mobilisations sur fond de crise sociale angoisse la bourgeoisie et ses éditorialistes. D’autant que la crise politique, les débats chaotiques au Parlement sur le budget et la faiblesse du gouvernement alertent quant à la fragilité de l’exécutif.

La crise sociale rattrape un gouvernement faible

Lundi 18 novembre débutait en effet la mobilisation des agriculteurs contre le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Bien qu’il soit dirigé par la FNSEA et davantage contrôlé qu’en janvier dernier, le mouvement est une source d’inquiétude pour le gouvernement d’ici aux fêtes de fin d’année, avec le risque de blocages et d’une radicalisation progressive. Dans le même temps, à la SNCF une large intersyndicale appelle à la grève ce jeudi contre le démantèlement du Fret ferroviaire, avant de passer en reconductible à partir du 11 décembre.

Des menaces venant d’un secteur clé du mouvement ouvrier qui pourraient remettre au premier plan la colère des travailleurs, alors que les plans de licenciements se multiplient ces dernières semaines du côté de Michelin, à Cholet et Vannes, toujours en grève, Auchan, et plus largement dans de nombreux équipementiers automobiles, dans la chimie ou dans la construction, menaçant jusqu’à 300 000 emplois. De quoi faire craindre à Macron et Barnier une généralisation des colères, dans un contexte où le chômage pourrait connaître une aggravation, et où le gouvernement fait en parallèle l’étalage de sa faiblesse.

Depuis la mise en scène par Laurent Wauquiez de sa pseudo « victoire » sur les pensions de retraites, le « socle commun » est plus éclaté que jamais. Pour le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, il n’y a carrément « pas de socle commun » relate La Tribune Dimanche. Les macronistes veulent eux aussi une « victoire » à revendiquer, et exigent l’abandon de la réduction des allègements de charge pour les entreprises, proposées par Barnier pour donner l’impression que l’austérité ne va pas viser exclusivement les classes populaires.

Un éclatement tel au sein de la coalition majoritaire qu’il donne à voir des situations absurdes, où le ministre macroniste du Budget, Laurent Saint-Martin, doit subir la pression de Gabriel Attal, chef de file d’Ensemble pour la République à l’Assemblée, qui refuse toute solution de compromis. Un contexte qui interroge le RN sur la position à tenir. À l’heure où macronistes et LR s’affrontent ouvertement, ne pas censurer Barnier risque de faire apparaitre le parti comme un des derniers appuis du gouvernement. Alors que Barnier a jusqu’ici peu respecté ses « lignes rouges », la question de la censure se pose à nouveau, le député Laurent Jacobelli, un des porte-parole du parti, expliquant qu’elle est devenue « probable », et l’eurodéputé RN Philippe Olivier qu’elle est « inévitable »…

Un patronat déterminé à en découdre

Si une censure du gouvernement reste encore loin d’être sûre, le gouvernement est fragile et le patronat entend en profiter pour taper du poing sur la table. Dans ce cadre, les plans de licenciements en réponse à la crise économique sont en même temps utilisés pour tenter d’infléchir la politique gouvernementale dans un sens encore plus pro-patronal. Un chantage assumé par le président du Medef Patrick Martin, ce samedi dans Le Parisien : « Entre hausses d’impôts et créations d’emplois, il faut choisir ». Et d’ajouter, à propos des 150 000 emplois menacés de suppressions, que « cela peut même être pire si les dispositions prévues dans [le budget] sont appliquées.»

Dans un tel contexte, et qu’importe l’évolution politique, c’est à de lourdes attaques contre le monde du travail qu’il faut se préparer, notamment sur le terrain de l’emploi. Sans plan coordonné contre les coupes budgétaires dans les services publics et les licenciements dans l’industrie, le gouvernement aura le champ libre pour aller encore plus loin dans son offensive actuelle, à l’heure où les sénateurs se préparent à durcir le projet de budget austéritaire.

Alors que le risque de mobilisations sociales inquiète particulièrement le gouvernement, les directions syndicales privilégient cependant le dialogue social ces dernières semaines. En dehors d’une date de mobilisation lointaine de la CGT le 12 décembre, le dialogue social se poursuit. En fin de semaine dernière, trois accords, sur l’assurance chômage, l’emploi des seniors et les parcours syndicaux ont même été signés avec les même patrons qui préparent des milliers de licenciements.

Face à la crise sociale, cette routine désarme totalement les travailleurs. À rebours de cette logique, les travailleurs qui veulent affronter sérieusement les licenciements et l’austérité doivent s’organiser et exiger la rupture du dialogue social et la construction d’un véritable plan de lutte, qui articule coordination des entreprises menacés de licenciements, et plan national pour dépasser le cadre des (trop rares) mobilisations sectorielles actuelles. Si le mouvement ouvrier commençait à donner le ton, autour d’un programme en faveur de l’augmentation générale des salaires, de l’expropriation sous contrôle ouvrier des entreprises qui licencient et contre l’austérité, il pourrait même attirer à lui certains agriculteurs, dont la colère ne peut trouver d’issue qu’en dehors du cadre imposé par la FNSEA, des illusions protectionnistes, et en s’attaquant aux grandes entreprises qui les exploitent. 

Voilà une perspective qu’il y a urgence à faire entendre, notamment depuis les secteurs qui se mobilisent, à la SNCF ou à Michelin.

Révolution Permanente

L’économie israélienne saigne, cependant !

Ibrahim Alloush

Les premières estimations, il y a environ un an, indiquaient que le coût de la guerre contre Gaza porterait le budget général de l’entité sioniste à environ 50 milliards de dollars.

Cependant, le gouverneur de la Banque centrale d’Israël a averti fin mai que le fardeau de la guerre sur le budget public s’élèverait à environ 67 milliards de dollars jusqu’à la fin de 2025, y compris les dépenses militaires directes pour la guerre (32 milliards de dollars), le coût de l’évacuation des déplacés et de leur logement dans des lieux alternatifs (10 milliards de dollars), les recettes fiscales perdues en raison de la contraction de l’activité économique (6 milliards de dollars), les intérêts sur les prêts retirés pour couvrir les dépenses supplémentaires résultant de la guerre (2,4 milliards de dollars), en plus d’autres éléments.

C’était avant l’escalade de l’agression contre le Liban par voie aérienne et maritime. Selon le Times of Israel du 7 octobre 2024, le coût de l’assurance de la dette publique contre le défaut de paiement a atteint son plus haut niveau en 12 ans, la note de crédit de l’entité sioniste ayant été dégradée à plusieurs reprises, tandis que les dépenses déficitaires se poursuivent en raison de l’incapacité des revenus en baisse à couvrir la prolongation des dépenses, ce qui augmente la nécessité d’emprunter, avec des intérêts plus élevés, proportionnels aux risques croissants.

En outre, selon le même rapport, les investisseurs étrangers dans les obligations du gouvernement israélien tentent de s’en débarrasser, en raison du risque et de l’incertitude, ce qui a conduit à une diminution de ce qu’ils possèdent à 8,4% de leur valeur, contre 14,4% il y a un an, ce qui réduit bien sûr leur valeur et augmente le taux d’intérêt.

Le ratio dette publique/PIB a atteint cette année 67 %, contre 62 % en 2023, contre 60 % en 2022, tandis que le déficit public atteindra cette année 8,7 % du PIB.

Tous ces ratios n’indiquent pas un effondrement total imminent, et ils ne sont pas parmi les pires au monde, d’autant plus que les réserves de devises d’Israël ont atteint 213 milliards de dollars en août dernier.

Cependant, ils restent, malgré cela, des indicateurs d’une détérioration qui devrait s’accélérer en raison de la poursuite de la guerre, du ralentissement de la croissance économique et de l’accélération de la croissance des dépenses publiques, ce qui signifie une augmentation du ratio de la dette publique au PIB, de sorte que l’Institut des affaires publiques de Jérusalem (sioniste bien sûr) s’attendait à ce que ce ratio atteigne 80% d’ici la fin de 2025, tandis qu’un rapport de l’Institut israélien d’études de sécurité nationale, publié le 19/8/2024, prévoyait que le ratio de la dette publique au PIB se situe entre 80 et 85% en 2024 si Israël entre dans une guerre à grande échelle au Liban.

Divers rapports des médias ennemis ont cité d’éminents économistes israéliens, dont l’ancien PDG de la Banque Leumi, Rakft Rusak Aminoash, qui a déclaré à la Chaine 12 d’Israël, le 15.8.2024, que le coût de la guerre dépassait 67,3 milliards de dollars jusqu’à cette date, 16 mois avant la fin de 2025.

Jusqu’à présent, on a parlé du coût direct de la guerre sur le budget public de l’entité sioniste, mais les effets économiques de la guerre comprennent, en plus, les coûts indirects de la guerre sur les taux de croissance du PIB, les investissements directs étrangers, les taux d’inflation et les indicateurs macroéconomiques en général, qui devraient tous se détériorer davantage.

Il faut noter que la Banque centrale de l’entité sioniste a abaissé ses prévisions de taux de croissance du PIB de 1,5% en 2024 à 0,5%, et ce avant l’agression terrestre contre le Liban.

Il faut également noter que les investissements directs étrangers ont diminué de 29 % en 2023, et l’une des raisons de cette baisse, avant le 7 octobre, était la crise de « l’amendement judiciaire », qui a alarmé les investisseurs quant à l’ingérence du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire, puis la guerre et ses dangers sont venus aggraver cette tendance. À cela s’ajoutent bien sûr les campagnes populaires en Occident pour boycotter et désinvestir de l’entité sioniste, qui ont fait leur travail, notamment en Europe, selon un rapport à ce sujet du Times of Israel du 11/05/2024.

Certains rapports israéliens affirment que les investissements directs étrangers ont renoué avec une forte hausse au printemps 2024, mais il est trop tôt pour juger s’il s’agit d’une tendance saisonnière ou d’une tendance constante avant les statistiques couvrant l’ensemble de l’année 2024, notamment après l’agression terrestre contre le Liban.

Naturellement, la multiplication des tirs en profondeur sur la Palestine occupée, en provenance de roquettes et drones depuis Liban, du Yémen et de l’Irak, les perturbations fréquentes du trafic aérien, la suspension par les compagnies aériennes internationales des vols vers l’entité sioniste, la quasi fermeture du port d’Eilat, les sirènes hurlant 24 heures sur 24 et la nécessité de s’allonger dans les rues ou de descendre à plusieurs reprises dans des abris… tout cela ne crée pas les conditions les plus attractives pour les investisseurs étrangers.

Ce qui est étonnant dans les statistiques qui affirment l’augmentation des flux d’investissements directs étrangers vers l’entité sioniste au deuxième trimestre 2024, c’est leur contradiction avec divers articles des médias israéliens et internationaux indiquant le contraire au cours de la même période, par exemple, un article de Ynet du 27/5/2024, c’est-à-dire au plus fort de ce qui est censé être un « boom » dans le flux d’investissements directs étrangers vers Israël, la première phrase commence ainsi : « La baisse du flux de capitaux étrangers vers Israël marque un tournant critique pour l’avenir économique du pays ».

Le texte du rapport de Ynet ajoute que les investissements dans de nouveaux projets spécifiquement en Israël se sont élevés à 29 milliards de dollars en 2021, 17 milliards de dollars en 2022, 7,3 milliards de dollars en 2023 et 5 milliards de dollars en 2024 jusqu’à la date de publication, et que cette contraction affecte en particulier le secteur des technologies de pointe dans l’entité sioniste.

Le rapport Ynet cité ci-dessus cite également l’Autorité israélienne de l’innovation, l’autorité gouvernementale spécialisée dans le soutien aux nouvelles entreprises dans le secteur technologique : « La situation est très sombre. Les investisseurs étrangers ont disparu d’Israël et les fonds gouvernementaux alloués aux investissements ne sont pas suffisants. »

Sur le plan économique, la conséquence la plus importante de la poursuite de la guerre par l’entité sioniste est la mise à mal des piliers de son secteur des technologies de pointe, d’autant plus que ce secteur représente l’une des assises les plus importantes de son économie et de ses exportations et l’une des portes les plus importantes pour l’emploi des compétences qui commençaient à migrer vers l’entité, comme je l’ai expliqué dans l’article « La poursuite de la guerre fait entrer l’économie israélienne dans un cycle d’érosion », du 21/7/2024.

On sait aussi que les applications de la technologie avancée israélienne, militairement et en matière de sécurité, représentent l’un des défis les plus importants auxquels la Résistance est confrontée, mais, à notre insu, la poursuite de la guerre sape ses fondements en détruisant son infrastructure d’investissement, ce qui préfigure un nouveau changement dans l’équilibre des forces dans la région au détriment de l’entité sioniste, jusqu’à ce qu’elle devienne compètement « dépendante » de ses alliés occidentaux.

Il est mentionné ici, sur la notice de la transformation de l’entité sioniste en une entité « dépendante », l’hémorragie financière du Pentagone résultant du soutien à l’agression sioniste, que ce soit directement, ou pour les opérations coûteuses qu’il mène en mer Rouge et en mer Arabe, et face aux frappes sur ses bases dans la région orientale de la Syrie.

Selon le Watson Institute for Public and International Affairs, un centre de recherche américain affilié à l’Université Brown, dans un rapport publié sur son site Internet le 7 octobre 2024, ce que l’administration Biden a dépensé pour soutenir l’entité sioniste dans le contexte de l’opération Déluge d’Al-Aqsa entre le 7/10/2023 et le 30/9/2024 seulement, sans calculer la valeur de l’aide qui lui sera allouée à l’avenir, s’élève à 22,76 milliards de dollars.

17,9 milliards de cette aide ont été dirigés directement vers l’entité sioniste, et 4,86 ​​milliards de frais engagés par les États-Unis d’Amérique pour couvrir ses opérations dans la région, dont la plupart ont servi à affronter les frères yéménites qui ont neutralisé la plus grande et la plus puissante force navale, aérienne et de renseignement du monde et avec elle tous ses alliés, de sorte qu’elle n’a pas pu briser le blocus yéménite sur la mer Rouge et le port d' « Eilat », malgré toutes les munitions et munitions qu’elle a gaspillées.

Le même rapport de l’Institut Watson ajoute que l’aide militaire directe des États-Unis à l’entité sioniste n’a pas atteint dans son histoire, depuis sa création en 1959 (sur fond d’unité égypto-syrienne), ce qu’elle a atteint au cours de l’année fiscale qui a suivi le Déluge d’Al-Aqsa, même si l’on prend en compte le facteur inflation, c’est-à-dire même si l’on calcule le pouvoir d’achat de l’aide de ces années aux prix de 2024.

Elle s’élevait à un peu plus de 12 milliards de dollars à la veille de la guerre de 1973, et à un peu plus de 14 milliards de dollars l’année suivant la signature des accords de Camp David (2000), tandis qu’elle s’élevait à environ 18 milliards de dollars entre le Déluge d’Al Aqsa et le 30/9/2024 (et ce n’est pas fini). Cela témoigne en soi de l’ampleur du danger perçu par la partie américano-sioniste de la part des fronts de résistance.

Sur le plan économique, la poursuite de la guerre et l’appel de centaines de milliers de réservistes ont entraîné une pénurie de main-d’œuvre, notamment qualifiée, ce qui a eu deux conséquences :

(a) La perturbation du deuxième secteur le plus important de l’économie israélienne, après le secteur de haute technologie, qui est le secteur industriel.

(b) L’augmentation des salaires des travailleurs dépassant le taux d’inflation, en raison de l’absence d’offre par rapport à la demande.

L’interdiction faite aux travailleurs palestiniens de Cisjordanie et de Gaza de travailler dans les territoires occupés en 1948 a également entraîné une pénurie de main-d’œuvre non qualifiée, qui a affecté les secteurs de la construction et du tourisme, qui souffre déjà d’une baisse du nombre de touristes en raison de la guerre, un point précédemment souligné dans l’article « Combien de temps l’économie israélienne supportera-t-elle une guerre prolongée ? », le 16/12/2024.

Tout ce qui précède signifie que la poursuite de la guerre contribue à saper la vitalité de l’économie israélienne, et donc sa capacité à se transformer en un épicentre impérial « moyen-oriental » comme l’a rêvé Shimon Peres, ce rêve qui semblait être en train de se réaliser à la veille de la signature des « accords d’Abraham » en 2020, pour redevenir comme au début une base militaro-politique-sécuritaire pour l’Occident collectif et le mouvement sioniste mondial.

L’incapacité de l’économie israélienne à faire son travail ne conduira pas, à elle seule, à l’effondrement du projet sioniste dans son ensemble parce qu’il s’agit principalement d’un projet géopolitique, par lequel ils rêvaient de faire de la Palestine un pôle qui ‘sioniserait’ la région, mais la résistance a résisté, a ramené le projet des années en arrière, et cela augmentera son coût, d’un point de vue économique, politique et militaire ; sa survie ne repose pas exclusivement sur sa prospérité économique, mais celle-ci nécessite de soumettre, démanteler et normaliser son environnement.

Il est peut-être ironique que les régimes arabes invoquent la « nécessité d’une technologie israélienne avancée » pour s’engager dans la normalisation, alors que le secteur commence à s’effondrer et que les régimes se précipitent pour sauver économiquement l’entité sioniste grâce à leurs ponts terrestres, maritimes et aériens. Ce n’est qu’un autre prétexte pour une normalisation que l’opération Déluge d’Al Aqsa a complètement dévoilé et noyé.

La leçon à tirer est que certains d’entre nous ne veulent pas comprendre la nature de la relation organique entre l’impérialisme et le sionisme, ni ne veulent voir l’étendue du chevauchement entre les deux phénomènes, non pas comme dépendants l’un de l’autre, mais comme deux phénomènes intégrés, les élites juives avec les élites mondialisées du point de vue de l’économie politique, et les élites mondialisées avec le sionisme du point de vue de l’idéologie.

Il est surprenant que les néolibéraux, qui, à l’ère de la mondialisation ne cessent de souligner la sous-représentation des femmes, des jeunes, des minorités ethniques et sectaires (et même des homosexuels et des transsexuels) dans les administrations publiques et privées, deviennent fous et lancent un déluge d’accusations « d’antisémitisme » en faisant référence à la large représentation des juifs à Wall Street, dans les banques, sur les bourses internationales, dans les médias occidentaux, à Hollywood, dans les réseaux sociaux, dans l’administration américaine et dans les grandes universités, etc., des dizaines de fois supérieure à leur pourcentage dans la population.

Il n’est donc pas correct de dire que l’entité sioniste n’est qu’une base de l’Occident dans notre région, car cela néglige l’influence globale du mouvement sioniste mondial et son rôle dans la prise de décision politique et culturelle au-delà des affaires directement liées à l’entité sioniste.

Il n’est pas non plus correct de dire que l’Occident n’est qu’un instrument du mouvement sioniste mondial, car cela le transforme en « victime » et l’absout de tout son passé colonial sanglant et de son rôle dans l’établissement du système d’hégémonie contre lequel les peuples de la terre se battent depuis le début des invasions européennes à l’ère moderne.

Le mouvement sioniste n’est pas seulement un outil, ni le gestionnaire ou le propriétaire exclusif des décisions occidentales, mais plutôt un partenaire majeur du système hégémonique qui gouverne le monde, et son rôle a continué après le début de la mondialisation, c’est-à-dire après la transformation du capital international qui est passé d’un caractère national à un caractère transnational, économiquement et culturellement.

Ainsi, la référence aux « droits de l’homme » est devenu une simple « religion », et son icône imposée par une résolution internationale est devenue le récit de « l’Holocauste », un récit qui justifie non seulement le droit d’Israël à exister, mais aussi sa survie au-dessus de toute loi, et surtout, il justifie l’influence juive et le sionisme mondiaux.

Par conséquent, l’Occident collectif se précipite pour sauver Israël, mais ce que la résistance fait maintenant en accumulant des points, y compris l’épuisement économique d’Israël, augmentera le coût de son soutien et accélérera son anéantissement, à un stade où l’Occident entre dans une phase de déclin. On a enregistré que la dette publique américaine a atteint le 15/11/2024 le niveau de 36.000 milliards de dollars, soit 123 % du PIB américain, et cela constitue un lourd fardeau pour toute économie, si ce n’était de la domination du dollar à l’échelle mondiale.

Sur la base de ce qui précède, affronter la partie américano-sioniste, tout en continuant à accumuler des points, nécessite la constitution de larges fronts populaires, arabes, islamiques et internationaux, car si, face à nous, Israël était seul, les résistances palestinienne et libanaise seules auraient assuré son élimination...

... mais le destin a voulu que la bataille de Palestine soit la bataille de tous les Arabes libres, des musulmans et du monde.

Article original sur : Al Mayadeen
Traduction : MR revue par Chris & Dine
Ibrahim Alloush, palestino-jordanien, est professeur d’Economie à l’université d’Amman, Jordanie.
ISM France

Baisse des salaires

 

fedetlib

Citation d'Emile Zola

Savoir où on veut aller,c'est bien ; mais il faut encore montrer qu'on y va. 

mardi 19 novembre 2024

Pauvres retraités, retraités pauvres

Bernard Gensane

Je n’écris pas souvent pour ma gouverne, mais, ce coup-ci, je n’hésite pas.

Le boy de Rothschild est en train d’infliger aux Français une saignée de 60 milliards d’euros. Á titre de comparaison, le budget de l’Éducation nationale est de 63 milliards d’euros. Il s’agit, nous disent le boy et ses affidés, de « redresser les comptes » pour répondre aux exigences européennes en matière de déficit. Soit dit en passant, s’il faut « redresser les comptes », il ne faut pas chercher bien loin pour savoir qui les a malmenés.

On remarque, cela dit, qu’il existe sûrement un rapport entre la saignée de 60 milliards et les 70 milliards donnés chaque année en cadeau aux multinationales et aux 5% des Français les plus riches.

Comme cette valse de milliards ne saurait impunément durer, Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a décidé de transformer cette commission en commission d’enquêtes pour savoir s’il y a eu truquages, mensonges, incompétences chez Bruno Le Maire et son successeur. La vérité éclatera peut-être mais, d’ici là, chaque retraité va toucher 150 euros de moins à cause du report de l’indexation des pensions sur l’inflation.

Ceux qu’on appelait « les vieux » ou les « croulants » quand j’étais enfant, « le troisième âge » quand je suis devenu adulte, « les seniors » maintenant que je suis concerné, vont donc être frappés par un amenuisement de la branche vieillesse d’environ 3 milliards d’euros. Le report de l’indexation des pensions sur l’inflation va représenter 2 à 300 euros en moins pour chaque retraité. Ce qui est assez violent dans la mesure où deux millions de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, qui est de 1216 euros par mois.

Sous le règne du boy de Rothschild, le taux de pauvreté est passé de 7,5 à 10,6% chez les 65-74 ans. Les femmes étant davantage victimes que les hommes en raison du sous-emploi, du travail à temps partiel et des ruptures de carrière. Pour elles, 100 ou 200 euros de différences, ce n’est pas rien.

Á cause de la modestie des pensions qui ne suivent plus l’augmentation du coût de la vie, 500 000 retraités continuent de travailler. Ce qui satisfait les secteurs où il y a pénurie de main d’œuvre, malgré les travailleurs immigrés : restauration, petite enfance, aide à la personne. Dans certaines entreprises, un salarié sur cinq a plus de 60 ans.

PS : le boy se trouve actuellement en Argentine. Le président Milei vient de signer un nouveau décret pour maintenir les pensions sous le seuil de pauvreté.

Le Grand Soir

Le commandant israélien confirme le nettoyage ethnique dans le nord de Gaza : « Personne ne reviendra »

Quds News Network

Des responsables militaires israéliens ont confirmé que la partie nord de Gaza restera inhabitable suite aux attaques brutales d’Israël sur la région.

Le commandant de division Itzik Cohen, à la tête de la division 162 opérant dans le nord de Gaza, a déclaré aux journalistes, selon Haaretz, que ses ordres sont clairs : « Personne ne reviendra dans la partie nord… Nous avons reçu des ordres très clairs. Ma tâche est de créer un nettoyage de la zone. »

Cette déclaration intervient alors que des rapports de plus en plus nombreux font état de nettoyage ethnique dans le nord de Gaza. Les rapports indiquent qu’Israël a forcé le déplacement de presque tous les habitants de zones comme Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahiya.

Les évacuations forcées, obtenues par une combinaison de bombardements aériens, de famine et de destruction d’infrastructures civiles, ont laissé des dizaines de milliers de personnes sans abri ni accès aux nécessités de base.

Déplacements systématiques

Selon le rapport, Israël a délibérément ciblé des immeubles résidentiels, des écoles et des abris où les Palestiniens déplacés cherchaient refuge. La destruction a provoqué un exode massif de civils du nord de Gaza, l’armée israélienne ayant clairement fait savoir qu’aucun habitant ne serait autorisé à revenir. Ces actions s’inscrivent dans une stratégie préméditée de nettoyage ethnique dans le cadre du « Plan des généraux ».

Le général de brigade Elad Goren, chef de ce qu’on appelle « l’effort humanitaire » à Gaza, a encore exacerbé ces inquiétudes en déclarant que ceux qui restent à Jabalia ont « suffisamment d’aide » provenant des approvisionnements précédents, tout en affirmant qu’il n’y a désormais plus d’habitants à Beit Hanoun et Beit Lahiya. Ses remarques suggèrent une approche calculée pour affamer et déplacer les civils, ce qui contredit directement les affirmations des efforts humanitaires.

L’armée israélienne a nié à plusieurs reprises avoir adopté le « Plan des généraux », qui prévoit l’évacuation de centaines de milliers de Palestiniens de la ville de Gaza et de ses environs sous la famine et les bombardements.

La semaine dernière, l’administration Biden a décidé de maintenir son aide militaire à Israël, malgré les preuves de plus en plus nombreuses de la campagne de famine systématique menée par Israël contre Gaza, affirmant qu’Israël n’avait pas enfreint les lois américaines sur le blocage des livraisons d’aide.

Plus tôt dans la journée, le ministère israélien de la Défense a confirmé qu’il n’avait pas l’intention d’envoyer de l’aide dans l’immédiat au nord de la bande de Gaza assiégée.

Article original en anglais sur : Quds News Network
Traduction : MR
ISM France