samedi 17 octobre 2009

Les branques

par Jean Dornac

Les branques


© Armand Nakache
Un ange a été profané
Sa vie lui a été volée,
Corps violenté,
griffé, brisé.
Ses yeux vides
Fixent le branque. (1)

Etre à la dérive,
Ame vitriol,
Ténèbres de sang,
Blancheur noire,
Cœur d’opium.

Etre à la dérive
Qui transforme la vie
En lugubre squelette,
Qui invite les vers
Aux orgies des cimetières.

Etre à la dérive
Qui fait de l’éternité
Un noir soleil,
Un trou opaque
Sans début ni fin.

Etre à la dérive,
Glacé comme l’orgueil,
Tendresse de scorpion,
Qui massacre l’innocence
Par une démentielle étreinte.

Etre à la dérive,
Fidèle image d’une société
Couleur d’argent,
Infestée de pouvoirs
Ignorant l’amour.

Au nom des intérêts
L’homme est livré
A l’avidité des banques
Et des pouvoirs véreux ;
Son cœur muselé
Génère des branques.

Image des dérives
Des sociétés modernes
A l’esprit dérangé
Et l’ego insensé,
Sourdes à toutes sagesses.

L’être à la dérive
Est-il plus coupable,
Que les élites pestilentielles
Que l’on prétend
Cyniquement responsables ?

Le branque n’est parfois
Que l’image en négatif
Du paraître criminel
Des seules élites
Qu’une société mérite.


1 - branque : fou, sot, brute sans âme

© Jean Dornac
14 Octobre 2009

Aucun commentaire: