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William Butler Yeats
(Dublin, Irlande 1865- 1939)
(Qui a causé la pauvreté ?)
« Allons, fixez sur moi cet œil accusateur,
J'ai soif d'être accusé » (W.B.Y.)
En revoyant la Galerie Municipale
I
Autour de moi les images de trente
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguKsS-4B8OtAWkwJG4LIy3IoGMfJ9_SS3nS9SF8Lmfd1K-jwQrXbKRmEM4zESH2HtzLoilKLz7YaD9mAQQXGqc7F5uVsZu1ouL5SAToEVYkpZdZaww2cVW94T_P3ruczWNk6tslvgI8nxn/s400/yeats.jpg)
Une embuscade ; des pèlerins sur un rivage ;
Cassement à son procès, entouré de gardes,
Caché par les barreaux ; le regard de Griffith
Étincelant d'un orgueil hystérique ;
Et la noble figure de Kevin O'Higgins,
Cet air de questionner qui ne peut cacher
Son âme inapte au remords, au repos ;
Un soldat de l'armée révolutionnaire
Est à genoux, il attend d'être béni.
II
Et un abbé ou un archevêque, la main levée,
Bénit les trois couleurs. Ceci, me dis-je,
N'est pas l'Irlande morte de ma jeunesse
Mais celle que les poètes ont imaginée : terrible
Et pourtant gaie.
« Le Vieil homme »
(Extrait)
C’est sa bouche et pourtant ce n’est pas elle qui a crié,
C’est cette ombre qui a crié derrière sa bouche ;
Je sais maintenant pourquoi elle a été si hébétée
Tout le jour et pourquoi elle a des yeux appesantis.
Vois comme elle frissonne à présent, une vie terrible
Se glisse par ses veines. Elle est possédée.
Allez savoir qui elle va tuer ou trahir
Avant de se réveiller dans l’ignorance de tout
Et d’amasser les feuilles. Mais elles seront humides ;
L’eau sera venue et repartie ;
Ce frissonnement en est le signe. Ô va, va-t’en,
À tout moment maintenant je peux entendre son glouglou.
Si tu es bon, renonces-y. Va. Je suis vieux,
Si je n’en bois pas maintenant, cela voudra dire jamais
Je l’ai guettée toute ma vie et il se peut
Qu’il n’en jaillisse qu’une petite coupe.
Traduit par Pierre Leyris
Collection romantique
Parmi des écoliers
Je marche dans la classe et je questionne ;
Une aimable vieille bonne sœur me répond :
Qu'elles apprennent aux enfants le calcul et le chant,
A lire dans les livres, à connaître l'histoire,
La coupe et la couture, à être bien ordonnés
De façon on ne peut plus moderne - leur yeux
Un instant interloqués me fixent et s'étonnent
Devant ce sexagénaire public et bonhomme.
Je rêve d'un corps Ledéen ou qui se penche
Sur un jeu qui s'éteint, et l'histoire qu'elle relate
De quelque fâcherie ou drame futile
Qui tourna en tragédie un jour de l'enfance
Qu'elle relatait - et l'on eut pu voir nos natures
Devenir sphère unique d'amour juvénile ;
Ou mieux, pour altérer le mythe platonique,
Le blanc et le jaune d'un même œuf cosmique.
Et me rappelant cet accès - douleur ou rage -
Je m'attarde distraitement sur leurs jeunes visages
Me demandant si elle était ainsi à cet âge -
Car même une fille du cygne peut hériter
De quelques traits en commun avec la mare -
Et si sa joue ou ses cheveux étaient pareils,
Et sur le champ en moi mon pauvre cœur s'affale ;
Je la vois devant moi telle qu'elle était à l'école.
Son image présente me revient à l'esprit -
Quelque main du Quattrocento eut pu dessiner
Ces joues creuses, comme assoiffées de vent,
Comme si pour tout potage elle avait de l'ombre ;
Et bien qu'en rien de la race de Léda,
Autrefois j'avais aussi du joli plumage - Assez,
A qui sourit, il faut sourire, être aimable
En vieux sacripant du genre sortable.
Quelle jeune mère, en proie à une forme
où le miel de l'engendrement l'a piégée,
Qui doit dormir, hurler ou tenter de s'enfuir
Selon que conscience ou la drogue en décide,
Trouverait en ce fils, en revoyant sa tête
Quand soixante hivers s'y seront accumulés,
Compensation du mal de le faire naître,
Ou pour les angoisses de son premier départ ?
Pour Platon la nature n'était qu'un jet qui joue
D'un fantomatique paradigme des choses ;
Aristote plus solide donna du bâton
Sur l'illustre postérieur d'un roi des rois ;
Le très célèbre Pythagore aux cuisses en or
Faisait tinter sur un rebec ou des cordes
Ce qu'une étoile chantait aux muses insouciantes :
Vieilles hardes sur de vieux bois couverts de fiente.
Religieuses et mères adorent des images ;
Mais celles qu'éclairent les cierges sont différentes
De celles qui troublent le sommeil des mères
Et maintiennent un repos de bronze ou de marbre.
Cependant, elles aussi brisent des cœurs -
O Présence
Que connaissent passion, piété ou affection
Et qui symbolisent toute la gloire du Ciel -
Auto ironie de l'humaine entreprise ;
Le labeur fleurit et devient dans là où
Le corps n'est pas meurtri pour faire jouir l'âme,
Ni la beauté née de la propre désespérance,
Ni la sagesse chassieuse de ses nuits blanches,
O Châtaignier, fleuri sur des racines immenses,
Séparerons-nous la feuille, la fleur, l'écorce ?
O forme musicienne, O regard qui s'illumine,
Comment distinguerons-nous le danseur de la danse ?
© traduction Patrick Hutchinson
« Le chat et la lune »
© Keneth Kemble
Le chat s'en allait ça et là,![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHkaBm35iYDza9mxX4nKOAuTUe3vemrWb5bzYUj4pMBJjkN4_KAJLVKP9fEwsemDJV2L18Mgj3AaMLwlFlfh0QG_ssKuLZGrzZ9UXHG4TVUKp-WOvsobhcVFDDWsWn9ZVtAhK8_U9o_e_B/s400/%C2%A9+Keneth+Kemble+1.jpg)
La lune tournait comme une toupie,
Le plus proche parent de la lune,
Le chat rampant, leva les yeux.
Minnaloushe rampe dans l'herbe
De flaque de lune en flaque de lune,
Et là-haut la lune sacrée
Commence une phase nouvelle.
Minnaloushe a-t-il conscience
Que ses prunelles changent sans cesse,
Qu'elles vont du cercle au croissant,
Pour aller du croissant au cercle ?
Minnaloushe rampe dans l'herbe,
Solitaire, sage, important,
Levant vers la lune changeante
Ses yeux changeants.
« Les trois buissons »
(Extraits)
"Il aimera mon âme comme si
De corps il n'était point du tout,
Et il aimera ton corps
Sans être dérangé par l'âme.
Que l'amour emplisse les deux mesures de l'amour
Mais garde intacte sa substance.
Le Seigneur ait pitié de nous"
....
(Dit la dame dans sa chanson)
L'oiseau soupire après le grand air,
La pensée après je ne sais quel lieu,
La semence après la matrice.
A présent le même repos
Descend baigner l'esprit, le nid,
Et les cuisses épuisées par l'effort.
….
"Comment ce garçon vigoureux
Qui repose là maintenant,
Étranger près d'une étrangère,
Est-il venu sur mon sein glacé ?
Après quoi soupirer encore ?
Une nuit étrange est venue ;
L'amour de Dieu l'a maintenu
A l'écart de tout mal.
Et le plaisir l'a rendu
Chétif comme un ver."
* * *
William Butler Yeats
(Dublin, Irlanda 1865- 1939)
"La vida mística es el centro de todo lo que pienso, de todo lo que hago y de todo lo que escribo"
(Agosto 1892)La fascinación por lo difícil
La fascinación de lo difícil
Ha secado la savia de mis venas
sustrayendo la alegría y el natural contento
de mi corazón. Hay algo que daña nuestro potro
Para que tenga, como si no tuviese sangre sagrada
Ni hubiese saltado en el Olimpo de una nube a otra,
Que estremecerse bajo el látigo, las dificultades, el sudor y el sobresalto
Como si arrastrase un carro gravero. Malditas sean las obras teatrales
Que hay que montar de cincuenta maneras,
La guerra diaria contra cada bribón y memo,
El negocio teatral, la dirección de los hombres.
Prometo que antes que vuelva a llegar el alba
Daré con el establo y sacaré el pestillo.
(De "The Green Helmet and Other Poems", 1910 )
Desea que su amada estuviera muerta
© Keneth Kemble
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2NQnOIp6yG91U6cnUBNm5k_X0_xGa8Q4Kt8HzSNzWxdzOfpcbjE67Smd3f9k0vk5o8TAchS8hWzaYGGrDV5U-qjeETGX7rSOEUxnoTo_uU8HvhaDRGHLKDUdyHfgnE9be7d9YtG281Ohe/s400/%C2%A9+Keneth+Kemble+2.jpg)
Y apagándose fueran las luces del oeste,
Vendrías hacía mi a inclinar tu cabeza;
Posaría mi frente en tu pecho
Y tú murmurarías palabras tiernas
Perdonándome, porque estarías muerta.
No habrías de levantarte y partir
Aunque es tu voluntad de pájaro silvestre.
Sabrías que tu pelo prisionero
Se anudaba al sol, a la luna, a las estrellas:
Quisiera, amada, que yacieras
En la tierra, bajo la ramazón,
Mientras palidecían las luces una a una.
(De "El viento entre los juncos")
Un aviador irlandés prevé su muerte
Sé que el destino encontraré
en algún sitio entre las nubes, alto;
a aquellos que combato no los odio,
ni quiero a quienes guardo:
Kiltartan Cross es mi país,
los pobres de Kiltartan mis paisanos,
ningún final les podrá hacer perder
ni les hará más felices que antaño.
Ni la ley ni el deber me hacen luchar,
ni las masas que aplauden, ni los hombres de Estado,
un solitario impulso de deleite
me empuja al tumulto, en las nubes;
pesé y lo pensé todo,
los años por venir era innecesarios,
innecesarios los años transcurridos
con esta vida y muerte comparados.
(De "Los cisnes silvestres de Coole", Septiembre 1918)
Recuerda la olvidada belleza
Al ceñirte en mis brazos,
Estrecho contra mi corazón esa belleza
Que del mundo hace mucho se marchara:
Coronas engastadas que reyes arrojaron
En charcas fantasmales, al huir los ejércitos
Cuentos de amor tejidos con hebras de seda
Por soñadoras damas en telas que nutrieron
La polilla asesina;
Rosas de tiempos idos
Que las damas tejieron en sus cabellos;
Lirios fríos de rocío que las damas portaron
Por tantos corredores sagrados,
Donde tales nubes de incienso se elevaban
Que sólo Dios estaba con los ojos abiertos:
Ya que el pálido pecho, la mano demorada,
Nos llegan de otras tierras más pesadas de sueño,
Y también de otra hora más pesada de sueño.
Y cuando tú suspiras entre besos
Escucho la blanca belleza también suspirando
Por aquella hora cuando todo
Deberá consumirse cual rocío.
Mas llama sobre llama y hondura sobre hondura,
Y trono sobre trono y medio en sueños,
Posadas sus espadas en sus férreas rodillas,
Tristemente cavilan sobre grandes misterios solitarios.
(De "El viento entre los juncos" 1899)
Los cisnes silvestres de Coole
Los árboles están en su belleza de otoño,
Las veredas del bosque están secas,
En el crepúsculo de octubre
Refleja el agua un cielo quieto,
Y en esas aguas que rebosan las piedras
Se hallan cincuenta y nueve cisnes.
Pasaron diecinueve otoños
Desde que primero los contara,
Y vi, antes que hubiera terminado,
Todos súbitamente remontar
Y su revoloteo esparcir
En círculos quebrados
Sus alas clamorosas.
He mirado esos seres brillantes
Y ahora mi corazón está dolido.
Todo cambió desde que en esta costa
Por vez primera oyendo en el crepúsculo
El tañer de las alas sobre mi cabeza,
Con más ligero paso caminara.
Aun no fatigados, amante con amante,
Se mueven en las frías
Y amables corrientes o remontan el aire.
Sus corazones no han envejecido;
Vagan a su antojo; o pasión o conquista
Aún los solicita.
Flotan ahora en el agua tranquila,
Misteriosos y hermosos.
¿Entre qué juncos construirán,
junto a qué lago o estanque
deleitarán los ojos de otros hombres
cuando un día despierte
y encuentre que han volado?
(De "Los cisnes silvestres de Coole" 1918)
La máscara
© Keneth Kemble
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWlX5PPuD1e0jjOuiixrEftC1nk03b_XOY4yT4vMCoQvBHzmCbgMhF_xCtU2r0QpmCtzxeX4YF_y8J4qJ9HAda17Rd09SkbJg-cHGkZYQKS2-ZVeQMfv9g8ptX5ZUYJEzzZEJIHkfWIw8j/s400/%C2%A9+Keneth+Kemble+3.jpg)
y ojos de esmeralda"
"Oh, no, querido mío, te atreves demasiado
al buscar si son los corazones desmandados
o sabios, mas no fríos"
"Habría de hallar lo que allí hay que hallar,
el amor o el engaño"
"La máscara fue lo que ocupo tu mente
y luego hizo latir tu corazón,
no lo que está detrás"
"Sin embargo, como no quiero que seas mi enemigo
debo inquirir"
"Oh, no, querido mío, deja esas cosas como están,
¿Qué importa que sólo haya
fuego en ti y en mi?"
(De "El yelmo verde y otros poemas")
Muerte
Ni temor, ni esperanza
Visitan al animal agonizante.
Un hombre aguarda su fin
Todo temiendo, esperando.
Muchas veces murió,
Otras tantas levantóse.
Un gran hombre en su orgullo
Confrontando asesinos
Arroja su desdén sobre esa
Transferencia del aliento.
Bien conoce la muerte hasta los huesos.
El hombre ha creado la muerte.
(De "La escalera de caracol y otros poemas" 1933)
A la memoria del Mayor Robert Gregory
(fragmentos)
I
Ya casi establecidos en nuestra casa
Nombraré los amigos que comer ya no pueden
Con nosotros, junto al fuego de turba en la torre antigua,
Y luego de hablar hasta muy tarde
Subir a la cama por la escalera angosta de caracol:
Muertos descubridores de olvidadas verdades
O sólo compañeros de juventud,
Todos, todos, esta noche están en mi memoria.
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VI
Fueron mis compañeros más íntimos por años,
Un pedazo de mi alma y de mi vida,
Y ahora sus rostros sin aliento parece
Que me miran desde algún viejo libro ilustrado.
Ya me he acostumbrado a esos rostros sin vida,
Pero no a que el hijo de mi querido amigo,
nuestro Sidney, nuestro hombre perfecto,
participe de esa descortesía de la muerte.
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XII
Pensé al ver qué crudo es ese viento
Que agita los postigos, traer a la memoria
Aquellos que la edad adulta puso a prueba,
Que la niñez amó y el intelecto joven aprobó,
Con justo comentario a cada uno,
Hasta que la imaginación hizo llegar bienvenida mejor.
El mero pensamiento de esa muerte reciente
se llevó mi entusiasmo en la palabra.
(De "Los cisnes silvestres de Coole" 1918)
Los sueños destrozados
Hay canas en tu pelo.
Los jóvenes ya no se quedan sin aliento
Súbitamente, cuando pasas;
Tal vez algún vejete murmura una bendición
Porque fue tu plegaria
La que lo recobrara de su lecho de muerte.
Sólo por ti –que todos los dolores del corazón
Conociste, y a otros esos dolores diste,
Cuando la pobre juventud asumiera
La onerosa belleza- sólo por ti
El cielo ha apartado el golpe del hado,
Tan grande es su porción de la paz que tú otorgas
Con solo entrar en una habitación.
Tu belleza sólo deja en nosotros
Memorias vagas, nada sino memorias.
Un joven dirá, cuando los viejos callen,
A un anciano, "Dime de esa señora
Que el porfiado poeta en su pasión cantara,
Cuando se edad bien podría haberle helado la sangre"
Memorias vagas, nada sino memorias.
Pero en la tumba todo, todo será renovado.
La certidumbre de que veré esa dama
Reclinada o erguida o caminando
En la prístina belleza de su plenitud,
Y con el fervor de mis jóvenes ojos,
Me ha puesto a murmurar como un idiota.
Eres más bella que ninguna,
Sin embargo, tenía tu cuerpo un defecto:
Tus pequeñas manos no eran bellas,
Y temo que correrás
A hundirlas hasta la muñeca
En ese rebosante lago misterioso
Donde los obedientes de la ley sagrada
Hunden y son perfectos. Oh, deja intocadas
Esas manos que he besado,
Por amor al ayer.
Muere el último tañido de la medianoche
Todo el día he pasado en una silla
De sueño en sueño y de rima en rima,
Un diálogo confuso con una imagen de aire:
Memorias vagas, nada sino memorias.
(De "Los cisnes silvestres de Coole" 1918)
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