Les mystères des peuples d’Aladin.
Quand le FMI, nourri de bonnes intentions rend visite au président Tunisien par la personne de son directeur général DSK, je ne peux pas m’empêcher de penser au ton tonitruant avec le quel DSK provoque ses effet d’annonce : « l’économie tunisienne se porte bien » , « l’opinion du Fonds Monétaire International sur la politique économique en Tunisie est très positive.Nous n’avons pas de craintes pour l’année prochaine même si, à l’échelle de la planète, cela ne va pas être facile. » « En Tunisie, les choses fonctionnent correctement »…
C’était en novembre 2008, à cette occasion, le Président Ben Ali a décoré M. Dominique Strauss Kahn, des insignes de grand officier de l’ordre de la République, « en considération de ses qualités intellectuelles ( - et patati et patata -) et à la prise en compte des aspirations des peuples à la stabilité, la paix et la prospérité. »
Il s’agit bien sûr d’un échange de satisfecit du grand banquier international et de son ami BEN ALI pour l’exemple de « bonne gestion » de l’Economie Tunisienne. À sa décharge, le printemps Tunisien était encore dans les limbes. Le peuple savait que BEN ALI détournait de l’argent, DSK le gestionnaire de l’économie libérale « patron » de la banque mondiale ne se doutait-il pas qu’un dictateur est toujours doublé d’un arnaqueur, milliardaire en euros, et lingots d’or.
Eux les saigneurs du vieux monde d’Aladin. BEN ALI, MOUBARAK, KADHAFI…Bahrein, Yemen,Algérie, Maroc, Kurdistan Irakien, la liste est longue de ces dictateurs qui pillent sans scrupule les deniers de l’état, pour se constituer en milliards de dollars une fortune personnelle et licite ; c’est à croire que ce mot a été inventé pour eux. Licite puisque la morale est toujours sauve, ils n’ont pas moins d’amis, mais à ce niveau ce sont plutôt des complicités, peut-on en toute connaissance de cause être l’ami d’affameurs, de tyrans patentés : les amis de ces crapules ne sont ils pas eux aussi des crapules. Et dire que les pays occidentaux aujourd’hui s’indignent alors qu’ils sont les premiers pourvoyeurs de ces régimes corrompus.
Les révolutions en boucle se déchaînent, les peuples arabes du Proche et du Moyen-Orient, n’ont pas fini de nous étonner. Les révolutions sont le fait des peuples et force notre admiration pour leur perspicacité leur intelligence leur courage et leur détermination conjugués.
Cependant on constate quelques inquiétudes qui provoquent une série de désapprobations chez les anciens « nouveaux » philosophes en quête de légitimité démocratique et coloniale d’Israël (fut-elle gouverné avec l’extrême droite) sur les terres de Palestine.
BHL et Finkielkraut, Adler, mobilisent leurs efforts pour considérer les effets négatifs que pourrait engendrer un tel chambardement, qui risquent de provoquer un effet de rémanences en chaîne et « troubler la quiétude » de l’État d’Israël.
Mais comment aujourd’hui, peut-on protéger Israël de toutes diffamations alors que ce pays exige de nos consciences de justifier aujourd’hui ses crimes les plus ignominieux. Où est passée la grandeur d’âme de ce peuple qui remplace progressivement dieu par le dollar (le billet vert). Une question est cependant posée nous acheminons nous vers la fin de la coopération entre Israël et les régimes arabes ?
C’est de ça que la peur est faite, elle se manifeste chez ces intellectuels par une anxiété, qui exprime à leur endroit une peur panique, qui subordonne la pensée d’un vocabulaire inconscient lequel exprime l’arabophobie ou encore l’islamophobie.
Délires qui leur donnent à voir des musulmans abolir leurs sociétés tyranniques pour user de leurs forces et de leur « fanatisme religieux incarné » contre Israël. Il est temps de se saisir du temps pour mettre leur éloquence au service des Révolutions contre toutes les tyrannies que le libéralisme convoite pour régner. Faire le seul choix qui s’impose aujourd’hui : l’intelligence d’une paix véritable, parce que équitable et partagée. La Palestine est la vraie question de l’avenir dans cette région, une question qui mérite plus d’attention qu’un simple rapport de force, car elle pose les problèmes des causes morales de notre temps, ainsi que de leurs devenir. Notre monde est en plaine mutation et le réveil des peuples d’Amérique latine est à prendre en compte aujourd’hui pour infléchir les orientations, d’un impérialisme qui ne désarme pas ancré dans notre inconscient : le racisme qui développe la théorie des races supérieures, une imbécillité rédhibitoire, qui trouve toujours un écho pour composer, ou la faiblesse pour acquiescer.
DSK candidat providentiel nous arrive comme un cheveu sur la soupe. Il n’a rien d’un représentant crédible pour mener à bien les contre réformes nécessaires pour retrouver le lien social fragilisé par les réformes imposées par le gouvernement Anti-social de Sarkozy
Pourquoi ? Tout simplement parce que DSK est le ministre qui a mis en place l’essentiel des réformes : de la privatisation des banques publiques : GAN, le CIC, la Marseillaise de Crédit, le Crédit LYONNAIS, le Crédit Foncier de France, le groupe caisse d’Epargne.
DSK, dans le gouvernement de Jospin, a davantage privatisé que les gouvernements de droite présidés par Balladur et Juppé : Airbus, France Télécom, Thomson-CSF, Thomson Multimedia, Air France, …
- la libéralisation du secteur de l’énergie : DSK, qui défend les négociations de l’OMC, soutient l’adhésion du gouvernement Jospin aux propositions européennes (Barcelone) qui vont permettre ensuite à la droite de privatiser EDF-GDF.
- DSK met en place les stocks options pour rémunérer les hauts dirigeants d’entreprises
- DSK lance l’idée de fonds de pension « à la française »
- DSK pousse Jospin à renier les engagements pris par le PS devant les électeurs, en 1997 : défendre et renforcer les services publics, défendre Renault Vilvoorde,
- DSK, en 1999, propose Pascal Lamy pour le poste de Commissaire européen au commerce international (ensuite, directeur général de l’OMC).
- DSK fait campagne pour le « oui » au TCE.
DSK est fidèle à lui même alors ministre de Jospin. C’est sous son impulsion que le FMI instrumentalise la dette publique des pays du Nord comme du Sud.
La seconde cause d’endettement, c’est le renflouement des banquiers et des spéculateurs suite à la crise de 2008.
Pour combattre la dette, on ne pose pas de questions sur les causes de celle-ci.DSK affirme le seul remède, ce sont des réformes dites « structurelles ». Le FMI de DSK poursuit ainsi 4 objectifs :
- diminuer les salaires des fonctionnaires, remplacer les retraites par répartition par un recours aux assurances privées, réduire les investissements dans la santé, l’éducation, la culture ;
- vendre les services publics aux firmes transnationales ;
- flexibiliser le marché du travail en démantelant le droit du travail, en favorisant les délocalisations et en rendant les licenciements plus faciles ;
- augmenter les profits des firmes privées en multipliant les exonérations de cotisations sociales ou d’impôts et en gelant ou en réduisant les salaires.*
* toutes les précisions ci-dessus proviennent de lectures, sur le net, (Grand soir, Oulala, Bellaciao)
Ce sont ces politiques que le FMI de DSK impose aux pays du Sud. Avec la complicité de la Commission européenne, il fait de même avec les États de l’Union européenne.
Nul ne s’étonnera dès lors qu’il ait très officiellement exprimé son soutien aux « réformes » entamées par Sarkozy.
Et voilà que DSK vient nous offrir l’unique planche de salut pour nous aider à sortir la tête de l’eau. Il est possible que la droite fasse d’une pierre deux coup. Imaginons que DSK se présente à gauche pour gouverner à droite ambidextre comme Mitterrand. Il reste qu’il est le candidat qui, sur la forme, fera une politique de droite, et sur le fond, le vide, l’inconnu : on navigue à vue. Plus nous l’observons, plus son image s’articule avec sa prose de bonimenteur.
Plus il me fait penser à ses amis les grands patrons détenteurs de pouvoirs financiers colossaux.
Comme eux il aime l’argent, les résidences huppées au Maroc ou ailleurs dans ce cas, il faut faire vite, prévoir un repli au train où vont les Révolutions arabes. Cela devait arriver depuis le temps que les riches défient la pauvreté en s’aménagent des zones franches de non-droits, sans impôts.
DSK le cheval de Troie des libéraux :
DSK manœuvre dans un parti socialiste discordant qui cherche une nouvelle légitimité dans une gauche qui a perdu son éthique, et il se prépare à nous faire avaler la pastille d’une gauche réformiste au profil libéral.
Les réformes imposées par le gouvernement anti-social de Sarkozy ont fragilisé les couches les plus défavorisées (en augmentation constante). C’est une façon de gouverner à droite en creusant l’écart entre les riches et les pauvres. Je ne pense pas que DSK fasse mieux que Sarko. Ils sont les pions d’un même échiquier que manipule les donneurs d’ordre qui nous imposent le libéralisme comme modèle de société . L’année 2010 aura vécu et constaté que l’antagonisme entre deux choix opposés de sociétés, d’un côté le gouvernement cramponné sur son modèle telle une République bananière, et de l’autre les millions de manifestants qui ont signifié leur refus de cautionner le démantèlement des services et des emplois publics.
La disparition progressive des acquis sociaux obtenus par les luttes qui ont émaillé les beaux jours du Front Populaire en 1936 avec les congés payés, le code du travail, la sécu avec les caisses de retraite, les syndicats, les caisses de chômage, la santé publique à la libération 1945.
Aujourd’hui, c’est fort de café (pour emprunter cette expression à la jeunesse) de voir comment un candidat inféodé dans les milieux de la droite hégémonique en économie purement libérale va nous être imposé, par les mêmes institutions qui affament les peuples et font tirer à balle réelle sur les manifestants quand il se sentent débordés.
DSK est l’ami des grands argentiers de la finance, du consortium du capitalisme international. Un monde où les États-Unis règnent en maîtres absolus, on y retrouve aussi M.Dominique Strauss Kahn, le maléfique.
Luis Lera
*Le protégé de Nicolas Sarkozy
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