samedi 7 juin 2014

Attentat au Musée juif de Bruxelles : Comment se fait la promotion de l’antisémitisme ?

Europalestine  

À l’heure où le Français Mehdi Nemmouche est sur le point d’être extradé vers la Belgique, les raisons de l’assassinat très inquiétant de 4 personnes, le 24 mai dernier au musée juif de Bruxelles, restent inconnues. S’agit-il d’un acte antisémite ? D’un acte individuel ou celui d’un groupe ? Outre sa condamnation dans tous les cas de figure, nous devons continuer à lutter contre toutes les formes de racisme avec la même vigueur, et pour cela nous interroger sur ce qui permet à l’antisémitisme de se développer.

Vendredi 30 mai 2014, lors d’un contrôle douanier, un suspect a été arrêté à Marseille, les douaniers français ayant découvert dans ses bagages un fusil d’assaut Kalachnikov à crosse rétractable, 261 cartouches du fusil d’assaut et un revolver à calibre 38 spécial, « des armes du type de celles utilisées le 24 mai à Bruxelles », a expliqué une source proche de l’enquête.
Il s’agit de Mehdi Nemmouche, un Français qui aurait passé plus d’un an en Syrie auprès de groupuscules djihadistes, multirécidiviste condamné à cinq reprises à des peines d’emprisonnement, essentiellement pour vol.
Après avoir été placé en garde à vue pour « assassinat et tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste » au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il serait en cours d’extradition en Belgique.
Mais nous n’en savons guère plus, puisque ce suspect est resté muet jusqu’ici.
Tout ce que nous savons à ce jour c’est que l’acte est odieux, et que plusieurs juifs ayant été visés, dans un musée juif, la question d’une motivation antisémite ne peut être exclue. Et l’antisémitisme est une forme de racisme que nous devons combattre avec autant de vigueur que toutes les autres. Pour ce faire, il est primordial de ne pas tomber dans le piège qui nous est tendu en permanence par Israël et ses supporters, qui font l’amalgame entre la religion et la politique, entre les juifs et les crimes commis par l’occupant israélien.
À force d’appeler Israël « l’Etat juif », de dire que tous les juifs soutiennent la politique israélienne, de placarder des photos géantes de soldats israéliens au fronton des synagogues, et d’organiser en leur sein des collectes pour l’armée israélienne, le risque existe en effet que certains fassent la confusion. Et elle peut être mortelle.
C’est cette confusion des genres, délibérément entretenue par Israël et son lobby en France comme en Belgique, et dans d’autres pays qui est dangereuse.
Ce n’est ni l’islam, ni la liberté d’exprimer sa critique de la politique israélienne ou son soutien aux droits des Palestiniens qui sont en cause, n’en déplaise à Monsieur Cukierman.
C’est au contraire l’impunité totale dont jouit l’Etat qui se dit « juif » qui peut pousser au développement du virus de l’antisémitisme.
Combien de personnes se demandent pourquoi Israël est le seul pays qui, plus il viole des droits de l’homme et le droit international, plus il se voit accorder de privilèges et de marques de considération par nos dirigeants ?
Comment comprendre le deux poids deux mesures, avec d’un côté les invasions, les bombardements, les embargos contre les pays qui n’ont pas l’heur de plaire à nos gouvernements, de l’autre une collaboration éhontée avec le plus grand violeur au monde de toutes les résolutions de l’ONU ?
Comment éviter qu’un nombre croissant de personnes soient amenées à penser que c’est parce qu’il se proclame « juif » que l’Etat d’Israël est autorisé à se placer au-dessus des lois, et que les juifs en général bénéficient d’un statut à part ?
Oui, cette impunité est terriblement dangereuse et c’est pourquoi nous devons plus que jamais réclamer, comme le fait le journaliste israélien Gideon Levy, des sanctions contre Israël.
Et pour rappel, la campagne BDS ne réclame pas des mesures barbares, comme celles couramment prises par nos dirigeants contre d’autres pays (Irak, Afghanistan, Libye, Mali...) qui n’hésitent pas à bombarder des populations civiles, à les affamer ou à les priver de soin.

Nous réclamons l’arrêt des collaborations avec l’occupation et la colonisation, ainsi que des sanctions judiciaires, à commencer par l’application du jugement de la Cour de Justice Internationale de la Haye qui réclame, depuis juillet 2004, le démantèlement des colonies et du Mur installés par Israël sur les terres palestiniennes.

CAPJPO-EuroPalestine

Aucun commentaire: