vendredi 6 juin 2014

La bâtisse

Gaëtan Pelletier   

Peu importe le travail que vous faites. Peu importe les amis ou ennemis que vous avez. Peu importe la nourriture de pensée qui vous est offerte. Peu importe… Car, en fait, exister c’est aiguiser son âme. Et cela ne peut se faire que par la liberté de l’esprit. Même prisonnier des idées vendues à tous les coins de la planète.

Nous vivions une ère d’emprisonnement total dans des systèmes des hommes-outils. Le matérialisme n’est pas ce que vous possédez mais les systèmes qui finissent par vous figer et du même coup vous posséder.
On aura toute une vie pour vous détruire et vous faire oublier vos âmes. Les mangeurs d’âmes vous offriront une vie terrestre en utilisant toutes les faiblesses qui marquent l’être humain : vanité, vanité, peur, orgueil. Et encore plus…
La sagesse n’est pas une masse de savoirs. La sagesse est un regard éloigné et critique. Ainsi, les masses sont engouffrées à la recherche des dieux. Ainsi, les masses sont livrées à la mécanique du savoir, à la mécanique des inventions dites intelligentes.  À la mécanique des écoles hypocrites du savoir faire et du savoir être.
Le riche manipulateur, le robot des systèmes de société, vous enchaînera ou tentera de briser les liens corps-âmes.
Peu d’entre nous sauront échapper aux chasseurs de corps,  pour qui vous êtes l’outil de leurs projets ambitieux dont ils vous vendront la nécessité.
Il reste qu’en bout de vie, il ne restera que vous face à vous.
Trafiquants d’armes et trafiquants d’âmes.
Vivre, c’est se construire. Mais si le matériau vendu  est une pourriture, il faut sécher un peu, en s’éloignant, de toute cette humidité sociale. Ne serait-ce qu’en esprit.

La tâche est loin d’être aisée : il faut détruire une montagne pour trouver la pépite que nous sommes.
Et se construire est trouver non pas seulement un sens à cette vie, mais un sens caché à ce monde  trop vaste et trop subtil pour n’être qu’un amas de gravats traînant dans l’Univers.
Il faut être ici tout en gardant un pied sur ce ailleurs de lumière duquel nous sommes réellement nés.

Gaëtan Pelletier 

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