Joffrin, le patron de Libération, diffame
EuroPalestine, une association qui soutient la lutte des Palestiniens
pour l’obtention de la justice et de leur liberté. Le propos du
quotidien est doublement grave. C’est un attentat qui fait deux
victimes : Europalestine et Libération qui transforme la presse en petit
porteur de mensonges policiers.
Rappelons qu’aux États-Unis, qui ne sont pas mon modèle, la charte
des journalistes précise qu’on ne peut rapporter une information donnée
par la police sans la vérifier. Libération, ce n’est même pas l’Amérique.
Quel est le crime, contre la liberté de penser et d’agir, commis par
monsieur Joffrin ? En page deux d’un numéro consacré aux « nouveaux
antisémites », les employés de l’ex-coéquipier de Le Pen écrivent sous
le titre : « Antisémitisme, les réseaux de la haine ». Ils publient à
propos des associations qui soutiennent la Palestine : « Avec toutes les
précautions d’usage, les services de renseignement désignent tout de
même deux groupes « particulièrement excités » : le Collectif cheikh
Yassine… et
EuroPalestine… Le second (EuroPalestine ndlr), en revanche, fédère des
leaders associatifs de quartiers populaires et représenterait « un petit
millier de personnes ».
Pour bien cadrer l’affirmation de Joffrin, rappelons que ces mots
sont publiés dans un numéro spécial : « Nouveaux antisémites », puis en
titre, répétons-le : « Antisémitisme, les réseaux de la haine » !
Un petit préambule. Par éthique, et puisque ce n’est pas un argument,
Olivia Zemor et Nicolas Shahshahani, les deux locomotives
d’EuroPalstine, n’utilisent jamais les morts de leurs familles comme
bouclier inhumain. Pourtant, de famille ils n’ont plus, ou presque. Car
disparue dans les camps d’extermination nazie. Je recommande donc au
navigateur qui guide (à vue) Libération de publier un second numéro
spécial sur « Ces juifs victimes de l’Holocauste et antisémites ». Pour
avoir, à la librairie « Résistances », souvent assisté à des réunions et
conférences sur la Palestine ou le Moyen-Orient, et même parfois défilé
avec EuroPalestine dans les rues, je peux affirmer que si, par
extraordinaire un quidam posait une question dont une seule syllabe
frôlait le racisme, il était immédiatement remis sur sa chaise ou prié
de quitter la salle.
Accuser EuroPalestine d’être un défenseur radical de la cause
palestinienne, oui en ce sens que ce sont des militants absolus.
L’accuser d’antisémitisme est faux et une honte. Si les mots ont encore
un sens.
Bien sûr, avant de publier leur infamie, les techniciens de presse de
Joffrin n’ont pas éprouvé le besoin – alors que c’est un devoir – de
passer le moindre coup de fil à un responsable de l’association. Ces
couards s’abritent derrière une clause de style « Avec toutes les
précaution d’usage les services de renseignement désignent… ».
Magnifique, « les précautions d’usage »… Ces mots en forme de parapluie
veulent dire en fait : « on va écrire des saloperies mais faut pas nous
en vouloir ». Et voilà « un millier » de militants courageux et honnêtes
qualifiés de « nouveaux antisémites ». On a bien compris le message
policier, lancé en ricochet par Libération (pauvre Sartre, pauvre
d’Astier) : EuroPalestine est si efficace pour faire avancer sa cause
qu’il faut la discréditer avec des méthodes qui ont eu la peau de
Salengro.
N’oubliez
pas que ce ragot initié, par la Direction Centrale du Renseignement
Intérieur et dopé par Valls et Hollande, est fabriqué par ces policiers
qui ont décelé du Ben Laden dans le groupe de Tarnac et vu en Merah un
touriste sans histoire. Mes amis me disent, « ce n’est pas grave, plus
personne ne lit ce journal ». On comprend pourquoi. Joffrin ! Il est
temps de jeter l’encre !
Jacques-Marie Bourget, journaliste, ancien
grand reporter au Journal Paris-Match.
N° 104 - Juillet-août 2014 d’Afrique-Asie
CAPJPO-EuroPalestine
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