mercredi 24 septembre 2014

Parlons vrai : le coût du capital !

2CCR                  

Profitant de la crise économique, créé par un système capitaliste aux abois, les forces de la finance et des multinationales utilisent cette conjoncture pour détruire ce qui reste de droits et acquis sociaux pour renforcer leur domination.

En Europe comme ailleurs, les gouvernements et les forces politiques, avec l’assentiment d’une partie des forces syndicales, convertie à la loi du profit et à la concurrence « libre et non faussée », infligent depuis des décennies des régressions sociales toujours plus radicales, transfèrent sur les citoyens les coûts du capital, sapent les fondements des protections sociales et des services publics, et dénient le danger écologique généré par le productivisme.
 
Quelle société voulons-nous ? Une société où le coût humain, le coût financier, le coût pour la société nous rapprochent de la barbarie, ou un monde fondé sur la sauvegarde des biens communs et de la planète, de la solidarité, le partage des richesses, et l’égalité ? Un monde où les capitalistes nous coûtent de plus en plus cher, ou un monde où la solidarité et l’égalité nous enrichissent mutuellement?

Le coût humain du capital est monstrueux

Cela fait des décennies que le patronat bénéficie d’exonération de cotisations, d’aides publiques, d’exonération fiscale, et que pourtant le chômage continue d’augmenter. Cela fait des décennies que les capitalistes pratiquent la fraude fiscale, l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux, tout en continuant massivement à licencier, à augmenter les emplois précaires pour préserver les dividendes des actionnaires. Cela fait des années que les conséquences sociales des décisions des multinationales donneuses d’ordre s’abattent sur les salariés des petites entreprises et font grossir les rangs des chômeurs. Cela fait des années que les conditions de travail se dégradent et provoquent de plus en plus de suicides au travail.

Le coût écologique du capital peut devenir irréversible

Face au modèle productiviste et consumériste, nous devons poursuivre la remise en cause du contenu et des finalités de la croissance, pour entrer de plein pied dans la transition écologique : relocalisation des sites de production, sobriété et efficacité énergétique, réparation, réutilisation, recyclage… Les luttes des salariés partout dans le monde doivent remettre la souveraineté des peuples comme préalable à tous les changements sociaux. La souveraineté alimentaire doit gouverner la production agricole, l’activité industrielle doit être organisée pour satisfaire les besoins essentiels, le plus prés possible des consommateurs.

Le coût financier du capital est faramineux

Fraudes fiscales, évasion fiscale, paradis fiscaux, exonérations fiscales, tous les moyens sont bons aux capitalistes pour échapper aux impôts qui financent notre protection sociale. Les dividendes versés aux actionnaires continuent d’augmenter, les entreprises du CAC 40 leur ont versé 43 milliards d’euros en 2013 ! Les gouvernements successifs n’ont eu de cesse d’exonérer les riches. Celui de F.Hollande n’échappe pas à la règle. La promesse d’un reforme fiscale juste et redistributrice s’est ensablée. Aucune remise à plat des niches fiscales injustes, pas de progressivité radicale de l’impôt sur le revenu. Rien n’a changé, il y a toujours un déséquilibre entre une fiscalité de plus en plus allégée pour les grandes entreprises et l’augmentation du poids de cette fiscalité pour les ménages. Le consentement à l’impôt participe d’un véritable « contrat social » par le choix d’un financement, d’une prise en charge collective des besoins collectifs et par son rôle dans la répartition des richesses. C’est ce contrat social que le néolibéralisme veut détruire, pour achever le contrôle sur les marchés de la santé, de l’éducation ou de l’environnement et accroitre le profit pour les riches.

Le coût du capital pour la société est destructeur

Il détruit les principes fondamentaux de solidarité, d’égalité, de partage des biens communs et de défense des services publics. L’extension de la marchandisation, des privatisations, des activités et des secteurs publics sont les dogmes du patronat et du social libéralisme. Ce n’est ni le coût du travail, ni le soit disant poids des cotisations patronales et ni les 35 heures qui sont le problème, mais bien le coût du capital.

Toute politique économique qui se refuse à prendre ce problème à la racine est vouée à nous mener au désastre et à plonger dans la pauvreté des couches  de plus en plus importantes de la population.

D’après un document de Solidaires

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