vendredi 26 juin 2015

L’enfer des tueurs via les drones

dronepresident.pngGilles Devers

Un boulot tout propre. Une bonne maison, l’armée US, et un poste de haute technologie, des horaires presque corrects, une bonne paie, et agir pour la défense du pays. De quoi se plaindre ? De ce qu’il s’agit d’exécuter des condamnations à mort prononcées sans procès et sans preuve par le gouvernement fédéral, le Prix Nobel de le Paix Obama. L’horreur du crime de masse. La prison se précise pour ce criminel. 
Pour faire le point, deux articles en anglais et un en français qui suit.
Drones tueurs : des « pilotes » déprimés, rongés par les remords…
Mardi dernier, le New York Times a publié un dernier aperçu de ce que vivent les militaires qui pilotent des drones. Les opérateurs de ces Véhicules Aériens Sans Pilote souffriraient, au plus haut degré, d’épuisement et de stress, de sorte que l’armée de l’air US a été obligée de réduire le nombre de leurs « missions » qui était de 65 par semaine. L’autre raison est qu’elle ne dispose pas de ces pilotes en nombre suffisant. Il lui en faudrait 500 de plus...
Bien que ces « pilotes » mènent leur guerre dans des conditions de sécurité exemplaires, qu’ils rentrent dans leur famille tous les soirs, ils sont sujets à des Désordres post-traumatiques de stress (DPTS) à des niveaux équivalents à ceux des pilotes de combat. Ce stress provient, pour partie, de ce que ces 1200 pilotes ne sont pas sur un site d’opérations.
En effet, bizarrement, contrôler un drone-espion ou servant à tuer à des milliers de kilomètres, soutenir efficacement des militaires en opération au sol, ou plus vraisemblablement, se demander si vous avez ciblé un présumé terroriste ou des civils innocents, est usant, même si vous êtes à l’abri dans un bunker du Nevada. Voir votre épouse et vos enfants quelques heures plus tard attise l’aliénation inhérente à ce travail. Vous êtes en service, mais à la maison. Cela doit être déstabilisant.
De plus, il n’y a pas « assez » de pilotes et donc ceux en poste sont fatigués et vidés. Pourquoi ? En 2013, dans le New York Times, un des coauteurs d’un rapport de la Défense expliquait que « les pilotes d’appareils télécommandés fixent ce morceau de paysage pendant des jours. Ils voient le carnage. Les pilotes classiques ne font pas cela. Ils sortent de là dès que possible ». Depuis que les avions de guerre, il y a une centaine d’années, ont, du ciel, déversé la mort, la pratique veut que vous exécutez et vous rentrez chez vous immédiatement. Les drones et les yeux des opérateurs planent indéfiniment. (…)
En avril, le site knowdrones.com a mis sur Internet des séquences tv dans lesquelles il demandait à ces opérateurs de démissionner. Les activistes animant ce site, dont d’anciens militaires, ont également présenté cette demande dans une lettre où ils déclarent que : « les attaques de drones sont illégales et les 6000 victimes de celles-ci « minent les principes du droit international et des droits de l’homme ».
L’optimisme n’est pas de mise : il est quasiment impossible de renverser la marche en avant des drones militaires. Ce sont des outils bon marché, très bon marché, permettant de maintenir une présence constante dans des pays avec qui les Etats-Unis ne sont même pas en guerre. Peut- être qu’un jour, le retour du bâton viendra quand un terroriste utilisera un drone, mais, même à ce moment-là, les Etats-Unis seront incapables de reconsidérer l’utilisation de leurs nouveaux jouets. À moins qu’il n’y ait plus personne pour les faire voler… et tuer.
C'est un crime. Et c’est peut-être la raison pour laquelle les « droneurs » sont si déprimés. On peut espérer qu’ils savent ce qu’ils font et que cela a une répercussion sur leur psyché. Le danger est inhérent au DPTS mais, les « droneurs » sont peut-être préoccupés par leurs coreligionnaires soldats et par le soutien qu’ils doivent nécessairement leur apporter… Les images vivaces de l’ombre rose (sur leur écran – ndlr) de ce qui était un être humain - peut-être un anonyme, traqué depuis un signal téléphonique ou un comportement suspect analysé comme un groupe terroriste ou un mariage en marche - semblent suffisantes pour détruire celui, qui à des kilomètres de là, appui sur le bouton de tir.
S’il est triste de voir tant d’individus souffrir de troubles mentaux, cela est réconfortant pour l’humanité de constater que la guerre fait mal. Ni la « vertu » de la 2ème guerre mondiale, ni la sécurité de la guerre des drones, aujourd’hui, n’empêcheront un soldat de ressentir quelque chose quand il prend une vie.

Traduction par Gilles Munier 

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