
Plus
on transportera des voyageurs par autocar, plus il y aura des risques
d’accidents de la route sans même parler des émissions de gaz à effet de
serre en constante augmentation.
Une
collision a donc fait 42 morts, dont la plupart brûlés vifs, entre un
camion et un car qui se rendait de la Gironde au Pays Basque. Les deux
véhicules roulaient sur une portion de route propice aux accidents.
Voilà qui pose plusieurs questions qu’il faut bien aborder au delà de
l’expression de l’émotion. Mais c’est pour être en phase avec cette
émotion que Manuel Valls s’est précipité sur place ce vendredi
accompagné du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et du secrétaire
d’Etat aux Transports, Alain Vidalies. Pour dire que « c’est un choc
terrible pour la France ». C’est pour les mêmes raisons que François
Hollande s’est dit, depuis Athènes, « plongé dans la tristesse »,
promettant, lui aussi, de se rendre sur place « le moment venu ». On se
demande bien pour quoi faire, si ce n’est de tenter de regagner quelques
points dans les sondages en jouant sur la compassion. Pourtant il y
aurait des choses à faire alors que 52% des Français estiment que l’état
des routes s’est dégradé en France, surtout au niveau départemental et
communal (Lire l'étude de la Sécurité routière sur l'état des routes).
Pépy a mis en place ses propres lignes de bus pour concurrencer ses propres trains
Cet accident intervient trois mois après que le gouvernement de
Manuel Valls a fait adopter la loi Macron en obtenant l’accord du
président de la République pour user de l’article49-3 de la
Constitution. Cela pour faire passer un texte controversé que sa
majorité parlementaire ne voulait pas voter. Adopté six mois avant la
tenue de la conférence de Paris sur le climat, ce texte est utilisé pour
multiplier les déplacements en cars sur les mêmes trajets que les TGV
entre les grandes villes comme des lignes inter-cités et autres TER.
Sous couvert d’introduire de la concurrence dans les transports, ces
lignes de cars conduisent à accroître les émissions de gaz à effet de
serre pour chaque voyage transporté. Ils contribuent de plus à réduire
les clients de la SNCF surtout que son PDG n’a rien trouvé de mieux que
de mettre en place ses propres lignes de bus pour concurrencer ses
propres trains dans le but affiché de ne pas laisser tout le transport
par cars aux entreprises privées. Les cars offrent enfin beaucoup moins
de confort et de sécurité que le train.
Les gouvernements ont laissé le rail dans une situation de quasi abandon
Le gouvernement a fait adopter la loi Macron pour concurrencer la
SNCF alors que faute de moyen pour assurer les rails du réseau
secondaire, moins de 10% des quelques 20 millions de tonnes de céréales
exportées par la France sont transportés jusqu’aux ports d’embarquement
par le train. Et on pourrait multiplier les exemples pour quantités
d’autres marchandises transportées désormais par la route faute d’avoir
entretenu le réseau ferré en France.
L’émotion provoquée par la mort
cruelle des retraités de Gironde ne doit pas masquer la lourde
responsabilité des gouvernements qui ont laissé le rail dans une
situation de quasi abandon sur la majeure partie des voies
secondaires.
Photo : Vue aérienne des véhicules calcinés de l'accident à Puisseguin (Gironde) qui a fait selon un dernier bilan, 43 victimes : capture d'écran France 3.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire