Un accident du travail, n’est pas le moment de se recueillir, mais de
faire le maximum de bruit pour que les consciences s’éveillent, à
chaud, et que les mesures soient prises vite, pour que ça ne se
reproduise plus.
C’est à ce moment là, hélas, tous les praticiens le
savent, qu’on a le plus de chances de stopper des travaux dangereux et
d’imposer des mesures de sécurité. Et souvent les patrons dans ces
cas-là sont pour le recueillement des familles pas pour l’enquête de
l’inspection du travail ni des services de sécurité !
Ce fut le cas pour la mort le 13 juillet d’un intérimaire de 41 ans
tombé dans la fonte liquide à 1400° chez Arcelor-Mittal. Quand le CHSCT
de Grand-Scynthe a voulu exiger une expertise, la direction a refusé, et
on attend encore la décision du tribunal. Et un autre ouvrier,
intérimaire lui aussi, de 29 ans est tombé dans la fonte liquide en
septembre. Les gros médias des 7 milliardaires ont parlé des « chemises
déchirées » à Air France mais jamais de ça ! Sinon ils auraient été
obligés de reconnaitre que 21 % d’intérimaires chez Arcelor, site classé
« Seveso » et en convention avec l’état, c’était tout simplement
criminel.
On a tous été traumatisés par le tragique accident d’autocar/camion
de Puisseguin et terriblement émus par les familles des 43 victimes. Les
gros médias ont critiqué ceux qui parlaient très vite des urgences que
soulevait ce drame. Bien sûr que ces morts-là n’ont pas été causés par
la loi Macron du 8 août 2015 mais ils alertent forcément car depuis 6
semaines, 250 000 passagers ont été transportés, à cause d’elle, en
autocar contre 110 000 pour toute l’année 2014. L’urgence est donc de
faire face aux risques pour ces milliers de nouveaux autocars qui
remplacent en ce moment 40 % des trains. D’autant que des millions de
pauvres, retraités, jeunes, n’ont pas le choix, exclus du service public
de la SNCF par le prix exorbitant des trains, les voilà relégués dans
une nouvelle « 3° classe » sur des routes dangereuses, dans l’insécurité
des files de cars doublant des camions. Le tout autoroute contre le
rail et le fret.
Charles Fiterman, ancien ministre des transports, listait dans
l’Humanité du 17 octobre 2014 l’ensemble des inconvénients du transport
par autocar : « Veut-on une nouvelle catastrophe comme celle
survenue à Beaune sur l’autoroute A6 le 31 juillet 1982, avec 44 enfants
morts ? » Les cars inconfortables et lents, soumis à des parcours
épuisants ont jusque là tué 7 fois plus que le train : que va-t-il
arriver avec des milliers de plus lâchés de façon incontrôlée sur toutes
les routes. Les transporteurs se sont rués sur l’or sans même que les
décrets d’application de sécurité de Macron aient été publiés. C’est la
course des compagnies sous-traitantes, avec des intérimaires, et demain,
des auto-entrepreneurs «uberisés». Sans parler de la pollution
totalement contradictoire avec la COP21.
Alors oui, halte à la loi Macron, faisons le maximum de bruit,
imposons de la stopper avant que d’autres accidents ne se produisent.
Vite, retour au progrès : autant de rail que possible en service public,
moins cher et pour tous, et seulement des autocars quand il n’est pas
possible de faire autrement.
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