Le gouvernement israélien a jusqu’ici échappé à des poursuites
sérieuses pour les violations répétées des droits de l’Homme. Mais le
“journalisme citoyen" - qui filme les abus des forces de l’ordre
israéliennes – rend aujourd’hui ses exactions plus difficiles à cacher
ou ignorer, indique un nouveau rapport de l’Observatoire
euro-méditerranéen des droits de l’Homme, Euro-Med.
Grâce au courage des activistes, des familles et des passants,
Euro-Med a pu recueillir des enregistrements vidéos et des témoignages
décrivant les nombreux et énormes abus des soldats israéliens durant ces
dernières semaines, qui ne sont, nous pensons, que la partie visible de
l’iceberg déclare Daniela Dönges. « Dans ce rapport, parce que ce ne
sont pas que des chiffres, nous détaillons huit cas. Ce sont des êtres
humains, et ils méritent d’être connus. »
Les huit cas développés dans le rapport sont :
Ahmed Manasra, 13 ans, a été écrasé par
un véhicule, battu avec des bâtons et des tuyaux métalliques, puis privé
de soin pendant 25 minutes. Les Israéliens prétendent qu’il avait tenté
d’attaquer des soldats mais les enregistrements vidéo ne mentent pas.
Sur ces enregistrements, nous pouvons voir Ahmed couché sur le sol, dans
une marre de sang en train de supplier qu’on l’aide.
Marah Bakri, 16 ans, a également été
accusée d’avoir tenté de poignarder un soldat israélien, mais des photos
qui ont été largement diffusées remettent sérieusement en question
cette version. Sur une photo, neuf soldats pointant des fusils entourent
la jeune fille gît sur le sol, couverte de sang. Les autorités ont
refusé de produire la preuve qu’elle a commis un crime.
Israa Abed, 29 ans, est un autre présumé
agresseur au couteau. En fait, cette version prête-à-l’emploi préférée
des Israéliens s’applique à tous les cas que nous allons vous soumettre
aujourd’hui. Des séquences de vidéo surveillance montrent seulement une
jeune femme terrifiée qui a paniqué lorsqu’on lui ordonné d’enlever son
voile. Elle a refusé de l’enlever, mais a levé les mains en l’air. Israa
a été abattue de quatre balles.
Fadi Mustafa Alloun Samir, 19 ans, un
autre prétendu agresseur à l’arme blanche, a été en réalité poursuivi
par un groupe de colons israéliens furieux. La police est venue pour
protéger les colons, et non pas Fadi. Les enregistrements vidéo partagés
sur des sites israéliens montrent les colons poursuivant le jeune homme
avant que les soldats israéliens lui tirent dessus.
Hadil Al Hashlamoun, 18 ans, passait un
poste de contrôle quand l’alarme du détecteur de métal s’est déclenchée.
Il y a plusieurs témoignages contradictoires quant à savoir si la jeune
fille avait un couteau ou non, mais des photos et des témoignages
démontrent clairement qu’elle ne présentait aucun risque. Alors qu’elle
était couchée sur le sol, deux soldats lui ont tiré des balles dans les
deux genoux, la cuisse droite, le bassin, l’abdomen, les deux avant-bras
et la poitrine. Comment cela peut-il être considéré comme de la
légitime défense ?
Muhammed Bassam Arusha, 25 ans, aussi
était à un poste de contrôle quand il a été tué. Les soldats ont
prétendu qu’ils avaient des photos montrant le jeune homme avec un
couteau mais ont refusé de les produire.
Tha’er Abughazaleh, 19 ans, a en effet
poignardé un soldat dans un acte de désespoir. Il aurait dû fuir et
pousser la police à lui tirer par derrière, mais des photos suggèrent
qu’on lui a tiré dans la tête, à bout portant.
Falah Hamdi Zamel Abumaria, 53 ans, a
été abattu dans sa maison quand des soldats israéliens sont venus
prendre son fils. Malgré l’histoire officielle selon laquelle le vieil
homme a attaqué les soldats, des témoins affirment qu’il essayait de
défendre son fils avec un vase. Pour cela, il a été abattu de trois
balles dans la poitrine.
« Aucune personne sensée avec un cœur ne peut lire cette liste et ne
pas sentir horrifiée et consternée » a affirmé Daniela Dönges.
« Pourtant, jusqu’à présent, Israël a échappé à toute sorte de poursuite
malgré les discours de certains. L’Observatoire euro-méditerranéen pour
les droits de l’Homme demande aux autorités israéliennes de mener une
enquête transparente sur ces meurtres à peine voilés. Mais parce que
nous ne croyons pas qu’ils vont le faire, nous appelons également le
rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires et le
rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme dans les
territoires palestiniens occupés à visiter la région pour faire leur
propre enquête. »
Source : EuroMedMonitor.org
France Palestine Solidarité
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire