lundi 11 avril 2016

El Blanco découvre l’Algérie

grande-poste-alger.jpgGilles Devers

Dans l’imaginaire d’El Blanco, les salafistes dominent le monde, à commencer par la France, où ils ont pris le contrôle de la communauté musulmane. Une assertion qui fait sourire n’importe qui connait un minimum les réalités de l’islam en France… 

Le même qui nous expliquait il y a quelques mois que le pire était l’Iran, où jusqu’à preuve du contraire, les salafistes ne sont pas trop influents… Ce à l’heure où on déniche les apprentis terroristes des boites de nuit... Mais bon, El Blanco, ce n’est qu’une affaire de mois… une grande gueule qui a tout raté, tout… alors on est déjà passé à autre chose. Sauf qu’avec l’Algérie, El Blanco se prend une jolie piqure de rappel sur que ce sont les réalités du terrain dans le monde musulman, preuves à l’appui.
La réaction algérienne est venue à propos des « panama papers », cette gluante calembredaine journalistique, une manip’  qui vise à donner un petit coup de balai dans la finance internationale pour désigner les pays « de bon genre » dans lesquels on pourra planquer son fric… sans que les données confidentielles soient balancées à la presse « d’investigation » par les services secrets.
Le Monde (Occidental) a publié en une les quatre chefs d’Etat planquant leur fric à Panama, dont Bouteflika… ce alors que le journal n’a pas publié la moindre information impliquant le chef de l’État algérien.
La presse publie ce qu’elle veut, et l’Algérie le sait très bien, mais le problème, c’est l’adhésion du gouvernement français à l’accusation, et donc le manque de considération pour le pouvoir algérien.
La société algérienne a payé cher la volonté du radicalisme, nourri par l’Arabie Saoudite, de déstabiliser le pays. Que vous aimiez ou non l’Algérie – pour moi c’est un grand Etat et un pays magnifique – elle reste l’une des rares grandes puissances africaines depuis la décolonisation à assumer une réelle indépendance. Il y a en Algérie une très grande vigilance quant aux velléités de déstabilisation du pouvoir, et le gouvernement a réagi de manière juste.
Cette publication des « panama papers », par ses méthodes et ses cibles, porte une signature, et le gouvernement français, qui a immédiatement accrédité ces informations, a fait preuve d’une volonté de nuire qu’il payera longtemps.  

Toute la presse bien-pensante a aussitôt enchaîné, pour dire qu’elle ne se rendrait pas à Alger par solidarité… Les petits blancs occidentaux, fiers d’eux-mêmes et blindés de certitudes, peuvent continuer à afficher leur suffisance… Pas de problème, nous faisons sans eux depuis longtemps, et l’absence des journalistes du Monde, de Libé ou de France-Culture, à Alger ne va pas nous traumatiser.

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