Un caissier de banque devrait avoir la capacité de communiquer efficacement avec le public. Ce sont des qualités qui rendent les clients plus susceptibles de revenir. ( Carrière et travail )
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Hier, assis j’étais devant la télé à
siroter mon repas et à bouffer des nouvelles quand brusquement apparut
un barbu demi-barbu, économiste de formation qui nous annonçait la
disparition de l’emploi de caissière. C’est assez simple, on pourra
faire toutes les transactions possibles à l’aide d’un téléphone
confondûment intelligent, car il ne ressent rien de ce que je ressens.
Du temps où je fréquentais la banque, les
caissières commençaient à être déjà stressées de voir que le nombre de
personnels ( c’est ainsi que l’on nomme les travailleurs maintenant)
rapetissait. Au début, ils étaient au moins dix. À la fin ils étaient
dix de moins. En file, on parlait du temps, des enfants, de la nouvelle
balançoire de l’école, du dernier film. C’était long… Et la file aussi.
L’action de grâce
L’action de grâce arrive bientôt. Ou la
Thanksgiving chez nos voisins du sud. C’est nous les dindes. Même si on
veut nous farcir de fils et de sans fils, d’informations à tue-tête,
tout ça coûte les yeux de la caboche. Les pauvres devront payer pour se
mettre au diapason du nouvel esclavage : c’est le divorce du je et des
autres. Désormais, il en coûtera plus cher pour s’informer, transiger,
se numériser que manger. Il faudra à tout le moins couper sur le budget
de la bouffe.
Le choix
On ne l’a pas vraiment. Les cowboys savent prendre les cerveaux au lasso et les placer dans l’enclos dudit progrès.
Un autre Nostradamus à cravate est apparu
il y a deux semaines pour annoncer que d’ici 2025 ou AU PLUS TARD 2030
50% des emplois auront disparu. Le reste suivra… Il a précisé qu’il
faudra inventer une nouvelle société qui donnera de l’argent à
ses citoyens qui ne font rien pour qu’ils puissent consommer. Ou payer
leur téléphone.
J’étais assis dans mon divan Made in
China devant ma télé japonaise, j’ai frotté mes jeans Made in Taïwan,
j’ai lancé mon stylo fabriqué encore en Chine. J’ai pris une grande
respiration.
C’est avec stupeur que j’ai constaté que
tous mes vêtements étaient fabriqués ailleurs qu’au Canada. Même le
propriétaire du dépanneur du coin de rue. Pour me sentir québécois, il a
fallu que je me déshabille au complet. J’étais nu, mais québécois,
enveloppé d’un drapeau québécois Made in India.
Une marcheuse est passée dans la rue avec
une poussette. Il était 9h30. Sans doute une autre chômeuse… Je l’ai
reconnue : c’était la gentille Carole, jadis caissière à la banque. Je
lui ai souri et lui ai fait signe avec mon drapeau. J’avais oublié que
j’étais québécois en dessous…
Zut ! Elle a garé sa poussette Made in
U.S.A. Ses yeux sont devenus grands comme des 2$ métalliques pourpres
quand ils sont neufs, canadiens.
Elle a téléphoné à la police avec son
Iphone alors que je croyais qu’elle faisait une transaction. Une
salope !… Les banques ont raison de se débarrasser d’elles. Au poste de
police, j’ai demandé de faire un appel. J’ai commandé de nouveaux
vêtements sur Ebay. En Chine. Au moins, avec le temps que ça prend, je
serai québécois pendant au 4 à 6 semaines.
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