Dans une interview à Public Sénat, Emmanuel Todd règle son compte au
« phénomène » Macron et distingue le macronisme du médiocre personnage
qui l’incarne.
Todd :
« Je me suis toujours plus intéressé au
macronisme qu’à Emmanuel Macron lui-même qui pour moi n’est qu’un
modeste inspecteur des finances. »
C’est une constante des opposants politiques que de mythifier
l’adversaire au pouvoir. Un peu comme s’il leur fallait absolument
recourir à ce biais pour valoriser leur propre combat. L’adversaire
serait dangereusement intelligent, retors, à ne surtout pas
sous-estimer. En bref, pas loin d’être carrément invincible avant, dans
le cas d’un président de la République, la date de péremption fatidique
des cinq ans.
Pourtant, il était clair dès la campagne présidentielle que le pauvre
Macron ne s’était trouvé dans la position de candidat que par défaut,
propulsé sur le devant de la scène comme un vulgaire produit marketing
par un système aux abois, désemparé par la déshérence de ceux qui
jusqu’alors assuraient la protection politique : les Républicains ex-UMP
à droite, le PS ex-socialiste à la fausse gauche.
Ne pas confondre un radeau de la Méduse et un laborieux passe-plat
Le macronisme est en l’occurrence un radeau de la Méduse monté en
toute hâte par un système ravagé politiquement pour sauver ce qui
pouvait être sauvé. Macron lui-même, et ça pète aux yeux depuis son
entrée en fonction, n’est qu’un laborieux passe-plat des financiers, des
lobbies et des fonctionnaires germanisés de Bruxelles. La bêtise de ses
interventions publiques, ses discours aussi ronflants que creux, ses
prétentions monarchiques ridicules, suffisent à classer définitivement
le personnage pour ce qu’il est réellement : un con.
On peut éventuellement comprendre que ceux qui se sont laissés aller à
voter pour un si insignifiant personnage dès le premier tour de la
présidentielle, cherchent à justifier leur choix si affligeant. On le
comprend beaucoup moins de la part de véritables opposants, sauf à
déceler chez ceux-là une soumission assez schizophrénique et inavouée à
l’autorité désignée.
Le macronisme est le réflexe de défense d’un système finissant. Mais
Macron lui-même ne vaut pas plus que le qualificatif volontairement
méprisant dont je l’ai affublé dès son intronisation : Trouducul 1er.
Sur ce, je laisse le dernier mot à Todd :
« Pour moi, Macron n’existe pas vraiment.
C’est peut-être pour ça que j’ai du mal à m’intéresser à lui. Je pense
qu’il est le rêve, éveillé ou non éveillé, des gens qui l’ont élu. »
Le Yéti
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