Antoine Manessis
Un début de journée à 4h45, 15 à 25 km de marche par jour et une paie au SMIC.
C'est le quotidien chez Vertbaudet des préparatrices de commande qui sont en grève. Environ un tiers des 200 à 250 préparatrices du site – qui compte 90% de femmes – sont entrées en grève reconductible. Après 7 semaines de grève, la direction ne bouge pas d’un pouce.
C'est donc après presque deux mois de mobilisation que les salariées grévistes de l'entreprise Vertbaudet, qui tenaient le piquet de grève, ont été agressé violemment par la police, comme toujours, au service des patrons. Une salariée, victime des violences policières, a fini aux urgences.
De plus, Mohamed, un militant et délégué syndical CGT chez Vertbaudet, en grève depuis deux mois, a été embarqué dans une voiture par plusieurs hommes. Frappé, gazé, volé puis relâché en pleine nature, il a explicitement été pris à parti pour ses activités syndicales. Il semblerait qu’on ait affaire à une milice patronale. L’agression de ce syndicaliste n’est que le point d’orgue d’une répression mise en place depuis de longues semaines. Lundi 15 mai, deux militants proches de la CGT avaient d’ailleurs été placés en garde à vue pendant plus de 24h pour avoir prétendument bloqué des marchandises sur le piquet de Vertbaudet.
Sophie Binet est venu exprimer sa solidarité aux travailleuses : "Votre combat est emblématique de la situation des femmes : des emplois précaires, des horaires impossibles, la dévalorisation des métiers féminisés… Vous représentez le cumul du mépris de classe et du sexisme", a déclaré la secrétaire générale de la CGT. Elle a annoncé qu'elle demandera à la Première ministre "de cesser toutes les poursuites contre les grévistes et d'ouvrir une médiation nationale."
La direction de Vertbaudet a réussi à remplacer les ouvriers grévistes par des intérimaires, sans que la CGT ait pu faire valoir le fait devant le tribunal. Le patron reçoit également des soutiens politiques, comme celui de Brigitte Liso, députée macroniste (Renaissance) de la quatrième circonscription du Nord. Cette dernière a déclaré, le 16 mai, que "la direction de Vertbaudet a eu pour seule priorité la recherche d’une sortie de crise", dénonçant des "élus d’extrême gauche qui instrumentalisent le ressentiment des grévistes". Tout y est : le gentil patron, les méchants députés de la France Insoumise, le "ressentiment" de ces ouvrières qui gagnent le SMIC tout de même !
Saluons ces députés insoumis, François Ruffin et Ugo Bernalicis, visés par l'élue patronale-macroniste, et qui sont passés sur le piquet pour apporter leur soutien aux travailleuses et aux travailleurs en lutte pour le salaire et la dignité.

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