Les Soulèvements pour la vie

Antoine Manessis

Les Soulèvements de la Terre regroupe des écologistes anticapitalistes.

Menacés de dissolution par Gérald Darmanin, le mouvement a reçu le soutien de nombreuses personnalités et continue ses actions.

Face aux menaces que le capitalisme fait peser sur l'existence des humains, du vivant, face à l'inaction des pouvoirs et à leur complicité consciente avec les classes dominantes.

Face à l’accaparement des biens communs par la classe capitaliste, la marchandisation et la privatisation de ces communs pour en tirer un profit qui se paye par la destruction de la vie et la mort.

Face à la poursuite d'une politique d'anéantissement des humains, de leurs cultures de leurs mode de vie, démarrée en Angleterre il y a quelques siècles avec le mouvement des enclosures, poursuivie par la pillage implacable des peuples colonisés (les êtres humains avec l'esclavage et les richesses), et qui, à présent, se traduit par la main basse sur les ressources en eau par l’agriculture industrielle capitaliste (les mégabassines, inaugurées aux États-Unis, avec les résultats catastrophiques que l'on sait en Californie ou en Espagne).

Face à une répression militaro-policière déchaînée par un pouvoir politique dont la base de masse se réduit chaque jour davantage puisque le consentement des dominés ne va plus de soi face aux résultats concrets d'un système capitaliste incapable de dépasser ses contradictions. 

Face à la criminalisation stupide et absurde des Soulèvements de la Terre et de tout ceux qui se battent contre le capital et pour la vie, Darmanin étant allé jusqu'à traiter les opposants à la mégabassine de Sainte- Soline "d'écoterroristes" alors que deux manifestants avait été dans le coma et un pronostic vital engagé et que l'on comptait 200 blessés dont 40 gravement. Si terreur il y a, elle fut du côté du pouvoir et des ses forces armées.

Les forces qui luttent pour l'émancipation ne peuvent que soutenir les Soulèvement de la Terre et ceux qui, comme ces militantes et ses militants, combattent en situation de légitime défense contre les causes et les effets du capitalisme néolibéral.

Ces mouvements ne sont pas homogènes, différentes composantes les animent. Et l'on peut tout à fait légitimement critiquer telle ou telle position de telle ou telle de ses expressions ou visions politiques. Il nous semble que le "localisme", le "municipalisme" sont de ces conceptions critiquables. Le zadisme généralisé, quels que soit ses mérites, ne nous semble pas être une stratégie politique pour le mouvement populaire. Le phalanstère n'est pas l'énigme résolue de l'histoire.

Il reste que l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'a pas été construit et cela grâce à l'action courageuse et inédite des zadistes. Nous ne pouvons pas ne pas souligner cela quand les victoires du mouvement populaire ne sont pas si nombreuses...

Antoine Manessis