jeudi 25 avril 2024

La riposte unitaire des gauches est indispensable. Nécessaire. Urgente.

Antoine Manessis

Le 23 avril, on apprend  que c'est au tour de Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire de la France Insoumise-NUPES à l'Assemblée nationale, d'être convoquée par la police dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme". 

Mathilde Panot a bien fait l'objet d'une plainte de la part de l'Organisation juive européenne (OJE). Une organisation sioniste de soutien à la colonisation et l'occupation  Israélienne, aux crimes de guerre et crimes contre l'humanité du gouvernement fasciste de Netanyahou, une organisation qui calomnie et insulte les anti-sionistes en les amalgamant mensongèrement aux anti-sémites.

Faut-il préciser une fois encore devant les faussaires et les négationnistes que nous, NBH, considérons l'anti-sémitisme comme un délit criminel comme tous les racismes.

Un sénateur LR (droite extrême),Stéphane Le Rudulier, a pour sa part rappelé avoir saisi la justice "contre plusieurs élus LFI."

Mathilde Panaud alerte solennellement : "C'est une instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques. C’est la première fois dans toute l’histoire de la Vᵉ République qu’une présidente d’un groupe d’opposition à l’Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave", a déclaré la députée. Ajoutant "Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit ne nous empêchera de protester contre le génocide en cours du peuple palestinien".

Jean-Luc Mélenchon a réagi : "Les associations amies de Netanyahou osent porter plainte contre la présidente de notre groupe parlementaire à propos de son communiqué du 7 octobre. Comme les interdictions de conférences et les condamnations de syndicalistes ont pu se faire sans trop de solidarité, comme certains médias ont concentré leurs coups sur nous sans opposition, l'extrême-droite avance. Les associations amies de Netanyahu osent porter plainte contre la Présidente de notre groupe parlementaire à propos de son communiqué du 7 octobre. La police convoque sans état d'âme à tour de bras une liste que l'on dit très longue. Toute la sphère politique et intellectuelle anti génocide est menacée. Un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie. On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi : protéger un génocide !"

Sandrine Rousseau commente : "Apologie' ? Tout cela devient lunaire. Si ce n’était dramatique, nous pourrions en rire".

Entre les interdictions de conférences et de réunions de la FI, de manifestation pour la paix et le cessez-le-feu en Palestine, la convocation des Insoumises Rima Hassan et, depuis ce jour 23 avril, Mathilde Panaud pour "apologie du terrorisme", la convocation sous le même prétexte de Philippe Poutou et Anasse Kazib et de l’interdiction par le préfet de police de Paris, le macroniste Laurent Nunez, (finalement cassée par la justice) de La Marche contre le racisme, l'islamophobie et pour la protection de tous les enfants du 21 avril, les poursuites contre des militants responsables de la CGT dont l'un, secrétaire départemental de la CGT du Nord, a été condamné à un an de prison avec sursis, de plus en plus nombreuses sont les voix qui s’élèvent contre le recul des libertés démocratiques, sur fond de agressions, calomnies, insultes, amalgames des droites, liées à l’expression de la solidarité au peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie. 

Face à cette situation de plus en plus préoccupante et menaçante, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, a lancé un appel à toutes les forces de gauche à s’unir "contre le cours répressif"." Pourquoi ne pas organiser ensemble un grand meeting unitaire de la gauche sociale et politique contre le cours répressif qui nous menace tous ? Pourquoi ne pas afficher cette large unité même dans une période électorale ? Le sursaut ou la routine qui risque de nous engloutir ?"

Plusieurs parlementaires de gauche ont salué l’initiative. « Les libertés publiques, syndicales, démocratiques, valent bien que nous fassions cause et tribune communes pour quelques heures », a déclaré le député écolo Benjamin Lucas. « Faisons-le, oui », a aussi approuvé Sandrine Rousseau, tout comme la présidente du groupe écolo à l’Assemblée,  Cyrielle Chatelin.

"Devant les menaces sévères contre nos libertés publiques, il est urgent de créer un front populaire large avec syndicats, militants associatifs et élus !" a répondu Manon Aubry tête de liste de la FI aux Européennes. "Une nécessité évidente", estime quant à lui Éric Coquerel, président Insoumis de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale. Clémentine Autain députée FI dit "oui !" à la proposition, ajoutant "Cette ambiance de maccarthysme du XXIe siècle est intolérable." Le maire de Trappes et coordinateur national de Génération.s, Ali Rabeh, souscrit également à l’initiative.

Sous une forme ou une autre, sous plusieurs formes d'ailleurs, au sommet et à la base, il est évident qu'une riposte unitaire des gauches, politique, syndicale et associative, pour la défense des libertés dans notre pays est indispensable. Nécessaire. Urgente. Depuis des mois, et particulièrement depuis l'approfondissement de la crise au Proche-Orient, une vaste campagne visant en priorité la France Insoumise mais aussi toute la gauche se développe visant à criminaliser la solidarité internationale et à l'amalgamer, ce qui est particulièrement abjecte, à l'anti-sémitisme.

Cette vaste opération va de l'extrême-droite à certains éléments troubles d'un gauche bourgeoise et macron-compatible. Macronie, LR, RN et leurs chiens de garde se sont lancés dans cette véritable conspiration politique, médiatique et idéologique.

La riposte de la gauche à ce 6 février rampant doit être à la mesure du danger. Car c'est le néo-fascisme qui profitera la plus de cette ambiance délétère et liberticide que les forces bourgeoise du capital instaurent dans notre pays.

Unissons -nous pour la liberté, l'égalité et la fraternité.

Antoine Manessis

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