Attal supprime la flamme mais n'éteint pas le feu

Antoine Manessis

La flamme olympique devait passer en Nouvelle-Calédonie. Au passage à Nouméa le public était convié par le comité des jeux de Paris 2024 pour "une haie d’honneur géante avant que le chaudron ne soit allumé".

Mais le chaudron s'est allumé sans flamme olympique mais du fait de la politique autocratique et colonialiste d'Emmanuel Macron. Un feu qui a fait six morts dont trois jeunes Kanak.

Du coup le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé l'annulation du passage de la flamme en Kanaky-Nouvelle-Calédonie.

Est-ce une punition, une précaution, en tous les cas le gouvernement confirme qu'il ne maitrise rien et que la juste colère du peuple kanak est une braise qui n'est pas prête de s'éteindre. L'Etat d'urgence, le RAID et le GIGN ne sont pas les réponses qu'attend un peuple en lutte pour son indépendance. Sans compter que cette histoire de flamme, avec son décorum de péplum ringard, est une invention du sympathisant fasciste Pierre de Coubertin  et n'a aucune racine dans les jeux de la Grèce antique.

Et aujourd'hui c'est une arnaque pour enrichir les organisateurs et les sponsors. À 180 000 € le ticket d’accueil, sans compter les coûts des animations annexes et de sécurité, les collectivités ont de quoi s’interroger…un événement qui consiste à sortir la flamme de temps en temps de son camion pour la faire parader autour des logos des multinationales...les habitants de Kanaky-Nouvelle-Calédonie ne perdent vraiment rien. En Isère par exemple, le Conseil départemental a fort justement refusé le racket olympique. La flamme ira se faire voir ailleurs...

Et si Gabriel Attal, après avoir épargné à l'île du Pacifique le passage ridicule et coûteux de la flamme olympique, veut éteindre le feu politique et social en Kanaky, il lui faudra abandonner le dégel du corps électoral...

...et se mettre autour d'une table pour négocier avec les indépendantistes, sans Etat d'urgence, sans soldats ni gendarmes et sans diktat colonial. 

Antoine Manessis