mardi 9 juillet 2024

Après le revers pour l’extrême-droite, arracher nos revendications dépendra de nos luttes

Révolution Permanente

Avec le nouveau front populaire en tête et le RN relégué à la troisième position, le second tour des législatives a créé la surprise. 

Si l’extrême-droite échoue une troisième fois à conquérir le pouvoir, seules les luttes du monde du travail, de la jeunesse et des quartiers populaires permettront d’arracher nos revendications et de la faire reculer durablement.

Dimanche soir, c’est le scénario que personne n’envisageait qui s’est finalement imposé, à l’issue d’un second tour marqué par une forte participation. Sur fond de retour en force de la tripolarisation, le bloc de gauche (182 députés) arrive finalement en tête juste devant la macronie (168), reléguant l’extrême-droite (143), donnée grande vainqueur ces dernières semaines, en dernière position, bien qu’elle obtienne un nombre record de députés. De son côté, la droite traditionnelle se maintient avec 60 députés.

Comme les milliers de personnes rassemblées à Paris, place de la République, à Lyon ou à Marseille ce dimanche soir, nous ne pouvons que nous réjouir de l’énorme revers pour le parti de Le Pen et Bardella, mais aussi des défaites de figures aussi réactionnaires que Nicolas Dupont-Aignan, Grégoire De Fournas ou d’un soutien au génocide en Palestine comme Meyer Habib. Malgré sa dynamique indéniable et son ancrage croissant, l’extrême-droite échoue une troisième fois depuis 2017 dans la dernière ligne droite, alors que l’entre-deux tours a jeté une lumière crue sur sa capacité à renoncer à toute promesse sociale ou sur les profils brutalement racistes, islamophobes et antisémites de nombre de ses candidats.

Cependant, le revers de l’extrême-droite est d’abord lié à la résurrection du « front républicain » après des années d’affaiblissement. Tout en freinant la dynamique du RN, cette politique a permis de réhabiliter à gauche certains des artisans de son ascension, à l’image de Gérald Darmanin ou de François Hollande, tous deux réélus. Si Macron est plus affaibli que jamais, la majorité présidentielle, comme Les Républicains, sauve les meubles alors qu’elle était menacée d’effacement.

Dimanche soir, c’est l’indétermination qui prédomine. En l’absence de majorité absolue, les accords d’appareils se préparent pour déterminer qui gouvernera dans une situation de crise profonde, marquée par la pression des marchés et les tendances à la guerre en Europe. Face aux tambouilles politiciennes à venir, les électeurs de la gauche ne doivent avoir confiance qu’en leurs forces et dans les armes du monde du travail. Aucun gouvernement, même « de gauche », ne sera en mesure d’améliorer nos vies, dans le cadre d’une Vème République qui offre de larges pouvoirs au Président.

Face à Macron et à l’extrême-droite, seules les luttes des travailleurs, de la jeunesse et des quartiers populaires peuvent permettre d’obtenir les revendications essentielles qui ont été au cœur des débats de la campagne à gauche : l’abrogation de la réforme des retraites et la retraite à 60 ans, l’augmentation du SMIC et de tous les salaires, leur indexation sur l’inflation, la fin des mesures autoritaires et racistes. C’est aussi en construisant des mobilisations capables d’arracher un tel programme qu’il sera possible de faire reculer l’extrême-droite durablement. Les directions du mouvement ouvrier, à commencer par la CGT, doivent se mettre à la tête de ce travail, en cessant de se subordonner à la gauche institutionnelle.

Une politique indépendante des appareils de la gauche et du régime sera décisive pour défendre les intérêts de notre classe dans une situation nationale et internationale remplie de dangers. Elle est indissociable de la construction d’une véritable alternative politique révolutionnaire, ancrée dans le monde du travail, les lieux d’étude et les quartiers populaires.

Révolution Permanente

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