Enzo Tresso
Elu grâce aux voix de la gauche, Darmanin tente déjà d’organiser une coalition avec la droite.
Aux côtés du ministre de l’intérieur, l’ancien premier ministre, Edouard Philippe a également fait part de sa volonté de construire un « bloc central », à défaut d’une nouvelle majorité présidentielle. Artisan de la campagne des législatives du macronisme au premier tour, Edouard Philippe avait milité pour des désistements ciblés (65 au total) dans les circonscriptions où le candidat en tête appartenait à LR ou au PS, actant la mort de l’ancienne majorité et la nécessité d’élargir les positions au centre.
Fort de 25 députés, le groupe Horizon est ainsi concurrencé par le nouveau groupe LR (45 députés) qui, amputé de la frange sécessionniste emmenée par Ciotti sur les bancs du RN, occupe désormais sensiblement le même créneau politique que lui. Du côté du Modem, second allié du macronisme, Bayrou regarde également à droite, considérant que le vote de barrage dans les circonscriptions où le NFP s’était qualifié au second tour, n’était en aucun cas un accord de programme et qu’une majorité demeure de toute manière « inenvisageable ».
Des dissonances se font cependant entendre. Sacha Houlié, ancien président de la commission des Lois, déclarait ainsi sur X, dimanche soir, que « la France a aussi un nouveau visage et de toute évidence la sociale démocratie a une place essentielle dans la vie politique de notre pays. J’en tirerai les conséquences ». C’est également le cas de Clément Beaune qui, dans un tweet lapidaire, semble également tenter de rallier une partie de la gauche social-libérale : « 3 mots-clés pour bâtir la suite, aujourd’hui et demain : COALITION, PROPORTIONNELLE, SOCIAL-DÉMOCRATIE ».
Le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné exclut de même toute forme d’alliance avec LFI tout en maintenant ouverte la possibilité d’un accord avec certaines composantes du NFP : « Il est évident que Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne peuvent pas gouverner la France. Or il faudra une majorité à la France ». Pour cette frange, l’hypothèse de construire un « groupe progressiste » qui investirait l’espace entre la gauche et le bloc central apparait tentante. Le macronisme, qui a perdu 95 sièges, et se retrouve sans position majoritaire, hésite sur la marche à suivre. Si l’idée d’un rapprochement à gauche fait son chemin, la majorité des ténors du macronisme regarde du côté de LR. Cette orientation pourrait se confirmer.
Au-delà de la « victoire » du Nouveau Front Populaire, l’Assemblée Nationale penche en effet sensiblement à droite.
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