samedi 27 juillet 2024

« Pas de treizième mois, pas de JO » : débrayage pour les salaires à l’hôtel du Comité Olympique

Cathu Isnard

Les travailleurs de l’hôtel de luxe privatisé à grand frais par le Comité International Olympique ont débrayé jeudi pour exiger des augmentations de salaires dans le cadre de leurs NAO.

Jeudi matin, les travailleurs de l’Hôtel du Collectionneur, le cinq étoiles entièrement privatisé par le Comité International Olympique pendant les JO, se sont mis en grève pour exiger des augmentations de salaires dans le cadre de leurs Négociations Annuelles Obligatoires (NAO).

Alors que la direction ne veut rien lâcher, une trentaine de grévistes ont débrayé de 7h à 9h30, à la veille de la cérémonie d’ouverture. Joint par Révolution Permanente, Loris Toufanian, le délégué CGT de l’hôtel, explique : « il n’y a pas eu d’augmentations de salaire depuis sept ans, alors que c’est un des hôtels les plus rentables de Paris. En plus, l’hôtel s’est servi de la fermeture du covid pour revenir sur tous les accords d’entreprise : plus de 13eme mois, plus de jours de congés pour les enfants malades, etc. Un plan de licenciement de 92 personnes attise également la colère. ». C’est le quatrième débrayage de ce genre depuis le début des NAO, en juin.

9,5 millions d’euros de dividendes ont été versés l’année dernière. Le coût astronomique de la privatisation (22 millions d’euros), et donc les profits-monstres à venir, attisent logiquement la colère. « Nos revendications coûteraient annuellement 1 million à l’employeur, donc un vingtième du montant du contrat des JO. », explique Loris Toufanian.

Le débrayage avait également pour but de lutter contre l’interdiction de pénétrer dans les locaux qui vise le délégué syndical. Il a en effet été privé de l’accréditation de la CIO nécessaire pour accéder au site, et ne peut plus se rendre sur son lieu de travail alors même que les NAO continuent. «  Je redeviens une menace parce qu’on est en pleine NAO. Leur objectif c’est d’essayer de casser le mouvement, ils s’attaquent à moi pour s’attaquer à tous les travailleurs.  », dénonce Loris Toufanian. Une répression syndicale scandaleuse, permise par l’ensemble des instruments sécuritaires déployés à l’occasion des Jeux Olympiques et face à laquelle les travailleurs de l’Hôtel du Collectionneur ont eu la meilleure des réponses.

Les travailleurs du site ont envoyé un ultimatum à leur patron et attendent des propositions lundi, date à laquelle le mouvement pourrait reprendre. Après les artistes-interprètes de la cérémonie d’ouverture qui se sont mobilisés pour leurs salaires et leurs conditions de travail, les travailleurs de l’hôtellerie sont plus que jamais légitimes à relever la tête et à imposer par la grève, et s’il le faut pendant les JO, les justes rémunérations qu’ils méritent. 

D’autant plus face à des patrons qui se gavent sur l’évènement et en profitent pour réprimer les militants syndicaux.

Révolution Permanente

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