jeudi 15 août 2024

Connaissez-vous nos riches ?

Bernard Gensane

Comme tous les ans, Challenges publie le classement des 500 familles les plus riches de France. Leur fortune s’élève à 1228 milliards d’euros et a été multipliée par 3,1 en 10 ans. N'est pas pris en compte le patrimoine immobilier.

 

Depuis François "I am mot dangerous" Hollande et son successeur, le boy de Rothschild, les riches ne se cachent plus (Challenges ne publie pas son étude sans leur assentiment, voire leur aide), les riches s'affichent, montrent leurs manoirs, leurs avions privés, leur yachts. Contrairement à ce qu'affirmait le menteur Hollande, les riches ont un visage et une adresse.

Sur les 500 plus riches Français, plus de la moitié sont des héritiers directs de leurs groupes. Challenges s'efforce, malgré tout, de nous faire croire qu'ils ont quand même bien du mérite. Il n’y a pas un seul portrait de grande fortune qui n’évoque pas les enfants et la façon dont ils se préparent à hériter de l’empire paternel ou grand-paternel. Les héritiers Arnault ont été lancés à la tête d’une filiale de LVMH à peine leurs études terminées : Jean, 25 ans, est devenu directeur marketing et développement des montres. En bonne logique car il est un commerçant dans l’âme, passionné d’horlogerie”. Frédéric, 28 ans, s’est hissé par la seule force de son poignet, assurément, au rang de PDG de la division montres de LVMH. Antoine, 47 ans, dirige la communication de tout le groupe tandis que Delphine, 49 ans, dirige la maison Christian Dior, qui appartient à LVMH. 

Qu'apportent ces héritiers à leurs groupes ? Pas grand chose, selon Challenges. La famille Peugeot est actionnaire du groupe automobile Stellantis, multinationale italo-franco-étasunienne de droit néerlandais (marques Peugeot, Renault, Citroën, Opel, Chrystel…) à hauteur de 7% (contre 14% pour Agnelli). On connaît son rôle capital depuis 200 ans dans l'industrie française. Les Peugeot ont touché 540 millions d'euros au titre de l'actionnariat en 2023. Cela ne les a pas empêché de racketter leurs propres entreprises à hauteur d'un million d'euros par an pour qu'elles puissent utiliser leur nom.

Challenges ne sait plus par quel bout prendre les Peugeot. Il concède que la famille fait partie des principaux actionnaires du groupe d’EPHAD privés Orpéa, celui-là même dont la maltraitance envers ses résidents a été révélée en 2022, ainsi que ses manquements dans la gestion du personnel et un usage abusif de fonds publics. Excusez du peu ! Ah, se faire de l'argent avec la souffrance et la détresse de nos anciens ! Très endetté, le groupe s'est rebaptisé Emeis pour marquer "une nouvelle étape de sa refondation". La prochaine fois que j'aurai des problèmes financiers, je changerai de nom, moi aussi. Comme le docteur Petiot. Le nom de la famille en est sorti quasi immaculé, surtout grâce à la communication de l'agence Image 7, fondée par Anne Méaux figure aussi discrète qu'influente de la droite extrême et de l'extrême droite.

Challenges nous en dit beaucoup sur les irrégularités, les manquements à la loi commis par nos riches. Le patron de SFR, Patrick Drahi, de nationalités israélienne, française et portugaise (patrimoine 8,65 milliards d'euros, selon le magazine), est poursuivi par le fisc suisse. Ce partisan d'une réduction de nos congés payés, au nom de la compétitivité, naturellement, cet homme le plus riche d'Israël, est accusé par l'administration fiscale de Genève de cacher son véritable lieu d'habitation afin de bénéficier d'avantages fiscaux. Le fisc genevois voudrait récupérer 7,5 milliards d'euros pour des impôts non payés entre 2009 et 2016.

Vincent Bolloré, huitième fortune française (8 milliards d'euros) est un spécialiste des attaques en diffamation contre les médias. La justice donne généralement tort à cet utilisateur compulsif de l'ignoble procédure bâillon. Il est toujours en procès en Afrique alors qu'il a vendu toutes ses activités logistiques et portuaires pour se débarrasser de ses possessions problématiques.

En France, les conflits d'intérêts n'étouffent pas tous nos riches. La ministre Agnès Pannier-Runacher, boyesse du boy de Rothschild, qui voulait nous faire travailler plus pour rattraper le temps perdu pendant la crise du COVID, est la fille de Jean-Michel Runacher, ancien dirigeant du groupe pétrolier Perenco. Il créa en 2016 la société Arjunem pour transmettre une partie de son patrimoine à ses petits-enfants. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique n'apprécia pas : "l'absence d'obligation déclarative ne dispense pas le responsable public de veiller à prévenir et faire cesser les situations de conflits d'intérêts qui naîtraient d'autres intérêts indirects détenus, tels que l'activité des enfants ou d'autres membres de la famille". Perenco est une habituée des actions en justice. Elle a été poursuivie pour préjudices écologiques. En 2019, elle a refusé l'entrée des son siège à un huissier de justice : "Je ne vous donnerai rien, je ne vous laisserai pas faire votre mission", déclara le directeur juridique de la firme. 

L'ancien secrétaire d'Etat, Cédric O, a tranquillement piétiné les recommandations de la HATVP qui lui avait interdit de réaliser toute démarche auprès de ses anciens ministères.

La Macronie est un royaume hors-la-loi qui n'a cessé de bénéficier d'importants privilèges fiscaux. Pas suffisants, cela dit. Pierre-Edouard Sternin, milliardaire catholique intégriste au beau sourire, s’est exilé fiscalement lorsque François Hollande est arrivé au pouvoir. Il a décidé de verser les 300 000 euros économisés aux causes qu'il avait choisies. Il a ainsi financé une association qui vise à la “prévention des ruptures conjugales” et qui est présidée par un homophobe et anti-avortement notoire. 

N'oublions pas que lorsqu'un (un seul) contribuable est défiscalisé, fait l'objet d'un avantage fiscal quelconque, c'est l'ensemble des contribuables qui raque, qui paye le cadeau.

Bernard gensane 

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