vendredi 4 mars 2011

L’incroyable hold-up !

Gardarist

4 589 milliards d’aide publique ont été injectés en Europe dans le système financier et bancaire pour qu’il survive à la crise !

Cette information, révélée par Arnaud Montebourg dans un entretien sur BFM-TV[1], m’indigne. Elle s’affiche quelques jours après celle divulguée par la Confédération syndicale Force Ouvrière indiquant que 25% de travailleurs gagnent moins de 750 euros par mois, soit plus de 6,25 millions de travailleurs en France.[2]

D’un côté les nantis, (ne confondez pas avec les fonctionnaires), ceux qui veulent assurer leur surnuméraire, celui de leurs enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants, et de l’autre les plus de 10 millions de Français qui galèrent pour trouver un boulot, un toit, ou pour manger, lorsque ce n’est pas tout à la fois.

Nos dirigeants nationaux seraient bien inspirés de ne pas trop vanter les mérites de la démocratie en marche dans les pays du Maghreb, lorsqu’en Europe ils s’assoient sur le vote des Français[3], des Irlandais et de tous les européens.

Dès avant le vote du 29 mai 2005, au vu du comportement de la classe dirigeante, Anne-Marie Le Pourhiet[4] a pu se demander si nous n'allions pas vers une forme de « post-démocratie ». « Ce mépris inouï de la démocratie est d'autant plus provocant que l'on se pique de donner des leçons aux Etats candidats en les soumettant à d'humiliants examens de passage. A quoi sert-il d'élire démocratiquement un parlement national dont la tâche ne se borne plus qu'à transposer les directives élaborées par des instances oligarchiques ? »[5]

La course aux profits devient le seul objectif. En vingt ans la part des salaires dans le produit intérieur brut français a baissé de 9,3 %. Cette affirmation vient d’un article de la Banque des règlements internationaux (BRI), une institution qui réunit chaque mois à Bâle (Suisse), les banquiers centraux afin de « coordonner les politiques monétaires et d’édicter des règles prudentielles ». Ce n’est pas vraiment un repaire de marxistes.

Le produit intérieur brut de la France, soit le total des richesses produites en une année, s’élève en 2009 à plus de 1 800 milliards d’Euros. C’est donc un pays riche. Lorsque ces économistes disent que la part des salaires dans cette richesse a perdu 9,3%, il s’agit de 167 milliards qui sont passés de la poche des salariés dans celle des banquiers, fonds de pensions, etc.

Lorsqu’on veut s’attaquer au système, une grande confusion est entretenue par les profiteurs et les professeurs d’économie orthodoxe. Ils veulent imposer la pensée selon laquelle, lorsqu’on s’attaque aux riches, on s’attaque aux entreprises. Or il n’y a rien de plus faux. Les riches actuels, sont les prédateurs des entreprises et du monde du travail. D’ailleurs n’est-ce pas aujourd’hui la bourse qui impose la cadence alors qu’elle a été créée pour aider l’entreprise et son investissement ?

C’est un système mafieux qui est entretenu par les partisans de la mondialisation, de la concurrence libre et non faussée, par ceux qui nous expliquent que la libéralisation des marchés est un bienfait tout en augmentant de 20% le prix du gaz et de l’électricité libérés !

C’est donc un choix politique du gouvernement actuel et de sa bande de supporters qui font payer la crise à ceux qui en ont le moins !

Enfin il est un fait qui doit nous rassurer. Les Tunisiens, les Égyptiens et tous les habitants des pays du Maghreb ne se battent pas pour imposer l’islam, mais pour conquérir leur liberté, un emploi et un revenu décent !

Ne nous trompons pas de cible !

C’est une lutte internationale qui est le fruit d’un mal international. La mondialisation des pertes et la concentration des profits.

Et si nous prenions le chemin de la Bastille ?

Notes

[2] FO hebdo février 2011 repris dans Marianne du 3 février 2011

[3] Votre traité constitutionnel Européen : Résultat du Congrès (sénateurs et députés) : 560 pour, 181 contre et 167 abstentions ce qui ne correspond en rien au 55% de votes contre exprimés par les Français le 29 mai 2005.

[4] Anne-Marie Le Pourhiet-politologue - Professeur de Droit Public à l'université Rennes-I. Le Monde - 12 mars 2005

[5] Le Monde du 11 mars 2005-Qui veut de la post-démocratie ? par Anne-Marie Le Pourhiet - Professeur de Droit Constitutionnel.

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