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La photo ci-dessous est tirée d’une
vidéo, que l’on pourrait appeler la « vidéo officielle », qui va permettre
l’intervention américaine et tout ce qui s’en suit. Dans la vidéo qui a fait le
tour du monde (c’était bien son but, non?), un comédien jouant le rôle du chef
des bandits avec tout l’accoutrement du parfait terroriste fait son numéro. Mais
si je parle de cette mascarade, c’est qu’il y a quelque chose de visuellement
insolite dans cette vidéo, détecté par l’œil averti de notre ami Byblos, c’est
la profession de foi musulmane (Il n’y a de divinité que Dieu) écrite en arabe
sur la banderole en haut de l’écran. Où est le problème, direz-vous? Le
problème c’est que, si les lettres sont bien en arabe, leur calligraphie est …
hébraïque. Ça, Michelle Obama ne pouvait pas le savoir. Quoique… son mari
n’a-t-il pas appris le coran quand il était gamin ?
Quelques jours seulement après avoir plus ou
moins contraint le président Goodluck Jonathan à accepter contre son gré l’«
aide » américaine pour le sauvetage de 223 lycéennes captives du groupe
d’insurgés islamistes Boko Haram, le gouvernement Obama effectue des vols de
surveillance au-dessus du Nigeria.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney
a dit que la totalité, à l’exception d’un seul, des 27 membres de l’équipe de
conseillers et du personnel de sécurité, ont installé un bureau dans la capitale
d’Abuja pour superviser les opérations au Nigeria. Les membres sur place
comprennent cinq responsables du Département d’Etat, dix planificateurs et
conseillers du Pentagone, sept soldats du commandement pour l’Afrique et quatre spécialistes du FBI en matière de
récupération de personnes victimes d’enlèvement.
« L’ampleur de cette aide a été définie et elle
comprend une assistance militaire et juridique, une assistance consultative tout
comme un soutien en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, » a dit Carney.
Retrouver les lycéennes ne sera pas facile, vu
que les forces américaines devront fouiller une zone de la taille de la Nouvelle
Angleterre, a-t-il dit. Il a signifié par là que les forces américaines étaient
là pour rester et seraient probablement augmentées.
La signification de « conseillers américains »
est rapidement devenue évidente. Faisant référence à la suggestion faite par le
dirigeant de Boko Haram selon laquelle le groupe négocierait contre une rançon,
l’échange de prisonniers ou quelque autre arrangement, la porte-parole du
Département d’Etat, Jen Psaki, a dit que le gouvernement Obama refuserait de
payer la rançon pour certaines ou toutes les filles, bien que la décision
relevait du gouvernement nigérien. « La politique des Etats-Unis… est de refuser aux ravisseurs le bénéfice de
leurs actes criminels, dont les rançons et les concessions, » a-t-elle dit.
Jonathan a consciencieusement suivi la ligne
indiquée et refusé tout arrangement avec les ravisseurs.
Son gouvernement et sa clique de riches partisans
sont tellement méprisés qu’Abuja n’a que peu d’emprise véritable sur de vastes
pans du pays. Le Nord-Est musulman se trouve en état d’urgence depuis un an et
l’armée n’a pas réussi à vaincre l’insurrection de Boko Haram. Dans la région du
delta du Niger au Sud-Est, 10 pour cent au moins de la production pétrolière
sont perdus par suite de vol et d’approvisionnement illégal à une échelle
industrielle.
Le président a ignoré le rapt des filles pendant
trois semaines puis a ensuite rejeté la faute sur leurs parents pour n’avoir pas
fourni suffisamment d’informations sur leur identité. Lorsque les manifestations
ont éclaté au motif que rien n’était fait pour obtenir la libération des filles,
l’épouse du président, Patience Jonathan, a ordonné l’arrestation de deux
dirigeants des protestations, les accusant d’appartenir à Boko Haram et d’avoir
monté de toutes pièces l’article sur l’enlèvement dans le but de discréditer le
gouvernement.
Dans une situation où le gouvernement du Nigeria
est chancelant, les Etats-Unis ont, à toutes fins utiles, pris en charge la
gestion du pays et la recherche des lycéennes offre un prétexte bien commode. La
présidence de Jonathan ne durera que tant qu’il appliquera les dictats de
Washington.
La Grande-Bretagne, la
France, le Canada, la Chine et Israël ont envoyé des équipes de spécialistes
et de l’équipement pour faciliter les recherches.
Le président français, François Hollande, a
profité de l’occasion pour réclamer la tenue d’une réunion au sommet sur la
sécurité en Afrique occidentale en se concentrant sur Boko Haram et qui devrait
se tenir ce week-end à Paris. Cette réunion comprendra probablement les
dirigeants du Nigeria et d’au moins quatre pays voisins: le Tchad, le Cameroun,
le Niger et le Benin.
Le déploiement de forces occidentales constitue
une escalade significative de l’intervention militaire en cours effectuée par
Washington et ses alliés en Afrique, de l’Afrique du Nord et de l’Est à la Corne
de l’Afrique et au Sahel, jusqu’à l’Afrique occidentale riche en pétrole.
Le but de ce « pivot vers l’Afrique » est de
s’emparer des vastes ressources minérales et énergétiques du continent face à la
concurrence de la Chine qui a dépassé les Etats-Unis en tant que principal
partenaire commercial de l’Afrique.
La mobilisation d’une entreprise néocoloniale
dans un pays qui a dépassé l’Afrique du Sud pour devenir la 27ème
plus grande économie du monde a été légitimé par une campagne médiatique sociale
internationale menée par les médias sur le hashtag # (mot clé) BringOurGirlsBack
(Ramenez nos jeunes filles). Elle a reçu un bon coup de pouce du Forum
économique mondial sur l’Afrique qui s’est tenu la semaine passée à Abuja, où
les grands patrons milliardaires africains et les PDG des gigantesques sociétés
transnationales et des institutions financières se sont côtoyés.
Leur programme est tellement hostile à l’égard
des grandes masses de la population que les commerces et les établissements
scolaires ont été fermés dans la capitale et que leurs hôtels et leurs lieux de
rencontre ont dû être protégés par 6.000 agents de sécurité dont certains
étaient venus des Etats-Unis.
Un soutien non négligeable pour le forum est venu
de la conférence des femmes entrepreneurs qui se réunissait au même moment à
Lagos. Des féministes bien connues et certaines des plus puissantes femmes du
monde dans les médias, la mode, les affaires et la politique étaient présentes.
Leur rôle était d’utiliser les questions de genre pour promouvoir les intérêts
prédateurs de l’impérialisme américain en exigeant une intervention
internationale, c’est-à-dire une action militaire pour obtenir la libération des
filles.
À Washington, les membres féminins du groupe de
délégués noirs du congrès ont tenu une conférence de presse pour dénoncer les
actions de Boko Haram et exiger le retour des lycéennes dans leur famille.
La campagne a atteint son paroxysme lorsque le
président américain Barack Obama a passé son émission radiophonique hebdomadaire
à la première dame Michelle qui a prononcé des inepties en disant que : « Dans
ces filles, Barack et moi voyons nos filles. Nous voyons leurs espoirs, leurs
rêves et nous ne pouvons qu’imaginer l’angoisse que ressentent leurs parents en
ce moment. »
Les Obama sont très sélectifs dans leur angoisse.
Selon l’UNICEF, quelque 4,7 millions d’enfants au Nigéria en âge d’entrer à
l’école primaire ne vont pas à l’école et il n’est pas rare de voir une centaine
d’élèves par enseignant, ou d’élèves assis sous les arbres devant le bâtiment de
l’école parce qu’il n’y a pas assez de salles de classe. Dans certains des Etats
au Nord du Nigeria, la proportion des filles par rapport aux garçons est de
moitié ou du tiers.
Parallèlement aux 16.000 millionnaires du
Nigeria, le taux de chômage officiel était en 2011 de 23 pour cent, tandis que
quelque 70 pour cent de la population vivait sous le seuil de pauvreté en
2010.
La rengaine « humanitaire » a été reprise et
amplifiée par les grands groupes de médias au nom de Washington et du droit du
patronat de piller les ressources de certains des peuples les plus pauvres de la
planète. De telles campagnes sont devenues un moyen privilégié pour légitimer
les guerres en faveur d’un changement de régime et pour venir à bout de
l’opposition de masse de l’opinion publique au colonialisme.
L’indignation morale présente des similitudes
frappantes avec la campagne #Kony2012 pour la capture de Joseph Kony, dirigeant
de l’Armée de résistance du Seigneur qui était responsable de l’enlèvement de
centaines d’enfants aux quatre coins de l’Afrique. Cela avait abouti au
déploiement de centaines de troupes des forces spéciales américaines en Ouganda
et dans les pays limitrophes et qui ont depuis été dotés d’avions de combat de
type CV-22 Osprey capables de décoller et d’atterrir à la verticale. Deux ans et
demi plus tard, Kony n’a toujours pas été capturé.
Un responsable du Pentagone a dit que l’armée
envisageait également d’envoyer des drones au Nigeria. Il a révélé peut-être
plus qu’il ne croyait lorsqu’il a dit que des drones pouvaient être détournés de
la recherche pour Kony en Afrique orientale vers le Nigeria.
Derrière l’indignation morale, il y a l’inquiétude
quant à la présence accrue de la Chine au Nigeria. Le volume d’affaires est tel
que des vols quotidiens réguliers sont assurés à présent entre les deux pays.
Plus de 17.000 Chinois résident légalement à Lagos et dans l’Etat d’Ogun voisin,
mais le nombre réel est estimé être bien supérieur. La principale attraction du
Nigeria est son pétrole et une entreprise chinoise a annoncé en janvier des
investissements pétroliers et d’exploration de gaz de 10 milliards de dollars
dans la région du bassin de Bidan dans l’Etat de Niger.
Le premier ministre chinois Li Keqiang a proposé
son aide au Nigeria pour lutter contre le terrorisme, dont un entraînement
militaire pour des opérations de contre-insurrection.
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