René Naba
Manuel Valls joue l’amnésique
en se déclarant opposer à la transposition du conflit
israélo-palestinien en France. Lui, qui y a tant contribué et son
compère François Hollande, qui « n’est ni pour les Israéliens, ni pour
les Palestiniens, mais pour la paix », a-t-il dit.
La paix de l’occupant
fondée sur la répression continuelle de l’occupé et l’annexion rampante
de son pays et la phagocytose de son identité. À la manière d’un
pharisien qui donnerait un temps égal de parole à Hitler et à ses
victimes juives. La lâcheté même.
Arno Klarsfeld et Gilad Shalit versus Salah Hammoury.
Ne pas exporter le conflit israélo-palestinien en France. Soit
Mais
comment expliquer qu’un réserviste de l’armée israélienne, ancien garde
frontière de l’état hébreu, soit nommé conseiller du ministre de
l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, en 2006, en pleine guerre de
destruction israélienne du Liban.
Comment expliquer qu’un soldat israélien en opération de police contre Gaza, Gilad Shalit soit adopté comme otage français au prétexte de la présence d’aïeuls français dans sa lignée, et que cette protection diplomatique française soit refusée à un français de naissance, Salah Hammoury, un universitaire dont le grand tort est d’avoir une mère française, mais un papa palestinien. Une tare indélébile ?
Comment expliquer qu’un soldat israélien en opération de police contre Gaza, Gilad Shalit soit adopté comme otage français au prétexte de la présence d’aïeuls français dans sa lignée, et que cette protection diplomatique française soit refusée à un français de naissance, Salah Hammoury, un universitaire dont le grand tort est d’avoir une mère française, mais un papa palestinien. Une tare indélébile ?
La
nomination d’Arno Klarsfeld, juriste français et réserviste de l’armée
israélienne, au poste de conseiller du ministre de l’Intérieur Nicolas
Sarkozy sanctionne-t-elle la carence française dans le domaine des
compétences ou relevait-elle d’une manœuvre électoraliste ?
Le
service militaire dans l’armée israélienne constitue-t-il désormais un
passage obligé à des promotions politicologue-administratives en
France ? Signe t-il dans l’ordre subliminal la collaboration entre les
diverses composantes de l’ « axe du bien », telle qu’elle est préconisée
par les néo-conservateurs américains et leurs relais français ? Un axe
constitué, selon ses promoteurs, par les États-Unis, Israël, au-delà, la
droite française, le judaïsme institutionnel français et sa roue
dentée, le parti socialiste français, face à un « axe du mal »
regroupant grosso modo le tiers monde arabo-musulman bariolé.
Un
citoyen français engagé volontaire dans une armée étrangère en opération
de guerre contre un peuple ami, sans mandat explicite du gouvernement
français, peut-il se prévaloir de la nationalité française ? Autrement
dit, Gilad Shalit, le caporal de l’armée israélienne capturé le 25 juin
2006 par les Palestiniens, peut-il se prévaloir de la nationalité
française et réclamer es-qualité l’intervention diplomatique du
gouvernement français ? Son engagement dans l’armée israélienne, sans
mandat gouvernemental français, entraîne-t-il, sinon la déchéance de sa
nationalité, à tout le moins la caducité de son droit à invoquer la
protection de la nationalité française ?
Sauf à considérer Israël
comme le fer de lance du combat occidental contre l’ensemble
arabo-musulman et que son service dans l’armée israélienne constitue une
forme déguisée de coopération stratégique militaire franco-israélienne,
le cas du caporal Shalit se doit d’être soumis pour avis aux autorités
juridictionnelles compétentes et faire œuvre de jurisprudence en ce
domaine, car au delà de ce problème de droit se pose un problème de
morale politique : La double allégeance justifie-t-elle la confusion
juridique ? exonère t-elle de toute obligation de réserve ?
Autorise-t-elle toute licence au point de constituer un « passe
droit » ?
Un problème d’actualité en ce qu’il se pose à nouveau avec les ni-nationaux franco israéliens servant dans l’armée israélienne et qu’il se pose annuellement avec la collecte pour le bien être des soldats israéliens, une armée d’occupation au regard du Droit international.
Un problème d’actualité en ce qu’il se pose à nouveau avec les ni-nationaux franco israéliens servant dans l’armée israélienne et qu’il se pose annuellement avec la collecte pour le bien être des soldats israéliens, une armée d’occupation au regard du Droit international.
Meyer Habib
Ancien
du mouvement radical Betar, impliqué en 1988 dans l’attaque par
l’« Organisation juive de combat » de la fête de commémoration de Jeanne
d’Arc le 8 mai 1988, faisant 8 blessés, dont deux fonctionnaires de
police, ce représentant du Likoud en France a t-il droit de siéger au
sein de la représentation nationale française, au titre de la 8eme
circonscription des Français établis hors de France, sous l’étiquette de
l’UDI ? Une étiquette centriste pour ce représentant d’un parti ultra
droitier ?. Merci Rama Yade.
Nicolas Sarkozy : « Le premier président de sang mêlé de France ».
Le
message était limpide quoique dans l’ordre subliminale : Pour un
président d’un pays qui se refuse aux statistiques ethniques, présenter
son identité politique sous son aspect ethnico identitaire a constitué
une grave violation des fondements républicains du pays et accentué le
clivage social du pays.
Nicolas Sarkozy le premier, en sa qualité de néo gaulliste a clôt la parenthèse gaulliste de la politique de la France à destination du Monde arabe :
Nicolas Sarkozy le premier, en sa qualité de néo gaulliste a clôt la parenthèse gaulliste de la politique de la France à destination du Monde arabe :
• En sollicitant l’expertise de la répression des
manifestations périurbaines de France, en 2005, à Avi Dichter, le
responsable de la sécurité israélienne pour les territoires palestiniens
occupés. En assimilant ainsi les banlieues françaises à la Cisjordanie
et à Gaza. le premier président de « sang mêlé » a transposé en France
le conflit israélo-palestinien.
• En empruntant à la terminologie
israélienne pour désigner Gaza de Hamastan et en évitant soigneusement
de fleurir la tombe de Yasser Arafat lors de son voyage en Cisjordanie.
Il avait fait convoquer Mahmoud Abbas à Jéricho pour une rencontre
contournant Ramallah, le siège de l’autorité palestinienne.
• En
engageant la guerre contre la Libye et la Syrie, sous de prétextes
fallacieux, la « démocratie », qu’il a bafouée durant son quinquennat
comme en témoignent la succession des scandales politico financiers qui
ont émaillé son mandat.
François Hollande : Le tropisme philo-sioniste des socialistes
Si
Nicolas Sarkozy a rompu avec la tradition diplomatique gaulliste,
François Hollande, lui a renoué avec le tropisme philo sioniste des
socialistes, considérant la Syrie et non la Palestine comme « les
Sudètes du XXI me siècle ».
De l’expédition de Suez contre Nasser,
en 1956, ordonnée par Guy Mollet, aux ratonnades d’Alger par Robert
Lacoste (1955-1958), au caillassage de Lionel Jospin à Bir Zeit pour
avoir traité de « terroriste » le Hezbollah libanais, l’unique formation
politico-militaire du monde arabe à avoir infligé un double revers
militaire à Israël (2000-2006), à l’esplanade David Ben Gourion dédiée
par Khoyya Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, au fondateur de l’armée
israélienne au lendemain de l’attaque navale israélienne contre un
convoi humanitaire turc en direction de Gaza.... Le registre est connu
et bien tenu.
La filiation est lointaine et ne se dément pas,
remontant au grand manitou du socialisme français, Léon Blum, qui
invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer
l’expansion de la pensée et de la civilisation française », admettant
« le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles
celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ». Cette
profession de foi surprenante est parue dans le journal « Le Populaire »
en date du 17 juillet 1926, sans que ce vénérable humaniste, premier
chef du gouvernement socialiste de la France moderne, artisan des
premières conquêtes sociales sous le gouvernement du Front Populaire
(1936), ne se doute que, lui-même, à son tour, subira, quinze ans plus
tard, les lois de l’infériorité raciale de la part de ses compatriotes
non coreligionnaires.
François Hollande relève d’un cas bien plus
grave. L’héritier du parti de l’expédition de Suez et des ratonnades
d’Alger, n’a pas hésité, lui le socialiste, en marge de sa visite
officielle en Israël, en novembre 2013, à prendre un repas familial (un
dîner, agrémenté de chants et de danses), et à trinquer avec le chef de
gouvernement le plus xénophobe d’Israël, l’ultra droitier Benyamin
Netanyahou (1).
Au diapason de son premier ministre, le président
bis de la France, Manuel Valls, lié de son propre aveu, « de manière
éternelle à la communauté juive et à Israël », dont, de surcroît, le
premier déplacement ministériel en province, le 21 Mai 2012, aura été
pour un dîner avec le CRIF PACA Marseille, où il a stigmatisé le boycott
d’Israël, mais non la phagocytose de la Palestine ou sa rétention des
recettes d’exportation des produits de Cisjordanie, se plaçant ainsi sur
la même longueur que Richard Prasquier, le président du CRIF, dont la
tonitruance inconditionnellement pro-israélienne s’accommode mal du
positionnement qui se veut « normal » du nouveau président français.
Sa
profession de foi, -lors du lancement du groupe d’amitié avec Israël,
le nouveau lobby français pro israélien en pleine campagne
présidentielle en avril 2012, « Israël, grande nation parmi les
nations »-, a retenti comme une tartarinade démagogique. En résonance
avec ses prises de position xénophobes à Evry, la ville dont il est le
maire, dont il souhaitait y implanter,-selon le modèle des colonies
israéliennes ?- davantage de « white et de blancos » pour y diluer la
population bariolée. En résonance avec sa volonté de dissiper les Roms
de France. En résonance avec son comportement abusivement dilatoire dans
l’affaire Georges Ibrahim Abdallah.
Manuel Valls joue l’amnésique
en se déclarant opposer à la transposition du conflit
israélo-palestinien en France. Lui, qui y a tant contribué et son
compère François Hollande, qui « n’est ni pour les Israéliens, ni pour
les Palestiniens, mais pour la paix », a-t-il dit.
La paix de
l’occupant fondée sur la répression continuelle de l’occupé et
l’annexion rampante de son pays et la phagocytose de son identité. À la
manière d’un pharisien qui donnerait un temps égal de parole à Hitler et
à ses victimes juives. La lâcheté même.
Ne transposons pas le
conflit israélo-palestinien en France quand bien même Itzhack Rabin
dispose de deux majestueuses places à Paris, la place Fontenoy, devant
l’Unesco et les jardins de Bercy, alors que son alter ego prix Nobel de
la Paix, le Palestinien Yasser Arafat, ne dispose de rien, tout au plus
d’une miette, paté d’alouette, une minuscule place à la mémoire du poète
Mahmoud Darwich, sur les quais de la Seine, coincée entre des
monuments historiques, en guise de solde de tout compte.
Read on
my lips : Il ne faut pas transposer le conflit israélo palestinien en
France, quand bien même il est transposé par les plus hautes autorités
de l’état, surtout parce qu’il est transposé par les plus hautes
autorités de l’état... pour des raisons électoralistes.
Notes
1 – Le chant d’amour de François Hollande à Israël « Tamid esha’er haver shel Israel ! » Accueilli en grande pompe par le président Shimon Pérès et le premier ministre, Benyamin Netanyahou, dès son atterrissage à Tel-Aviv, M. Hollande a entendu visiblement faire honneur au « tapis rouge » que M. Netanyahou avait annoncé dérouler pour la visite du président français. Au point de le clamer, en hébreu dans le texte : « Je resterai toujours un ami d’Israël ». Une déclaration, ce que qu’aucun des présidents français n‘avait fait auparavant, pas même Nicolas Sarkozy, qui passait jusqu’à présent comme le plus philo-sioniste des dirigeants français. Chapeau l’artiste socialiste tel quel lui-même l’éternité le figera. CF : Le « chant d’amour » de François Hollande « pour Israël et ses dirigeants » http://www.youtube.com/watch?v=y3DRjD8qoKA&;feature=youtu.be
afrique-asie.fr
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