Caleb Irri
Personnellement, moi pas. Je ne veux
pas de la guerre. Ni pour moi, ni pour mes enfants ; ni pour personne à
vrai dire… Et je crois bien que je ne suis pas le seul dans ce cas.
Je ne sais pas ce que donnerait un
sondage sur le sujet, par nation ou même au niveau international, mais
je doute qu’un nombre conséquent de volontaires se précipitent pour la
vouloir faire. En même temps je doute que nos aînés aient été plus
nombreux à la désirer en 1939, en 1914 et même avant ; et pourtant ils
l’ont faite. Car je crois bon de rappeler que pour faire la guerre, il
faut quand même suffisamment d’abrutis pour la faire, sans cela je ne
vois pas l’intérêt de se priver du plaisir des jeux vidéos.
Après on pourra me dire que les uns se
battaient pour des idées, d’autres pour se défendre, d’autres encore
pour l’argent, et d’autres encore parce qu’ils y ont été contraints :
ok, très bien. Ils l’ont fait, ils le font, et ils le feront sans doute
encore. On a vu le résultat : tout le monde a perdu. Enfin presque : car
en guerre comme en capitalisme pour que certains « perdent », il en faut
d’autres qui « gagnent ». Et ceux qui gagnent, ce sont toujours les
mêmes ; à se demander parfois si ce n’est pas le même jeu. Autrement
comment se pourrait-il que le petit 1% qui exploite les 99 autres soit
le même que celui qui parvient à faire se battre ces 99% les uns contre
les autres ? Vous rendez-vous compte de cette incroyable aberration ? Au
lieu de lutter ensemble, à 99%, contre ce ridicule 1% qui se fout si
bien de nous, nous préférons nous battre les uns contre les autres pour
faire partie de ce 1%. Quelle pitié !
Bon, il est certain qu’il est en
général plus difficile de se mettre d’accord à 1% qu’à 99, mais il
suffirait pourtant d’un minimum d’organisation (nous avons les outils :
internet et ses « réseaux sociaux ») pour faire cesser cette arnaque ;
il suffirait que nous comprenions enfin qu’en combattant les uns contre
les autres nous ne faisons que conserver les privilèges de ceux qui nous
envoient nous battre pendant qu’eux, les dirigeants « ennemis », se
sont mis d’accord pour nous envoyer faire la guerre. Nous ne battons pas
pour nous mais pour eux.
Que nous importe de savoir si l’est de l’Ukraine doit être russe ou européen si ce ne sont des considérations économiques
? Que nous importe de savoir qui de Poutine ou d’Obama a commencé, ou
même qui a tort ou raison ? Il n’y a pas de guerre s’il n’y a pas de
combattants, et il n’y a pas de combattants si il n’y a pas de guerre
économique. Pour faire cesser la guerre ce ne sont pas les « ennemis »
qu’il faut réduire au silence mais nos gouvernants qu’il faut condamner.
Car en définitive les seuls qui
semblent souhaiter la guerre sont bien ceux qui, à l’abri dans leurs
bunkers, donnent les ordres, comptent les points et s’enrichissent de la
mort ou de la misère de ceux qu’ils engagent à se battre. Les Poutine,
les Obama, les Hollande et consorts sont les responsables à la fois de
la misère dans laquelle ils plongent leurs peuples et des morts qu’ils
engendrent par leurs décisions. Et nous devrions aller nous battre
« pour eux », alors que c’est justement « contre eux » qu’il faudrait
lutter ? Ils sont à mettre dans le même sac que les autres dictateurs,
ayant permis au terrorisme de se fédérer et de se développer pour
justifier leurs guerres précédentes, ayant permis aux financiers de nous
appauvrir pour nous monter les uns contre les autres… Les terroristes
décapitent un journaliste « occidental » ? mais c’est du « pain béni »
pour Obama ! Un avion civil s’écrase en Ukraine ? Du pain béni pour les
« va-t-en guerre » de tous poils ! Il y a quelques années on se
demandait à quoi pouvait bien servir un « bouclier anti-missiles » sur
les frontières de l’est européen, aujourd’hui on s’apprête à le
« rentabiliser » ! Il n’y a pas si longtemps tout le monde croyait aux
vertus de la mondialisation et aujourd’hui on glorifie le « patriotisme
économique » (le nationalisme), hier on on se préparait à travailler
moins pour gagner plus, et aujourd’hui on doit travailler plus pour
gagner moins…
Ils se foutent de nous, vous ne
comprenez pas ? Nos dirigeants sont les complices des financiers, et
l’argent n’a pas de frontière. Ils nous préparent à la guerre pour ne
pas que les peuples s’allient les uns aux autres pour lutter contre
l’aberration capitaliste, celle qui devient de plus en plus
inacceptable, à savoir que quelques dizaines de personnes dans le monde
possèdent autant de richesses que trois milliards d’autres personnes.
C’est contre cela qu’il faut se battre, et pas entre nous, qui sommes collectivement les victimes des mêmes bourreaux. Ne tombons pas dans leur piège,
nous sommes 99% à pouvoir y perdre. Alors qu’ils ne sont qu’un seul
petit pour cent. Si faibles comparés aux peuples unis, si seulement ils
voulaient bien se donner la main, pour vaincre le véritable ennemi : le
capitalisme, tenu par une ridicule poignée d’hommes abjects et sans
scrupule qui ne méritent même pas qu’on les appelle des Hommes. Juste
des assassins.
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