J’aurais pu vous parler de la Grèce et du fait que lors d’un ultime
sommet de la dernière chance, on s’achemine vers un nouvel accord tout
aussi moisi que les 89 précédents accords qui n’ont jamais été tenus et
que cette performance est saluée comme il se doit par les marchés
financiers en forte hausse ce soir. Demain, ils pourraient être en forte
baisse en fonction des déclarations de la nuit. La réalité ? La Grèce
est en faillite, tout simplement.
J’aurais pu vous parler de SFR qui veut racheter Bouygues Telecom ou
de tout autre sujet économique, mais finalement, ce qui a retenu mon
attention c’est l’histoire de cette gamine, cette jeune Laura âgée de 24
ans.
Elle vit en Belgique et cet été, elle sera euthanasiée parce que vous
comprenez, elle « déprime » et qu’elle n’aime pas la vie. Bref, sa
souffrance psychique est telle que les médecins vont s’occuper
définitivement d’elle.
Un monde à la dérive.
Comme citoyen, et tout simplement comme être humain, il est très
important de dénoncer les atteintes faites au vivant de façon générale
et à la vie sous toutes ses formes.
Je veux bien croire aux souffrances de cette jeune fille.
Je veux bien croire à sa désespérance.
Je veux bien entendre tout ce que vous voulez sauf qu’une commission, fut-elle composée de «professionnels», peut s’octroyer le droit de suicider quelqu’un. Car en fait, dans cette histoire-là, nous sortons évidemment du champ pur de l’euthanasie médicale pour rentrer dans le champ du suicide par tierce personne.
Je veux bien croire à sa désespérance.
Je veux bien entendre tout ce que vous voulez sauf qu’une commission, fut-elle composée de «professionnels», peut s’octroyer le droit de suicider quelqu’un. Car en fait, dans cette histoire-là, nous sortons évidemment du champ pur de l’euthanasie médicale pour rentrer dans le champ du suicide par tierce personne.
Cette jeune Laura pourrait tout autant se pointer aux États-Unis avec
un faux revolver, braquer deux ou trois flics qui ne se poseraient
aucune question avant de vider leurs chargeurs. C’est cela que l’on
appelle le suicide par personne interposée.
Le suicide assisté.
Le suicide assisté c’est donc autre chose que l’euthanasie, et pourtant nous y sommes.
Laura, si malheureuse soit-elle aujourd’hui, aurait peut-être pu
trouver le bonheur plus tard ou peut-être pas, mais si Laura est
malheureuse c’est à elle qu’il appartient de faire ses propres choix et
de les assumer jusqu’au bout. Je vais poser une question. Laura se
suiciderait-elle elle-même si elle ne pouvait avoir recours à
l’euthanasie ?
Vous découvrirez, pour celles et ceux qui ont le courage de lire cet
article, le jeu morbide auquel joue cette jeune femme, en préparant ses
obsèques, en allant choisir sa tombe et évidemment en passant du temps
avec ses proches…
Trouver cela normal est anormal.
Que notre société soit capable d’amener et de cautionner de tels
comportements est tout simplement choquant et devrait saisir l’âme de
tous les citoyens.
Comment peut-on accepter ce type de dérive ? Comment peut-on en arriver là ?
Il n’y a plus aucune limite morale.
On peut évidemment critiquer l’ordre établi, les codes, les us et
coutumes ou même les principes moraux d’une société. On peut même
souhaiter les faire évoluer vers autre chose.
Pourtant, là encore, je souhaite poser une question et interroger.
Une société peut-elle fonctionner sans codes moraux ? Sans codes
comportementaux ou sans code de politesse ?
La réponse est évidemment non. N’en déplaise aux tenants du prôôgrèès
pour qui tous les codes devraient être abolis, de la même façon qu’un
code de la route est indispensable pour éviter un carnage, un code moral
est indispensable pour créer un ciment dans une société.
Pourtant, nous devons constater que les uns après les autres les «
dogmes » moraux tombent tous, y compris les plus importants comme ceux
justement autour de l’idée de vie et de mort.
Je crois profondément au bon sens, à la moralité, à la terre et à la
vérité. Je crois en l’amour et au pardon, je crois au bien et au mal, à
l’honnêteté, à la rectitude, à la constance, à l’effort, au courage, à
la main tendue, à l’altruisme, aux dons, à la générosité. Il s’agit là
de valeurs, et si nous oublions ces valeurs, alors il n’y a plus de
limite aux comportements déviants qui deviennent la norme.
Loin de moi l’idée de m’ériger en « Père la morale ». De la même
façon qu’il faut des lois pour éviter l’anarchie, tout ne peut pas
reposer sur les lois et la répression mais également sur la morale.
Évidemment, nous sommes tous parfois des délinquants et nous contournons
la loi… De la même façon, parfois nous n’appliquons la « morale »… mais
peu importe, car un cadre admis par tous existe.
Or ce cadre est, sous vos yeux, en train de totalement exploser et
cela va nous poser des problèmes absolument considérables dans les
années qui viennent et cela nous en pose d’ailleurs déjà de très
nombreux.
Mais tout va bien. Dans notre capacité à prendre tous les sujets à
l’envers, nous poursuivons avec un entrain redoublé. Cet été, donc, une
jeune femme de 24 ans qui ne connaît encore pas grand-chose de la vie
sera suicidée, assassinée avec la complicité de l’ensemble d’un pays, la
Belgique, et d’un continent… l’Europe.
Là encore, personne ne se mobilisera pour sauver Laura… Dommage
qu’elle ne soit pas une chienne, il y aurait eu au moins une pétition
sur Facebook.
Le Contrarien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire