Qui n’a pas entendu cette ritournelle au ras des pâquerettes dans son
entourage pour clore tout débat définitivement avant même qu’il ne
commence sur nos « amis » les Américains.
« Si les Américains n’étaient pas venus en 1945, nous parlerions allemand »…
C’est à la fois vrai et faux. Peut-être que nous parlerions plus
vraisemblablement russe, car si je ne remets aucunement en cause le
débarquement allié en Normandie, dont les Normands d’ailleurs se
souviennent encore, dont les villes normandes ont d’ailleurs gardé le
souvenir, sans oublier les femmes normandes violées (et celles des
autres régions aussi) par nos très aimables libérateurs qui avaient déjà
préparé une nouvelle monnaie pour la France et à laquelle nous avons
échappé uniquement par le courage d’un Charles de Gaulle, bref, je ne
remets pas en cause le débarquement car sinon je serais immédiatement
taxé d’antiaméricaniste primaire (ce que je ne suis pas, je le précise).
Donc les gentils GI nous ont libérés (en faisant comme à chaque fois
qu’ils apportent la démocratie quelque part) en bombardant, en pillant
et en violant, et les viols furent particulièrement terribles en
Allemagne. D’ailleurs, les Russes n’étaient pas en reste (mais les
Russes, ce sont des vilains et des horribles, d’ailleurs c’était déjà la
faute à Poutine) puisque la Gazette de l’armée rouge expliquait noir
sur blanc aux soldats popov qu’après l’effort… le réconfort et qu’il
pouvait se servir à volonté.
Alors oui les Américains nous ont « libérés », et oui ils ont aussi
essayé d’occuper politiquement, militairement et économiquement
l’Europe. Ce ne fut pas tant une libération de l’Europe qu’une forme
d’annexion soft, fût-elle habillée sous des atours séduisants. Le combat
des présidents français fut de tous les instants pour tenter de limiter
et d’endiguer au mieux la toute-puissance américaine.
Le dernier président français fut Jacques Chirac
Oui, que l’on aime ou pas Chirac, que l’on critique ou pas son bilan,
Chirac fut le dernier président français capable de tenir tête aux
États-Unis d’Amérique, avec brio, intelligence et sagesse.
L’histoire, écrite par le vainqueur, oublie vite certains aspects
passés sous silence. Pourtant, souvenez-vous de 2003. Souvenez-vous de
la position morale de la France. Souvenez-vous de la posture de notre
pays, seul, face aux États-Unis et à leurs mensonges sur les armes de
destruction massive en Irak.
Souvenez-vous du discours de De Villepin que « Sarko l’américain » voudra pendre à un croc de boucher quelques années après.
Souvenez-vous du discours de De Villepin que « Sarko l’américain » voudra pendre à un croc de boucher quelques années après.
Souvenez-vous de ce que disait la voix de la raison française. On
n’apporte pas la démocratie par les armes. On n’attaque pas un pays sous
des prétextes mensongers. Vous allez déstabiliser toute une région,
amplifier le terrorisme au lieu de l’éradiquer, vous allez mettre en
danger les minorités religieuses, vous allez faire plus de morts encore,
vous allez ruiner des pays entiers, vous allez massacrer un peuple… et
cela ne se fera pas avec l’accord de la France. La France ne sera pas
complice de ce massacre.
Les États-Unis ont puni la France effectivement. Nous n’avons pas
signé de contrats, pas vendu de Rafale sous Chirac… mais… la France
était grande.
Mitterrand, cet antiaméricain primaire !
Mitterrand, François, le président de ma jeunesse, pendant 14 ans !
Voilà ce qu’il déclarait à propos des Américains. Méditez ces
déclarations pour celles et ceux qui ne les connaissaient pas :
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec
l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre
économique, une guerre sans mort… apparemment. Oui, ils sont très durs
les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage
sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans
mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »
Sarkozy l’américain assumé et Hollande le capitulard !
Sarkozy fut l’artisan parfaitement assumé de l’alignement de la
France sur Washington. Un alignement total, un alignement complet,
unilatéral. Retour dans le commandement intégré de l’OTAN, soumission
politique, internationale et économique aux intérêts économiques
américains avec un épisode peu connu mais pourtant révélateur, puisque
Sarkozy, alors ministre de l’Économie, vendra plusieurs centaines de
tonnes d’or de la Banque de France à un prix très bas afin de faire
baisser les cours de l’or qui commençaient à frémir pour être « agréable
» à nos partenaires d’outre-Atlantique, entraînant une perte financière
colossale pour notre pays (à noter qu’à l’époque, Chirac était encore
président, mais un président affaibli et malade).
Puis vint Hollande… Oui, voilà… Bon ben Hollande, il fait le canard
et fait comme si de rien n’était… Tout le monde sait le rôle abject joué
par les USA dans le monde, les pressions, les chantages, les menaces
que ce pays utilise pour maintenir son hégémonie à tout prix.
Je ne condamne pas les États-Unis pour deux raisons. D’abord, il faut
toujours distinguer le peuple de ses dirigeants et des actions de ces
derniers, ensuite parce que les USA sont dans leur rôle. On ne peut pas
reprocher à un pays de vouloir préserver son leadership et sa domination
mondiale.
En revanche, il serait temps, grand temps de se poser des questions
et les vraies questions sur le rôle de nos élites dans notre abandon de
souveraineté.
Nos dirigeants sont en tout point au mieux des capitulards pétochards
ou au pire des collaborateurs. Je ne suis donc pas du tout un
antiaméricain primaire, j’affirme néanmoins haut et fort que la France
ne doit pas avoir peur de prendre son destin en main et que notre pays
n’est jamais aussi grand que quand il est indépendant.
Vive la France !
Le Contrarien
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