Magid
Ordinateurs, box TV, consoles de jeu, tablettes ou smart
phone, les appareils ou "objets connectés" se multiplient dans notre
quotidien et réclament toujours plus d’énergie alors que la priorité
actuelle est à l’économie. L’urgence des enjeux climatiques impose en
effet une consommation d’électricité plus responsable et se heurte
pourtant aujourd’hui à une tendance inverse, dopée par le progrès
technologique et l’ambition d’un monde interconnecté et automatisé.
Selon le dernier rapport de l’AIE (Agence internationale de
l’énergie), 80 milliards de dollars ont été dépensés inutilement pour
maintenir nos appareils connectés sous tension en 2013. Un chiffre qui
pourrait grimper à 120 milliards d’ici à 2020 compte tenu de la
généralisation des objets connectés dans tous les domaines de notre
société. Ce gaspillage à l’échelle planétaire représente actuellement
400 Terawatt heure par an (TWh), sur les 616 TWh consommés par les
périphériques connectés en 2013, soit autant d’émissions de gaz à effet
de serre qui pourraient être évitées dans le cadre de la lutte contre le
réchauffement climatique.
Malheureusement, ce gaspillage devrait encore augmenter dans les
années à venir en raison du développement croissant du nombre
d’appareils ménagers connectés (TV, réfrigérateurs, lave-vaisselle,
etc.). Évalué par l’AIE à près de 50 milliards en 2020 et 100 milliards
en 2030, l’ensemble de ces objets connectés représenteront alors une
consommation de 1100 TWh par an à l’horizon 2025 pour un gaspillage et
des émissions proportionnels.
Cela étant, des solutions existent et la généralisation des appareils
connectés, orientée dans le sens d’un développement plus durable,
pourrait même dans certains cas permettre une meilleure efficacité
énergétique et une gestion plus efficiente de nos consommations
d’énergie.
En France par exemple, la société Avob tente de répondre à ces
problématiques en proposant des algorithmes qui ajustent la puissance de
la machine en fonction de l’utilisation réelle. "En moyenne sur un
ordinateur portable, nous faisons chuter la facture électrique de 10 à
15 euros par an, et de 20 à 25 euros pour un PC fixe", explique sur le
site l’Informaticien Jean-Charles Matamoros, directeur d’Avob.
Parallèlement, d’autres technologies émergent doucement. L’une des plus
prometteuses est le PoE (Power over Ethernet) qui permet d’alimenter un
terminal IP en plus de transmettre des données, et donc de réduire la
consommation.
Enfin, d’autres opérateurs comme Somfi et son service TaHoma, Toshiba
et son application Pluzzy, EDF et sa plateforme e.quilibre, Schneider
Electric et sa box Wiser, ou encore les start-up Gridpocket et Smappee,
proposent désormais des services permettant de centraliser, d’analyser
et d’exploiter l’ensemble des données relatives aux équipements
caractéristiques de la "smart Home". Ces dispositifs offrent notamment
la possibilité de coordonner nos appareils (quel que soit le fabricant)
et d’affiner l’évaluation des consommations en rapport aux besoins
intérieurs et aux conditions extérieures du foyer dans le sens d’une
plus grande efficacité.
Autre avantage, les terminaux mobiles deviennent ici de véritables
télécommandes permettant de programmer à distance le déclenchement des
appareils électriques au travers de boîtiers connectés (sur le modèle
des "box" proposées par les fournisseurs d’accès internet). Cela permet
par exemple de mettre en marche des appareils aux heures de moindre
consommation et donc à moindre coût.
Rappelons que la notion de smart Home renvoie à une habitation
équipée d’objets connectés bien sûr, mais également d’outils et de
capteurs numériques qui rendent son fonctionnement plus automatique,
plus simple, plus confortable pour ses habitants. Dans cette maison, les
ordinateurs, les téléphones, les tablettes et tous les écrans
collectent, échangent des informations, pilotent les équipements à
distance, gèrent les consommations d’énergie pour une plus grande
efficacité et à terme une baisse des consommations.
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