
Les ministres de l’Intérieur français et britanniques,
proposent avec des mots creux qui n’abusent personne, de résoudre la
question des migrants grâce à des « contrôles ».
En faisant semblant de
croire, comme les autres politiques, qu’il n’y aurait de migrants que
dans la ville de Calais, que des candidats kamikazes du désespoir au
passage vers la Grande-Bretagne. Alors que le campement de la honte
installé prés de la ville ne comporte que quelques milliers de
personnes. Comme si environ 200 000 d’Africains, de Syriens, d’Irakiens,
d’Afghans, de Pakistanais, d’Erythréens ou de Libyens n’avaient pas
réussi à joindre l’Europe par terre ou par mer depuis le début de
l’année ; s’ajoutant à ceux de l’année précédente.
Les experts, les imbéciles, les racistes, les impuissants, les
bien-pensants, les excités de droite et d’extrême-droite, les bonnes
âmes de gauche et les journalistes gardent les yeux (ou les indignations
pour certains) rivés sur quelques occupations et abcès de fixation, sur
quelques camps, comme s’il n’était question de quelques courants
migratoires éparses alors que la marée monte dans toute l’Europe avec
une force proportionnelle au désespoir et à l’espoir des hommes et des
femmes à la recherche de repos et de moyens d’existence.
Le flux des damnés économiques, religieux et politiques, les éclats
meurtriers de l’explosion de nombreux pays du Sud abandonnés à leur
sort, blessent l’Europe et nous rappelle à la fois notre responsabilité
et notre impuissance. Car il faut être menteur (ou inconscient) comme
un socialiste ou un conservateur anglais, cynique comme un
« Républicain », idiot comme un centriste, ou obsédé comme un
responsable du Front national pour dire ou même penser qu’il existe des
solutions. Sinon à accepter ces migrants et, comme pour leurs
prédécesseurs, et à les intégrer dans l’économique et le corps social.
Sans les exploiter. Ce n’est pas évident car ces hommes et ces femmes
nous posent des questions pour lesquelles nous n’avons pas plus de
réponses que de remèdes aux malheurs révélés et exposés à nos égoïsmes.
En fait, nous n’avons pas de solutions. Alors que feront nos pays
quand il y aura des millions de réfugiés climatiques, ceux qui déjà en
route dans leurs pays et souffrent déjà, qui viendront par mer, par
terre frapper à la porte de l’Europe. Pour nous demander des comptes,
pour nous demander pourquoi nous avons laissé la planète se dérégler et
pourquoi les Nation Unies et les conférences successives sur le climat
ont refusé de créer un statut de « réfugié du climat » ou de « réfugié
environnemental » qui leur donnerait des droits. Comme les réfugiés
politiques protégés en partie au moins par le HCR des Nations Unies créé
au début des années 50.
Alors, on fera quoi face à la vague des exilés du climat ? On
coulera leurs bateaux, on bombardera les ports d’où ils partiront, on
les jettera à la mer, on mitraillera leurs routes et leurs chemins à
travers la France et l’Europe, on construira de gigantesques barrières
hérissées de barbelés comme les Hongrois, les Américains ou les
Espagnols autour de leurs enclaves marocaines. En oubliant que poussés
par le désespoir, les candidats à l’exil les escaladent à mains nues…
On ne fera rien et le Front national engrangera des voix sur nos impuissances et nos refus.
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