
Portés par une vague
d’anticommunisme primaire, il est de bon ton, maintenant, dans certains
milieux d’amalgamer le nazisme au communisme, mais ne nous y trompons
pas, ceux qui entretiennent ces amalgames sont souvent très proches
de la première de ces idéologie, et eux ne les confondent pas.
Le nazisme, qui se
réclamait à la base du socialisme et le stalinisme qui lui se réclamait
du communiste ont des similitudes dans l’organisation étatique : un
régime policier développé, l’Etat contrôle tout et étouffe le peuple,
grosse propagande qui permet d’enrôler de nombreux volontaires et un
système répressif pouvant être très violent (nombreux camps de
prisonniers). Ils puisent leur idéologie dans le rejet de la démocratie
libérale et la bourgeoisie capitaliste.
Mais les similitudes
s’arrêtent là : le parti nazi est un parti à idéologie raciste
(classement des races avec en haut la race aryenne) avec une place
importante pour l’antisémitisme. C’est un parti clairement
anti-communiste dont les militants sont déportés et les ouvrages brûlés
et interdits.
Et malgré un discours
presque révolutionnaire et surtout anti-bourgeois, le rapport à la
propriété n’est pas tellement bouleversé une fois au pouvoir. Et même à
l’inverse, la politique économique nazi favorise le patronat allemand
qui se traduit par un renforcement des grands groupes privés qui ont
pris une part active dans le pillage et l’exploitation des territoires
occupés.
Après la première guerre
mondiale la crise économique amène Mussolini au pouvoir en 1919, et ce
malgré une présence communiste non négligeable, puis la crise de
1929 amène Hitler au pouvoir en 1933. Comme en Italie, cette crise
économique débouche sur une crise politique avec, la montée des
communistes d’un côté et celle de l’extrême droite nazi de l’autre.
C’est cette poussée
communiste qui explique dans le cas de l’Italie et de
l’Allemagne l’appui des grands patrons industriels et des grands
propriétaires terriens envers les partis de Mussolini et d’Hitler qui
les financent pour briser les grèves et les émeutes paysannes.
En Italie et en
Allemagne, cela se passe de la même manière : à la fois dans la légalité
car ce sont des partis reconnus et qui participent aux élections, et
également dans la violence et la terreur (face notamment aux communistes
et aux syndicalistes). D’ailleurs ces violences ne rencontrent peu ou
pas d’opposition de la part des gouvernements en place. Certains y
voient même d’un bon œil ces partis anti-communistes.
En Russie, le pouvoir
est prit par la force lors de la révolution d’octobre qui renverse le
pouvoir en place. L’objectif de base du parti bolchevik puis du PC en
1918 est de réaliser une société sans classe d’après les théories de
Karl Marx. Mais après des débuts encourageants et
prometteurs, lorsque Staline arrive au pouvoir en 1928, le modèle
socialiste est encore incomplet. Ensuite, victime à la fois d’une
excroissance bureaucratique, d’une dérive liée au culte de la
personnalité, des nombreuses purges au sein du PC soviétique et de la
mise en place d’une nouvelle forme de capitalisme d’Etat, le nouveau
système reste très éloigné de la doctrine marxiste. Le retour des
goulags, héritage de la société tsariste, creuse un peu plus le fossé
avec l’idéal communiste.
Dés 1935, Emma Goldman, de retour aux USA déclarait que le communisme n’existait pas en
union soviétique. N’oublions pas que Karl Marx avait prédit l’échec
d’une révolution en Russie car selon lui la société qui était encore au
stade d’un régime féodal n’était pas prête. Toujours selon lui, les pays
les plus aptes à mettre en place ses théories étaient la France et
l’Allemagne, car en Angleterre le peuple avait été, suivant ses dires,
définitivement domestiqué !
Enfin, il faut quand
même rappeler que le régime soviétique a dû, dès les premiers jours,
faire face a l’hostilité de toutes les puissances capitalistes, qui ont
financé à coup de milliards de dollars des sabotages, des partis
d’opposition, des radios qui émettaient depuis l’étranger sur tout le
territoire soviétique, qui ont fomenté des troubles et même des révoltes
armées dès le début de la révolution…mais ceci est une autre histoire !
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